«Croyez en l’Afrique. C’est un réservoir extraordinaire d’opportunités», s’est ainsi qu’avait formulé son appel aux entrepreneurs tunisiens, Ridha Mahjoub, président de la ACN, Africa Cooperation Network, lors d’une interview accordée à THD.
«Croyez en l’Afrique. C’est un réservoir extraordinaire d’opportunités», s’est ainsi qu’avait formulé son appel aux entrepreneurs tunisiens, Ridha Mahjoub, président de la ACN, Africa Cooperation Network, lors d’une interview accordée à THD.
«La ACN, en tant que chambre économique africaine, est un réseau d’entreprises qui essaie de viser particulièrement le marché africain. L’idée est de travailler en réseau. Cela permet de booster la compétitivité et de créer des réseaux, où les startupeurs peuvent puiser dans les expériences des uns et des autres», explique Ridha Mahjoub.
Ridha Mahjoub
L’interview a été accordée 17 janvier dernier à l’occasion d’une réunion préparatoire de l’ACN pour la «Promote 2017». Il s’agit d’un salon économique qui se tiendra du 11 au 19 février au Cameroun. C’est un salon périodique qui réunit les professionnels, starts ups inclus. Ce salon se tient tous les 3 ans. Il attire différents business de tous les secteurs et permet de tisser le Networking via le B2B.
«En 2014, il y a eu plus 150.000 visiteurs et 2000 exposants d’Afrique Centrale principalement. D’où l’importance de genre d’évènements, explique Ridha Mahjoub».
En réponse à la question «quel genre de business est adapté pour le marché africain ?», Ridha Mahjoub nous répond : «Les startups, à leur début, cherchent à trouver des opportunités de sous-traitance. Elles cherchent également à passer des commandes très rapides pour assurer un minimum de cashflow. Cela leur permet de développer plus tard leur propre marque. Dans ce cas, le marché africain n’est pas pour eux. Il faut, pour ces startups, partir vers un marché mûr, où trouver des solutions et des logiciels déjà sous-traités. Une fois que la startup a mûri, et qu’elle a compris comment ça se passe, elle peut passer à une nouvelle étape. Après avoir acquis les mécanismes de certains logiciels, les startups peuvent développer leurs propres logiciels. Ces solutions et logiciels qui constituent leur propre marque seront des solutions spécifiques pour le marché africain». En effet, pour conclure, Ridha Mahjoub explique que l’Afrique n’est pas faite immédiatement pour les startups à leur lancement. Elle est faite pour les startups qui ont fait leur premier passage de maturité.
Dans un deuxième temps, Ridha Mahjoub a essayé de mettre au clair certains préjugés concernant le marché africain. «C’est vrai, l’Afrique coûte cher. Mais en Tunisie, on n’a pas mal d’encouragement. La foprodex et le cepex par exemple, prennent en charge 50% voire 70% des charges des investisseurs», rappelle Ridha Mahjoub.
L’Afrique est-elle risquée ? «Oui. Mais si on est bien préparé, si on s’adresse à de bons réseaux comme le nôtre, on réussit sa mission. Notre slogan c’est «be ready» (Soyez préparé, NDLR). On est là pour préparer. On prépare en intégrant les startupeurs à notre réseau qui inclut pas mal de gens qui ont de l’expérience en Afrique. Avec ces hommes d’affaires, ils peuvent partager l’expérience, savoir ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Notre réseau comprend des personnes qui maitrisent 20 marchés africains, chose qu’on ne trouve pas dans la rue», conclut Ridha Mahjoub.
En conclusion, le président de l’ACN adresse quelques conseils en ces mots : «Croyez en l’Afrique. C’est un réservoir extraordinaire d’opportunités. Mais l’erreur qu’il ne faut pas faire est celle-ci : Ne prenez pas la chose à la légère. Il faut travailler beaucoup, rien n’est donné. La Tunisie bénéficie d’un préjugé favorable sur le marché africain, alors tirez-en profit, mais pour ce faire, il ne faut surtout pas être sommaire avec ses clients. Ils ne sont pas naïfs, et s’attendront à beaucoup de votre part».
Pour finir, Ridha Mahjoub insiste sur le fait que pour réussir, il faut également une grande capacité d’adaptation, et surtout du souffle et du cash : «En Côte-d’Ivoire par exemple, certains entrepreneurs ont dû attendre la 3ème année pour commencer à générer du bénéfice».
Hazar Abidi