81% des Tunisiens pensent que l’accès à Internet doit être instauré comme étant un droit humain primordial. C’est ce qu’on lit dans une étude publiée récemment sur Internet appelé «Internet entre sécurité et fiabilité» commandée par le Centre d’innovation en gouvernance internationale «CIGI», groupe de réflexion (think tank) indépendant et non partisan axé sur la gouvernance internationale.
81% des Tunisiens pensent que l’accès à Internet doit être instauré comme étant un droit humain primordial. C’est ce qu’on lit dans une étude publiée récemment sur Internet et appelé «Internet entre sécurité et fiabilité» commandée par le Centre d’innovation en gouvernance internationale «CIGI», groupe de réflexion (think tank) indépendant et non partisan axé sur la gouvernance internationale.
Cette enquête réalisée par la société «Ipsos», a été effectuée sur un échantillon de 23,376 Internautes de 24 pays différents et ce du 7 octobre 2014 jusqu’au 12 novembre 2014. Parmi ces pays, on trouve : Australie, Brésil, Canada, Chine, Egypte, France, Allemagne, Japon, Kenya, Mexique et la Tunisie.
Le «CIGI» est dirigé par des experts et universitaires et soutient la recherche ainsi que le débat politique afin de générer des idées pour l’amélioration de la gouvernance multilatérale. Le travail interdisciplinaire du CIGI comprend également une étroite collaboration au niveau des communautés des affaires ainsi que des universitaires à travers le monde entier.
Les programmes de recherche se concentrent essentiellement sur : l’économie et la sécurité mondiale ainsi que la politique et le droit international. Fondé en 2001, le CIGI collabore avec plusieurs affiliés de recherche et reconnaît avec gratitude le soutien d’un certain nombre de partenaires de financement, en particulier le gouvernement du Canada et le gouvernement de l’Ontario.
A part l’importance qu’accordent les Tunisiens au Net, dans cette étude on lit également qu’une bonne majorité des Tunisiens (64%) considèrent que la Toile constitue un outil pour s’exprimer librement sur les sujets politiques. Chose que nous sommes en train d’observer actuellement sur les réseaux sociaux et notamment facebook. Quant à l’importance de l’Internet dans la communication sociale, la Tunisie devance la France avec 68% d’opinion favorable du côté tunisien contre 23% du côté français.
Par contre, 31% seulement des Internautes tunisiens sont concernés par la question de la sécurité. Un taux qui nous poussent à poser mille et une questions. La protection des données n’est-elle pas une priorité pour les Tunisiens ? Sommes-nous à l’abri de certaines attaques ou c’est juste le fait que les Tunisiens ne voient pas le danger de la manipulation de leurs informations par tierces personnes, surtout à leur insu ?
Le sondage y ramène déjà une réponse. En effet, la Tunisie occupe la première position avec un taux de 65% d’utilisateurs qui trouvent que le gouvernement fait un très bon travail et assure un accès sécurisé à Internet. 71% des Internautes craignent également le fait que des sites gouvernementaux soient piratés par des hackers. Sur la question de la censure, 56% des Tunisiens ont peur de son retour.
D’une façon plus générale et dans les pays où cette étude a été menée, cette enquête révèle trois points essentiels : 83% des utilisateurs trouvent que l’accès à Internet doit être classé comme étant un droit fondamental et basique. Le deux tiers, soit 64% d’entre eux, sont plus que jamais préoccupés par la confidentialité des données à caractère personnel sur la Toile. Ainsi, interrogés sur le moyen qui permet de bien gérer l’Internet, une majorité de 57% trouvent qu’une instance combinée des fournisseurs d’accès, d’ingénieurs et d’organisations non-gouvernementales ainsi que des représentants des gouvernements pourrait présenter une bonne alternative.
On trouve également que 60% des utilisateurs sur le Net ont bel et bien suivi l’affaire d’Edward Snowden et par conséquent ils sont plus focalisés sur la protection de leurs informations (39% changent leurs mots de passe régulièrement). Comparés à l’année précédente, on remarque que beaucoup plus de gens sont préoccupés par des questions telles que la protection des données à caractères personnels. 72% d’entre eux tiennent à ce que leurs informations doivent être hébergées d’une manière sécurisée dans des serveurs qui se trouvent dans leurs propres pays.
Cette enquête n’apporte pas vraiment de nouveaux éléments mais elle vient confirmer encore une fois les tendances des Tunisiens pratiquement 4 ans après la chute du régime. Pour la majorité de nos compatriotes, l’accès à Internet n’est plus secondaire. Bien au contraire, c’est un besoin primaire. Liberté d’expression et la peur d’un retour du filtrage ainsi que la censure du Net représentent les craintes majeures des Tunisiens sur la Toile. Par contre, on voit très bien que la sécurité et la protection des données à caractère personnel ne sont pas très bien assimilées par nos compatriotes. D’où la nécessité d’une sensibilisation plus approfondie et plus large. Pour finir, on peut donc présumer que les Tunisiens sont assez conscients de leurs droits maintenant bien qu’il reste encore beaucoup à faire.
Aroua Jouini