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Arnaques en ligne en Afrique : le rapport de KnowBe4 révèle comment les cybercriminels piègent leurs victimes

Près de la moitié des 800 participants à l’enquête africaine ont été victimes d’une arnaque en ligne au moins une fois, perdant ainsi des milliers de dollars et compromettant leurs données à caractère personnel. Cette statistique alarmante est l’une des principales conclusions du rapport KnowBe4 2023 Online Scams and Victims in Africa, qui vient d’être publié. Le rapport se fonde sur les observations de 800 personnes interrogées en Afrique du Sud, au Kenya, au Ghana, au Nigeria, au Maroc, en Égypte, à Maurice et au Botswana. Selon le rapport, 53 % des personnes interrogées, qui se sentaient victimes, étaient convaincues que l’offre était légitime parce que le site web semblait réel. De plus, près de 48 % des arnaques relevées étaient de nature financière.

« Ces chiffres montrent que les arnaques en ligne ont évolué, »  dit Anna Collard, SVP Content Strategy & Evangelist chez KnowBe4 AFRICA. « Ce qui est inquiétant, c’est que 43 % des victimes étaient distraites et faisaient plusieurs choses à la fois lorsqu’elles sont tombées dans le piège de l’arnaque, ce qui montre à quel point il est facile pour une personne de commettre une erreur lorsqu’elle ne fait pas attention. Leur état émotionnel peut affecter le jugement, la conscience et la prise de décision d’une personne, la rendant plus vulnérable à la supercherie en ligne », explique M. Collard.

Les arnaques financières sont le type de fraude en ligne le plus courant, touchant près de la moitié des personnes interrogées (50 %). Les autres arnaques les plus répandues concernent les faux investissements (30 %), les cryptomonnaies et les NFT (29 %), l’usurpation d’identité de marque (28 %), le vol d’informations (24 %), les achats en ligne (21 %) et les fausses offres d’emploi (21 %). Parmi les arnaques moins fréquentes mais néanmoins importantes, on trouve l’escroquerie nigériane classique (17 %), l’usurpation de l’identité d’un membre de la famille ou d’un ami (18 %), l’usurpation de l’identité des forces de l’ordre (7 %), la fraude fiscale (6 %), la fraude aux vacances (9 %), la fraude amoureuse (13 %) et la fraude à la loterie (15 %).

Dans 24 % des cas, le courrier électronique était le moyen préféré des escrocs pour établir le contact. Les réseaux sociaux arrivent en deuxième position avec 19 %, suivis de WhatsApp avec 10 % et d’autres services de messagerie comme Telegram avec 8 %. Au Nigeria cependant, les réseaux sociaux ont été la plateforme la plus utilisée pour les arnaques (32 %), tandis qu’en Afrique du Sud, le courrier électronique a été la méthode la plus utilisée (28 %). Les escrocs utilisent souvent des techniques d’ingénierie sociale pour convaincre leurs victimes, notamment en créant un rapport de confiance en faisant passer les sites web pour des sites légitimes, en envoyant des messages qui font appel aux émotions, en utilisant des profils de réseaux sociaux qui semblent authentiques et en évitant les fautes d’orthographe ou de grammaire.

Selon M. Collard, les statistiques révèlent l’existence d’un réseau plus évolué et plus sophistiqué d’escrocs qui utilisent les nouvelles technologies pour inciter les gens à commettre des erreurs coûteuses. 30 % ont perdu entre 100 et 1 000 dollars, 40 % environ 100 dollars et 9 % plus de 1 000 dollars.

Le rapport a également montré que le fait de tomber dans le piège d’une arnaque avait un impact psychologique important sur de nombreuses victimes. Alors que 23 % des personnes interrogées ont déclaré que cela n’avait que peu ou pas d’effet sur elles, près de 50 % d’entre elles ont ressenti un impact fort ou modéré. Les résultats soulignent à quel point il est facile pour les victimes de s’en prendre à elles-mêmes, alors qu’en réalité, elles ont été trompées par des tactiques d’escroquerie astucieuses. L’enquête a révélé que de nombreuses victimes ont ressenti des émotions négatives, telles que la gêne (39 %), la colère (40 %), la naïveté (40 %), la perte de confiance (36 %) et la honte (25 %). Certains se sont également sentis traumatisés (20 %), vulnérables et impuissants (25 %), anxieux (16 %), coupables et craintifs (15 %).

Les conséquences émotionnelles d’une arnaque en ligne peuvent être plus graves que les pertes d’argent qui en découlent. Pour la plupart des victimes, les conséquences financières n’ont pas été graves, 24 % d’entre elles déclarant qu’il leur a fallu plusieurs mois pour se rétablir et 10 % plus d’un an, mais la majorité n’a eu aucune répercussion ou s’est rétablie en quelques jours ou quelques semaines. Cependant, lorsqu’il s’agit de guérir de l’impact psychologique de l’arnaque, la majorité des personnes interrogées déclarent qu’il leur a fallu quelques mois (22 %) et 11 % plus d’un an.

« Le rapport montre à quel point les gens sont vulnérables aux arnaques en ligne et à la détresse émotionnelle qu’elles provoquent », déclare M. Collard. « Bien que les personnes interrogées soient conscientes des arnaques et comprennent les risques, nombre d’entre elles ont déclaré qu’elles ne se sentaient pas préparées, ce qui souligne la nécessité d’une formation régulière qui qui sensibilise régulièrement les gens aux escroqueries et à la menace qu’elles représentent, pour eux-mêmes et pour leurs organisations ».

Communiqué

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