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Bac 2017 : Le ministre de l’Education par intérim accuse les opérateurs d’avoir aidé les fraudeurs

Bac 2017 : Le ministre de l’Education par intérim accuse les opérateurs d’avoir aidé les fraudeursLa publication des sujets du Bac à peine quelques minutes après le début des épreuves (lire notre article), a continué des plus belles tout le reste de la semaine des examens nationaux de baccalauréat.

Le ministre de l’Education par intérim, Slim Khalbous, est intervenue le matin du 14 juin (dernier jour de la session principale du Bac 2017) sur les ondes de Mosaique FM pour parler de ce qu’il a appelé «Fraude» et non fuite. Le ministre a estimé qu’il est facile pour un étudiant de faire sortir rapidement son smartphone pour photographier la feuille d’examen et la diffuser sur Facebook. Cependant il est difficile qu’il puisse utiliser son smartphone longuement en présence d’un surveillant afin d’échanger avec ses amis pour avoir les réponses sur brouillon. Pourtant, les captures ci-dessous prouvent le contraire.

Au sujet des brouilleurs de signal 2G/3G/4G, le ministre a affirmé que 600 brouilleurs ont été installés cette année-ci dans les lycées et centres de passage des examens contre 200 l’année dernière.

Le ministre de l’Education par intérim a donc fait part de quelques actions de sabotage comme la mise en hors service des brouilleurs dans certains lycées par des inconnus ou sans explication claire. Par la suite, Slim Khalbous a accusé les opérateurs téléphoniques d’avoir augmenté la puissance du signal des émetteurs téléphoniques aux alentours des lycées dès le début de la session principale. «J’ai contacté le ministre chargé des TIC et de l’Economie numérique pour lui faire part de ça et nous lui avons demandé à ce que les opérateurs réduisent la puissance du signal à la session de contrôle».

Slim Khalbous

Slim Khalbous

THD a contacté la direction des 3 opérateurs téléphoniques qui ont rejeté ces accusations. Ils se sont même étonnés d’une telle déclaration. Ils ont tenu à préciser que l’augmentation ou réduction de l’émission des antennes relais (BTS) ne peut se faire qu’après une longue planification. Surtout qu’une telle opération technique pourrait causer des perturbations et des interférences avec les autres signaux.

Nos interlocuteurs du top management chez les 3 opérateurs n’ont pas caché leur gène en apprenant que le ministre de l’Education par intérim ait exigé à ce que les opérateurs réduisent le signal des BTS près des lycées à la session de rattrapage. Car en plus des frais que cela va engendrer, ceci mettra l’opérateur dans le risque de se voir infliger une amende.  «Nous avons signé dans la licence sur plusieurs clauses dont le maintien d’une bonne QoS. Dégrader volontairement cette QoS, même si elle est demandée par un ministre, pourrait nous attirer des ennuies». C’est pratiquement la même réponse qu’a donné les 3 opérateurs à la rédaction de THD.

Notons que l’ONG IWatch a accusé le ministère de l’Education de malversation suite à cette affaire de fraude en précisant que l’appel d’offre pour l’achat de ces brouilleurs s’est fait sans l’aval du Centre d’Etudes et de Recherche des Télécommunications (CERT, voir ce lien).

Une chose est sûre, l’actuel ministre de l’Education par intérim Slim Khalbouss cherche des bouc-émissaires aux défaillances de son ministère au lieu d’assumer son entière responsabilité.

Welid Naffati

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