A partir du 1er octobre 2013, les clients d’Orange Tunisie, notamment ceux sur la 3G, pourraient observer une légère différence dans la qualité de leur navigation internet. Les clients ADSL de l’opérateur passeront par les routeurs et les liaisons de Tunisie Telecom au lieu des liaisons internationales d’Orange, activées depuis presqu’une année sur le câble sous-marin SEA-ME-WE4 (et dont Orange France est copropriétaire).
A partir du 1er octobre 2013, les clients d’Orange Tunisie, notamment ceux sur la 3G, pourraient observer une légère différence dans la qualité de leur navigation internet. Les clients ADSL de l’opérateur passeront par les routeurs et les liaisons de Tunisie Telecom au lieu des liaisons internationales d’Orange, activées depuis presqu’une année sur le câble sous-marin SEA-ME-WE4 (et dont Orange France est copropriétaire).
La raison ? Un changement de routage du trafic des clients Orange Tunisie. Il sera opéré par l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) dans la nuit du lundi 30 septembre au mardi 1er octobre prochain, à minuit tapante. Si au niveau du client, il n’y aura pratiquement pas d’interruption du service internet, des baisses seront, tout de même, constatées au niveau de la qualité, selon le type de la connexion.
Les clients 3G (flybox inclus), par exemple, observeront un ralentissement dans le téléchargement des vidéos, car ils n’auront plus accès aux serveurs de Caching qu’a installés l’ATI pour retenir le maximum de contenus des différents services Google, en Tunisie.
Cette détérioration de la qualité ne touchera pas, par contre, les clients ADSL de l’opérateur. Vu leur statut de clients Tunisie Telecom (ils payent la redevance ADSL), ils continueront à être routés depuis le réseau fixe de l’opérateur historique vers l’ATI. Mais au lieu de les transférer par la suite aux liens internationaux d’Orange Tunisie, l’ATI les redirigera sur les liaisons internationales de Tunisie Telecom.
Bien que ces liaisons ont la capacité de soutenir ce surplus de trafic, il existe, toutefois, quelques inconvénients. On pourra citer, à titre d’exemple, l’incident qui a eu lieu récemment lorsque le câble sous-marin Hannibal qui relie la Tunisie et l’Italie, a été endommagé. Presque tous les Internautes ont constaté, durant une semaine, des ralentissements de connectivité sur les sites hébergés à l’international. Les autres liaisons de secours qu’utilise TT (SMW4 et Keltra) arrivaient rapidement à la saturation pendant les heures de pointe, n’arrangeant en rien la situation.
Paradoxalement, ce sont les clients d’Orange qui en ont souffert le moins. Pourquoi ? Parce que Orange utilise ses propres liaisons pour desservir ses abonnés. 20 Gb/s de bande passante internationale en tout et réparties comme suit : 10 sur le SMW4 et 10 sur Hannibal (loués chez Tunisie Telecom). A la coupure de ce dernier, l’ATI a pris instantanément une nouvelle liaison de 10 Gb/s de secours sur le câble Keltra, le temps que Hannibal soit réparé.
De plus, avec les serveurs de Caching de l’ATI, cette capacité s’est avérée suffisante pour desservir leur parc d’abonnés, même pendant que les autres ramaient dans leur navigation.
Mais en routant tous les clients 3G directement vers le SMW4 sans passer par l’ATI, il y a de fortes chances que cette liaison sature durant les pics. Quant aux clients ADSL, et en cas de panne/saturation chez TT sur l’international, ils seront, à leur tour, impactés.
Mais pourquoi donc ce changement brusque du routage du trafic Internet d’Orange Tunisie ? Que se passe-t-il entre l’opérateur et l’ATI ? Ou est-ce Orange qui contesterait la main mise de Tunisie Telecom sur l’infrastructure internet, surtout que TT est actionnaire à 37% dans l’ATI ?
C’est en fait un mélange de tout ça. En effet, et de sources bien informées, l’ATI a procédé en fin de semaine dernière à une saisie-arrêt sur les montants non payés par Orange Tunisie et a adressé une lettre officielle à la direction de l’opérateur l’informant de la suspension de ses services. Une copie de la dite lettre a été notifiée également à l’Instance Nationale des Télécommunications (INT) et au ministère des Technologies de l’information et de la communication. Le montant à régler : 2 millions de dinars pour l’année 2012. 2 millions… sans compter ce qui n’a pas encore été facturé par l’ATI pour l’année 2013.
C’est une première dans l’histoire de la Tunisie que l’ATI se désengage complètement de son rôle de point de passage Internet auprès d’un opérateur télécom/FAI… malgré l’obligation légale.
Au point d’en arriver là, on peut affirmer que la situation est plus que grave et que l’effondrement de l’Internet en Tunisie est sur le point de commencer. A suivre.
Welid Naffati
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