« L’écosystème des startups se cherche encore ». C’est le constat que nous a livré la présidente et co-fondatrice de Tunisian Startups et CEO de Betacube, Amel Saidane, dans ce 136e épisode de DigiClub powered by Topnet et Huawei Technologies.
Incubateurs, accélérateurs, facilitateurs, investisseurs, et startups sont en train d’apprendre à travers leur propre évolution dans cet écosystème dynamique mais encore nouveau. Cet écosystème est, d’ailleurs, encore invisible à l’international en dépit de son développement rapide sur certains niveaux. « A chaque fois, c’est une agréable surprise pour les étrangers qui découvrent l’écosystème tunisien des startups. Nous avons des ingrédients très appréciés que ce soit en termes de technologies ou des profils des fondateurs des startups ou encore les solutions B2B que proposent certaines startups, très convoitées », a indiqué Amel Saidane.
Cet écosystème semble, d’ailleurs, avoir besoin d’un nouveau petit coup de pouce. La Startup Act a démontré ses limites et il est, à présent, nécessaire de faire de la place pour une Startup Act 2.0. « C’était un pilote auquel nous ne pouvons nous arrêter », a affirmé notre invitée expliquant que plusieurs problématiques ont surgi lors de la mise en application des dispositions de cette loi – révolutionnaire il y a trois ans. Elle a évoqué, dans ce sens, des problématiques en lien avec l’ouverture des comptes en devise étrangère, entre autres. Le plus grand problème demeure, par ailleurs, l’administration où les décideurs ne sont même pas conscients et ne savent pas qu’en pratique il y a plusieurs défaillance dans certains processus alors que la loi le permet. « Le Startup Act 2.0 va être une évolution qui se veut incrémentale dont l’objectif est de corriger l’existant et ce qui ne fonctionne pas », a-t-elle précisé.
Interpellée sur les travaux en cours à ce niveau, Amel Saidane a fait savoir qu’une autre réflexion avait vu le jour autour de l’innovation et des moyens de la placer au cœur de la stratégie du pays. Elle a avancé, à ce sujet, qu’un nouveau projet était en cours d’élaboration en collaboration avec le ministère de l’Économie et de la Planification. Parallèlement au plan Plan 2023-2025 & Vision Tunisie 2035, il y a, actuellement, une grande mobilisation pour travailler sur un plan alternatif et proposer une vision complètement nouvelle et décalée pour la Tunisie.
Revenant sur les activités de Betacube, Amel Saidane a indiqué que la structure – qui dispose dans son portefeuille de douze startups – se voyait comme un facilitateur qui peut, aujourd’hui, jouer un rôle pour transformer la Tunisie en acteur de la co-création de startups à l’échelle internationale. Notant que le modèle de Venture Building marche et peut apporter davantage à l’écosystème des startups, elle a souligné les opportunités que présente le continent africain. « Les entreprises se cherchent aujourd’hui en lien avec les startups. Nous pouvons apporter des réponses à ce niveau et connecter les entreprises avec des startups de différentes manières », a-t-elle déclaré.
L’interview au complet est disponible en audio sur notre canal SoundCloud et en version vidéo sur notre chaîne Youtube.
Nadya Jennene