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Ces développeurs tunisiens qui ne veulent plus de la France et préfèrent l’Allemagne pour travailler

Ces développeurs tunisiens qui ne veulent plus de la France et préfèrent l’Allemagne pour travailler

Les Internautes tunisiens sur Facebook, notamment les jeunes à l’âge de suivre des études universitaires, ont rencontré au moins une fois sur le réseau social de Mark Zuckerberg une annonce sponsorisée d’une agence tunisienne qui facilite l’embauche des jeunes tunisiens dans des entreprises de développement logiciel en France. Un des responsables de la dite entreprise se déplace spécialement de France à Tunis pour rencontrer les profils qui se sont manifestés et faire l’entretien d’embauche. A l’issue de cette session de «Speed Dating» version RH, les meilleurs profils sont donc retenus, des contrats de travail sont alors proposés et des procédures de Visa de migration sont déclenchées.

Ces développeurs tunisiens qui ne veulent plus de la France et préfèrent l’Allemagne pour travaillerLes Internautes tunisiens sur Facebook, notamment les jeunes à l’âge de suivre des études universitaires, ont rencontré au moins une fois sur le réseau social de Mark Zuckerberg une annonce sponsorisée d’une agence tunisienne qui facilite l’embauche des jeunes tunisiens dans des entreprises de développement logiciel en France. Un des responsables de la dite entreprise se déplace spécialement de France à Tunis pour rencontrer les profils qui se sont manifestés et faire l’entretien d’embauche. A l’issue de cette session de «Speed Dating» version RH, les meilleurs profils sont donc retenus, des contrats de travail sont alors proposés et des procédures de Visa de migration sont déclenchées.

Et pourtant, malgré ces offres alléchantes de quitter une Tunisie en crise pour un pays «développé», un autre phénomène commence à prendre de l’ampleur: Les entretiens d’embauche sur Skype pour partir à… Berlin en Allemagne. «Forcément que je vais choisir l’Allemagne au lieu de la France. Ici on évolue, on fait du business et on est bien plus respecté qu’en France», nous a déclaré Yamen (le prénom a été changé à la demande de notre interlocuteur). 

Le respect. Cette notion qui revient souvent en discutant avec des Tunisiens qui ont choisi de s’installer en Allemagne plutôt qu’en France et ce, malgré la barrière de la langue et la culture/tempérament germanique. «Quand on part en France, celui qui te recrute a cette fâcheuse tendance à te faire comprendre, directement ou indirectement, que tu lui es redevable de tout. Que tu dois le remercier à vie parce qu’il t’as fait sortir de la ‘misère d’un pays sous-développé’ en te faisant installer dans un pays qu’il imagine, lui, comme un paradis sur terre», nous a confié Yamen. «Cette arrogance fait intimider les jeunes tunisiens. Des jeunes qui partent avec en manque de confiance en eux et qui, dans leur subconscient, acquiesce ce genre de propos». 

Ce jeu pervers de certains employeurs français n’a en réalité qu’un seul but : Casser toute volonté au nouvel employé à demander plus en termes de revendication salariale tout en l’incitant à travailler plus pour ne pas s’attirer les foudres du big boss français. Avec cette nouvelle forme d’esclavage, peu osent regarder ailleurs de peur se faire licencier et revenir au ‘Bled’. 

«J’ai une copine qui a choisi de faire un entretien d’embauche avec une SS2I française et suivre le même itinéraire. Non pas par besoin matériel, mais plutôt par désir de quitter la Tunisie dans laquelle elle ne se trouvaient plus à l’aise. Elle avait donc une certaine force de caractère et beaucoup de confiance en elle pour aller chercher d’autres opportunités pendant qu’elle travaillaient chez cette SS2I à Paris», a-t-il rajouté. «Et puis il y a eu le Brexit (sortie de l’Angleterre de l’Europe, NDLR). C’était une aubaine pour elle. Une multinationale a commencé sa migration de Londres vers Francfort. Un simple entretien d’embauche lui a permis d’être affecté parmi les équipes qui vont assurer le déplacement des activités de cette entreprise en Allemagne. A sa démission, le boss français a tout fait pour l’intimider, voire même l’harceler. Par ses agissements, il voulait aussi adresser un message aux autres employés maghrébin pour qu’ils n’osent ne pas se rebeller contre lui. Il a même refusé de lui payer son salaire sous le prétexte que dans le contrat qu’elle a signé, elle ne pouvait être payée qu’après un préavis de 3 mois. Elle lui a envoyé un scan du contrat signé, avec en surbrillance la partie qui prouve l’inverse. Apparemment, ce boss avait l’habitude d’avoir affaire à des ‘maghrébins dociles’ qui ne prenait même pas la peine de lire leur contrats tant que ça leur permettait de quitter le pays», a continué notre confident qu’on a rencontré en Allemagne, à Kreuzberg, un quartier plutôt populaire de Berlin où se trouve beaucoup de petites entreprises ainsi que des commerces ethniques. 

Dans la capitale allemande, le taux de chômage est aux alentours de 4%. «Réellement, il n’y a pas de chômage», a-t-il rétorqué. «Car on peut être considéré comme chômeur et toucher des indemnités du gouvernement pendant la période de transition entre deux boulots. Ici, à Berlin, tant qu’on sait faire quelque chose, on trouvera toujours un boulot».

Installé depuis environ 5 ans à Berlin, Yamen n’hésite pas à aider les jeunes tunisiens développeurs comme lui, souhaitant faire carrière dans la capitale allemande. Mais quel conseil peut-on donner à un jeune développeur qui veut travailler à Berlin ? «Il faut avoir un minimum de maitrise de l’Anglais Business pour savoir communiquer. Connaitre la langue allemande est un plus non négligeable. Moi j’étais assez chanceux d’avoir choisi la langue allemande comme option durant mon enseignement secondaire. De ce fait, si vous souhaitez vous installer en Allemagne et que vous avez les moyens de le faire, étudiez l’allemand en cours accéléré pour vous permettre de mieux communiquer avec les chefs d’entreprises», a conseillé Yamen. «Mais ni l’anglais Business, ni l’allemand vous aidera à vous faire recruter si vous n’arriverez pas à vous vendre et à vendre votre compétence à votre futur employeur. Donc il faudra au préalable apprendre à bien communiquer en groupe. 

Deuxième point : Il faut avoir un niveau Bac+3. Certes, les diplômes ne vous garantissent pas d’accéder à un emploi, mais il vous facilitent les procédures administratives lors de la migration. N’essayez pas de mettre en avant ces diplômes lors de l’entretien en ligne avec votre futur employeur car il se focalisera sur votre communication ainsi que votre savoir faire. Pour lui, ce sont là deux garantis que vous allez réussir les missions qu’ils va vous octroyer une fois embauché. 

Troisième point et qui est le plus important : En Allemagne, vous n’avez qu’une seule chance pour faire bonne figure. Si vous manquez de sérieux et de qualité dans votre travail, ne vous attendez pas à avoir une seconde chance car vous serez automatiquement mis à l’écart et marginalisé. Ici en Allemagne, on vous respecte tant que vous vous respectez vous même, vous respectez les autres, comme les clients si vous avez un business, et puis vous respectez lois du pays.

Une fois embauché ici et que vous arrivez à faire bonne figure en privilégiant la qualité dans votre travail, vous pouvez commencer à chercher un autre boulot plus stable et mieux rémunéré. Et c’est votre expérience qui vous aidera plus facilement à en trouver. En Allemagne, les règles du jeu sont claires : Si vous faites bien votre boulot et vous honorez vos engagements, même votre boss ne vous mettra pas les bâtons dans les roues si vous souhaitez prendre votre envol».

Welid Naffati 

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