«Non. Nous ne comptons pas filtrer ou altérer la qualité de service de la VoIP». C’est la réponse que nous a livré Nizar Bouguila, PDG de Tunisie Telecom, quand nous l’avons interpelé sur son intention de censurer la VoIP comme au Maroc et ce, après la position de son entreprise quant aux OTT (lire notre article). Cette mise au point a été exprimée à l’issue de la cérémonie de signature du partenariat entre TT et Korea Telecom (KT), dimanche 23 octobre dernier, à Hammamet, en marge de la réunion préparative CxO pour l’Assemblée Mondiale de Normalisation des Télécommunications (AMNT) tenue actuellement à Hammamet, durant 2 semaines.
«Non. Nous ne comptons pas filtrer ou altérer la qualité de service de la VoIP». C’est la réponse que nous a livré Nizar Bouguila, PDG de Tunisie Telecom, quand nous l’avons interpelé sur son intention de censurer la VoIP comme au Maroc et ce, après la position de son entreprise quant aux OTT (lire notre article). Cette mise au point a été exprimée à l’issue de la cérémonie de signature du partenariat entre TT et Korea Telecom (KT), dimanche 23 octobre dernier, à Hammamet, en marge de la réunion préparative CxO pour l’Assemblée Mondiale de Normalisation des Télécommunications (AMNT) tenue actuellement à Hammamet, durant 2 semaines.
Cette cérémonie de signature permettra à Tunisie Telecom d’exploiter la solution technique de KT capable de délivrer 1 Gbs de débit, quelque soit le support de connexion : xDSL, Fibre optique ou encore Mobile. Et pour cause : «Si on a besoin de 30 Mbs comme débit minimal pour garantir des services tels que la e-santé ou la e-education en plus de la navigation classique, on aura bientôt besoin de 100 Mbs à l’aube de 2020 pour assurer le Triple Play (Internet, TV en HD qui commence à devenir petit à petit un standard mondial et VoIP, NDLR)», a affirmé le représentant de Nokia lors de la réunion CxO (lire notre article pour comprendre l’enjeux).
La prochaine évolution des débits selon les études de Nokia
Mais pour lui, ce débit n’est pas assez. Car avec la télévision 4K, 8K (le niveau Ultra HD de la diffusion TV et qui est en train d’être boosté par les constructeurs ainsi que Youtube via son lecteur), ce débit deviendra rapidement obsolète. Pire : avec la réalité virtuelle ou encore la réalité augmentée. Le débit nominal qu’on doit avoir pour sa connexion sera le 1 Gbs. Sinon, on risque de ne pas voir ces deux technologies fonctionner correctement.
Rym Belhassine-Cherif
On aura beau dire, surtout en Tunisie, que c’est encore loin. Or, cette théorie ne tient pas debout. La raison ? Des marques comme Samsung avec leurs binoculaires VR, sans parler de Facebook (dont le taux de pénétration en Tunisie est énorme) qui a lancé les photos/vidéos en 360° par simple rotation du Smartphone ou du curseur, seront les principaux propulseurs de cette technologie dans le monde. Surtout dans les pays en voie de développement. Et c’est justement là le plus gros problème. Car contrairement aux pays développés où le taux de pénétration de la FTTx (Fibre Optique jusqu’à l’abonné) est assez élevé, dans ces pays en développement, l’infrastructure haut débit est encore très fragile, voire rudimentaire. Sa mise à niveau nécessitera, donc, beaucoup de temps.
«Et encore ! Nous pensons que dans le futur proche, chacun aura besoin d’une connexion de 100 Gbs symétrique (c’est à dire le même débit dans l’upload et le download, NDLR), que ce soit pour le grand public ou les entreprises», a-t-il rajouté par la suite. La présentation de Rym Belhassine-Cherif, Product and Services Executive Director chez Tunisie Telecom, et qui est aussi membre de l’UIT, va aussi dans ce sens : «Rien que sur le mobile, la vidéo représente déjà la principale consommation du client. Et on s’attend à ce que ça évolue d’une façon exponentielle pour atteindre les 75% du trafic Data sur le mobile à l’aube de 2020».
Evolution de la consommation de la vidéo
Certes, plus les clients vont consommer du trafic Data, plus l’opérateur va vendre des forfaits 3G/4G ; «mais il ne faut pas se leurrer : Plus de vidéos, cela veut dire plus d’investissement sur le QoS pour mieux gérer les congestions du réseau. Cela veut dire également plus d’investissement pour l’achat de la bande passante internationale», a-t-elle tempéré.
Le représentant de Ericsson lors de cette réunion est allé dans le même sens : L’investissement sera conséquent pour pouvoir délivrer plus de débit aux clients. Mais pour pouvoir les compresser, Ericsson propose, tout simplement que le réseau sans fil (antennes radio) soit le support pour véhiculer plus de débit, même pour le fixe des maisons/entreprises. Ce qui implique l’utilisation de plus de fréquences et de ressources radios.
Avec une impression 99% de taux de pénétration du haut débit en Corée du Sud, KT a présenté sa vision de comment augmenter les débits en compressant au maximum les dépenses et ce, en exploitant l’infrastructure déjà existante. La technologie est appelée Giga Infra. Sur la partie mobile, on fait l’agrégation de plusieurs porteuses LTE (4G) avec des ressources venant du Wifi Outdoor. Cette agrégation permet, donc, d’atteindre le 1 Gbs sur le mobile. Quant au fixe, la fibre optique jusqu’à l’abonné permet facilement d’avoir 1 Gbs. Mais pour la majorité des clients qui sont encore avec leur ligne de cuivre classique, KT propose l’utilisation du standard international «G.hn» pour la transmission et Le CrossTalk mitigation technology avec vectoring. Le nom commercial qu’a choisi KT pour cette méthode de connexion ? Le Giga Wire 2.0 qui peut atteindre le 1Gbs sur les lignes classiques.
Avant, on avait une avancée majeure dans les débits chaque 6 à 10 années en moyenne. A cause de la vidéo, de la réalité virtuelle et la réalité augmentée, tout semble à croire que les débits doivent être multipliés par 100 tous les 5 ans. De ce fait et en terme d’investissement réseau, un opérateur doit avoir la capacité rapidement de s’adapter à ces nouveaux débits, d’ores et déjà.
Welid Naffati
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