Lors de la table ronde organisée par la Banque mondiale, jeudi 13 juin dernier aux Berges du Lac au sujet des réformes dans le secteur des TIC en Tunisie, un des intervenants a pointé du doigt le gros problème de la masse salariale chez Tunisie Telecom : «TT a un excédent de 6 mille salariés. Ses coûts impactent, forcément, son prix de vente. Elle ne peut pas devenir compétitive».
Lors de la table ronde organisée par la Banque mondiale, jeudi 13 juin dernier aux Berges du Lac au sujet des réformes dans le secteur des TIC en Tunisie, un des intervenants a pointé du doigt le gros problème de la masse salariale chez Tunisie Telecom : «TT a un excédent de 6 mille salariés. Ses coûts impactent, forcément, son prix de vente. Elle ne peut pas devenir compétitive».
Le mot est enfin lâché et la problématique est posée. Le PDG de l’opérateur historique, Mokhtar Mnakri -qui a créé la surprise en venant assister en personne à la table ronde avec le responsable juridique de TT-, s’est alors emparé de l’occasion pour remettre les pendules à l’heure : «Il y a déjà un grand problème avec le fixe. On ne peut pas prendre le Maroc comme exemple à suivre vu qu’ils ont travaillé sur l’équilibrage du fixe avant de s’ouvrir à la concurrence».
En plus clair : Si on n’arrive pas déjà à redresser la barre du fixe où les pertes se comptent en millions de dinars, pas la peine de demander à Tunisie Telecom de devenir plus compétitive. Surtout avec la prochaine ouverture de la liaison Tunisiana-Orange avec l’Italie. «A ce rythme-là, on n’y sera plus l’année prochaine ou celle d’après». Carrément !
L’opérateur historique national risque-t-il la banqueroute ? Vraisemblablement oui. En effet, la dernière réforme concernant l’avenant (et qui n’est pas encore entré en vigueur par manque de décret publié sur le JORT), a compliqué les choses. Beaucoup de fournisseurs d’accès et d’opérateurs consomment, en effet, la bande passante internationale que fournit Tunisie Telecom… gratuitement et depuis presque une année !
Claude de Jacquelot, expert IT auprès de la Banque mondiale
La raison ? On conteste les prix appliqués par Tunisie Telecom et on s’attend à voir une meilleure offre tarifaire sur le câble Didon. Victime collatérale de ce crêpage de chignon inter-opérateurs ? L’ATI. Cette entité qui devrait, en temps normal, veiller au bon fonctionnement du réseau et le développer, se retrouve, maintenant, à quémander ce qui lui revient de droit. C’est à dire être payée pour l’acheminement du trafic du national vers l’international grâce au réseau de TT.
Moez Chakchouk, PDG de l’ATI (qui lui aussi a créé la surprise générale en se pointant au milieu de la table ronde), a carrément exprimé son exaspération. A force de vouloir encourager la concurrence, on oublie de réformer l’Agence, définir ses prérogatives, son statut et même ses ressources financières. «Même après la mise à jour du code des télécoms par l’introduction de la notion de point d’échange IXP, l’ATI -qui est l’IXP historique de la Tunisie- n’a toujours pas sa licence pour une telle activité», s’exclame-t-il.
Plusieurs points, donc, qui ont, vraisemblablement, brillé par leur absence dans les réformes demandées par la Banque mondiale. Intentionnellement ou pas, le mal est fait ! Et c’est une course contre la montre dans laquelle le gouvernement doit s’engager pour sauver l’ATI et Tunisie Telecom. A moins que… l’affaiblissement (pour ne pas dire disparition) de ces deux entreprises arrange leurs détracteurs. Sont-elles devenues, peut-être, trop menaçantes ? Ou est-ce des magouilles politiciennes qui visent à rétablir la censure en affaiblissant l’ATI et en vendant Tunisie Telecom aux «amis» de la Tunisie ?
Welid Naffati
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