Le 4 mai dernier, Apple a annoncé qu’à partir du 1er juin 2016, les applications développées pour figurer dans l’App Store doivent être fonctionnelles nativement sur l’IPv6 et non l’IPv4.
Le 4 mai dernier, Apple a annoncé qu’à partir du 1er juin 2016, les applications développées pour figurer dans l’App Store doivent être fonctionnelles nativement sur l’IPv6 et non l’IPv4.
Dans cette note diffusée aux développeurs, Apple invite donc les ingénieurs qui ont développé des applis pour l’iOS avec support natif de l’IPv4, à recoder leur produit afin de le rendre compatible avec l’IPv6.
Ceci en réalité n’est qu’un rappel de la part de la firme de Cupertino au monde des développeurs d’applis puisque lors du Worldwide Developers Conference (WWDC) 2015, Apple a déjà annoncé qu’à partir de 1er juin de la même année, les applications doivent supporter les deux réseaux. Ce qui change donc pour cette année, est que Apple ne va plus tolérer la présence d’applications fonctionnelles uniquement sur l’IPv4 sur son Store.
Pour les non initiés, l’IPv4 est une adresse numérique d’une machine connectée à un réseau comme Internet (l’adresse 192.168.1.1 utilisée généralement pour les modems ADSL est une adresse IPv4). Mais avec la multiplication des services/machins connectées, la quantité des IPv4 disponibles dans le monde ne cessent de se réduire. Aux Etats Unis, par exemple, il n’y a plus d’IPv4 disponibles ce qui causera de sérieux problème de connexions aux abonnés qui peuvent se voir refuser l’accès à Internet par manque d’IPv4 libre sur le réseau.
Voyant ce problème venir, un nouveau réseau a alors été mis en place qui se base sur l’IPv6. Cette IP est composée de 28 caractères (des chiffres et des lettres). Les possibles combinaisons sont pratiquement illimitées avec ce type de format, il est donc pratiquement impossible (dans le futur moyen du moins) d’arriver à saturation.
Si dans le monde, surtout les pays développés, le passage à l’IPv6 est une urgence absolue, en Afrique et en Tunisie plus particulièrement, le stock d’IPv4 n’a pas encore était épuisé. Certes, il y a toujours un risque d’avoir un monde à deux vitesses (celui des pays développés en IPv6 contre celui de l’IPv4) vu qu’ils ne communiqueront pas par le même type de langage, mais le passage de la Tunisie à l’IPv6 deviendra tôt ou tard une fatalité.
D’autant plus que Apple travaillera, certainement, sur un moyen de pression en mettant en avant et gratuitement les applications fonctionnant seulement sur l’IPv6. On s’attendra également à ce que Google suive la même démarche surtout que la firme de Mountain View a mis en ligne deux services de promotion de l’IPv6 (voir ici et ici).
Le déploiement de l’IPv6 dans le monde d’après Google
Contactant les opérateurs télécoms sur leur capacité à passer au tout IPv6, Tunisie Telecom, ooredoo et Orange ont tous affirmé que leur réseau est dores et déjà prêt pour l’IPv6. D’autant plus que la majorité des Smartphones supportent ce type de réseau. Mais s’il y a un problème qui se posera, ça sera plutôt du côté des connexions filaires. En effet, beaucoup des modems et routeurs déjà commercialisés sur le marché (notamment chez les entreprises) ne supportent pas l’IPv6. Pire encore avec les administrations où le matériel de connexion est vétuste.
Du côté du ministère des TIC et de l’Economie numérique, la réaction à l’annonce d’Apple était plutôt mitigée, quoi que raisonnable. En effet, d’après le ministère, il est difficile que Apple oblige les applis sur iOS à supporter uniquement l’IPv6 dans les mois à venir. «Exclure les connexions IPv4 est en effet très dangereux car il n’y a que 12% seulement des connexions dans le monde qui se font en IPv6», nous répond-t-on. «Ceci veut-il dire que nous devons croiser les bras ? Absolument pas. Il est grand temps que le ministère décide d’un plan national de transition vers l’IPv6 avant la fin de l’année».
Notons qu’il existe une commission chargée de ce plan chapeautée par le ministre des TIC Noomene Fehri. Mais ses travaux sont au ralenti depuis une année.
Welid Naffati