Présent au Mobile World Congress 2025 à Barcelone, le géant suédois des télécoms Ericsson continue de mettre en avant son rôle dans le développement mondial de la 5G, tout en amorçant les discussions autour de la 6G. À cette occasion, THD.tn s’est entretenu avec Victor Arvidsson, responsable de la stratégie et des affaires publiques pour la zone CUFBAT (France, Belgique, Algérie, Tunisie).
Un lancement 5G maîtrisé en Tunisie
Depuis le 14 février 2025, date officielle du lancement commercial de la 5G en Tunisie, les trois opérateurs télécoms proposent cette nouvelle génération de connectivité mobile sur plusieurs zones du territoire. Si la couverture n’est pas encore totale, le déploiement s’est déroulé sans incident majeur. Une réussite à laquelle Ericsson a activement contribué.
« Nous avons travaillé en amont avec les opérateurs tunisiens, mais aussi avec les autorités, pour définir les cas d’usage pertinents et les exigences techniques – comme les bandes de fréquences nécessaires pour tirer le meilleur parti de la 5G », explique Victor Arvidsson. Par la suite, Ericsson a également accompagné ses clients dans les phases concrètes de déploiement.
Des conseils pour les pays voisins
Interrogé sur les enseignements à tirer pour les autres pays d’Afrique du Nord, Ericsson appelle d’abord les gouvernements à prioriser le déploiement du réseau avant de chercher à rentabiliser les licences.
« Il est essentiel de créer les conditions pour un réseau opérationnel avant d’imposer des exigences financières trop lourdes. La priorité devrait être donnée à la couverture et à la disponibilité du service », affirme Arvidsson. Pour les opérateurs, il recommande de s’inspirer des cas d’usage ayant déjà démontré leur efficacité ailleurs, notamment en matière de mobile broadband et de Fixed Wireless Access, particulièrement adapté aux zones mal desservies par la fibre.
Des bénéfices progressifs mais concrets
Face aux critiques jugeant la 5G prématurée ou dispensable dans certains marchés, Ericsson insiste sur les gains mesurables qu’elle apporte.
« La 5G ne provoque pas un effet immédiat spectaculaire, mais elle permet des améliorations progressives notables : plus de débit, plus de capacité, une meilleure efficacité énergétique… Et d’ici 2030, on comptera plus de six milliards d’abonnements 5G dans le monde », souligne Victor Arvidsson.
Vers un “ménage” dans les anciennes technologies
Enfin, la question du shutdown de la 2G et de la 3G a été évoquée. Ericsson estime qu’il est pertinent à terme de libérer les bandes de fréquences utilisées par ces anciennes générations afin d’optimiser le spectre pour la 4G et la 5G. Toutefois, Arvidsson nuance : « Il reste encore des utilisateurs 2G, notamment dans des dispositifs techniques comme les ascenseurs. Il faut donc opérer cette transition de manière progressive pour éviter les ruptures de service. »
Walid Naffati & IA
