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Au sud, les Tunisiens cherchent sur Internet des Carcinologues et à Sousse des Chirurgiens esthétiques

Dans le 75ème épisode de DigiClub powered by Topnet, nous avons invité Emna jallouli, CMO de Med.tn. Grâce aux données récoltés par sa startup spécialisée dans le e-Helath, elle a donné des statistiques intéressantes sur les recherches des Tunisiens à ce sujet, mais elle a surtout tiré la sonnette d’alarme sur les problèmes de santé au sud de la Tunisie, à l’instar du Cancer qui semblerait être au top des recherches sur son site.

En effet, lors de son intervention, Emna est revenue sur le lancement de la plateforme Med.tn, qui a eu lieu il y a un peu plus d’un an, et qui représente le premier réseau professionnel de la santé en Tunisie. Aujourd’hui, ce service gratuit compte 7000 médecins tunisiens inscrits, de différentes spécialités, dont 3000 sont actifs quotidiennement.

En l’espace d’un an, Med.tn a réussi à enregistrer des statistiques impressionnantes grâce notamment aux articles sur la santé écrits en langue arabe ainsi que les Lives Facebooks de médecins tunisiens. Voilà un récapitulatif de ces stats :
– 2,3 millions de visiteurs uniques, soit une augmentation de 360% par rapport au mois d’août 2017
– 1,3 million de pages vues par mois
– 1,2 million de pages indexées sur Google
– 360 mille visiteurs uniques par mois
– 500 mille sessions par mois
– Près de 130 mille fans sur Facebook

De ces statistiques, elle a pu faire une analyses globale de ce que cherche le Tunisien sur Internet ainsi que des maladies ‘les plus en vogue’ par région.

Maladies par région : Des statistiques choquantes

Selon la Data collectée par Med.tn, les thématiques les plus recherchées en général par les Tunisiens sont : la gynécologie, la sexualité et tous les problèmes qui s’y rapportent. «Certaines femmes n’osent pas poser des questions à leurs gynécologues et préfèrent s’adresser, de façon anonyme, à Med.tn», a précisé Emna Jallouli.

Mais si on trie par région, le constat est différent. «A Tunis et au Sahel, on remarque que le nombre de personnes à la recherche de médecins spécialistes en esthétique est très important, contrairement à Sfax, où on enregistre une forte demande de médecins carcinologues. Il s’agit d’un réel problème puisque dans le sud tunisien, le nombre de carcinologues en fonction est très faible», a-t-elle signalé.

En ce qui concerne les médicaments, les Tunisiens ont beaucoup tapé le mot clé ‘Inflamyl’ (un anti inflammatoire puissant que généralement les Tunisiens le prenne sans ordonnance médicale). Ce qui peut constituer un important indicateur de la croissance du taux d’automédication en Tunisie.

Le marché international moins challengeant que le tunisien

Avant de lancer sa startup, tout entrepreneur doit comprendre les spécificités de son marché. «En Tunisie, par exemple, les internautes ne sont plus francophones comme avant, et pour preuve, sur les 3 millions d’articles lu sur med.tn, 90% sont en langue arabe», a précisé Mme Jallouli, ajoutant : «Nous cherchons surtout à démocratiser et simplifier les informations médicales pour les citoyens, d’où la nécessité d’assurer un suivi pour les médecins inscrits sur notre plateforme, les aidant à simplifier le plus possible leurs réponses à chaque question posée par un patient».

L’équipe Med.tn ne compte pas s’arrêter au niveau tunisien. En effet, une démarche à l’international a déjà été lancée, et le service semble avoir une belle réussite dans les pays arabes.

«Après réflexion, on a choisi de se concentrer sur le marché international, et mettre en stand by notre projet de vente en ligne de produits paramédicaux, bien qu’il soit prêt au lancement. Aujourd’hui, Med.tn est présente en Algérie, au Maroc, en Turquie, en Egypte et en Arabie Saoudite».

D’après Mme Jallouli, des centaines de médecins turcs, marocains et égyptiens sont inscrits sur la plateforme et rapportent, chaque jour, des retours très positifs.

De plus, et d’après la CMO de Med.tn, réussir à l’international ne sera pas très compliqué puisque le marché tunisien est encore plus challengeant. «A l’étranger, tout le monde est habitué à l’utilisation de ce genre de plateformes, contrairement à la Tunisie, où on doit convaincre les gens de l’utiliser et initier les professionnels, dans notre cas les médecins, à être visible sur internet on leur expliquant l’importance de ce pas», a-t-elle conclu.

Vous pouvez écouter ou télécharger l’intégralité de l’épisode 75 de DigiClub, powered by Topnet, sur le soundcloud de THD.tn ou sur iTunes.

Zeyneb Dridi

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