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RSF – Classement annuel de la liberté de la presse : La Tunisie perd 4 places

Classement annuel de RSF sur la liberté de la presse : La Tunisie perd 4 placesEn 2011, les soulèvements populaires liés aux “printemps arabes” avaient provoqué de nombreux bouleversements au classement. En 2012, la situation demeure très hétérogène, entre les pays où les régimes sont tombés, ceux où ils survivent (encore) mais font face à des rébellions, enfin les pays où les autorités, à force de compromis et promesses, ont calmé les revendications de changement(s)…

Classement annuel de RSF sur la liberté de la presse : La Tunisie perd 4 placesEn 2011, les soulèvements populaires liés aux “printemps arabes” avaient provoqué de nombreux bouleversements au classement. En 2012, la situation demeure très hétérogène, entre les pays où les régimes sont tombés, ceux où ils survivent (encore) mais font face à des rébellions, enfin les pays où les autorités, à force de compromis et promesses, ont calmé les revendications de changement(s).

Après la chute des dictateurs, les promesses de pluralisme et d’indépendance des médias ne dépassent pas toujours suffisamment le stade des seules paroles.

La Tunisie (138ème) deux ans après la chute de Ben Ali, perd quatre places, alors qu’elle avait nettement progressé en 2011 (+30 places). Pourquoi ? Les agressions de journalistes se sont multipliées au cours du premier trimestre de 2012 ; depuis, les autorités ont entretenu le vide juridique en retardant la mise en oeuvre des décrets-lois régissant les médias. Pratique qui a rendu possible des nominations arbitraires à la tête des organes publics. A souligner le discours le plus souvent méprisant, voire haineux, des hommes politiques envers les médias et professionnels de l’information.

Deux ans après le départ d’Hosni Mubarak, l’Egypte (158ème) gagne 8 places, mais cette amélioration est relative, tant 2011 avait été placée sous le signe de la violence contre les journalistes. Le pays avait alors perdu 39 places (passant de la 127ème à la 166ème position). En 2012, journalistes et net-citoyens ont continué à être les cibles d’agressions, d’arrestations et de procès. Un journaliste a trouvé la mort en décembre. Les Frères musulmans ont procédé à la nomination des directeurs et rédacteurs en chef des journaux gouvernementaux peu de temps après leur arrivée au pouvoir, ce qui n’a pas été sans conséquences importantes sur la ligne éditoriale de ces médias. Le projet de Constitution adopté fin 2012 contient des dispositions trop vagues et clairement liberticides. Les possibilités de fermeture ou de confiscation de médias demeurent possibles sur ordre d’un juge.

La Libye (131ème, +23) gagne plus de vingt places. Cette forte progression s’explique par les conséquences positives de la fin de 42 ans de règne de Muammar Kadhafi sur la liberté de l’information. Le classement précédent avait été plombé par les exactions commises au cours de l’année 2011. Toutefois, les améliorations attendent d’être confirmées, avec l’inscription du principe de la liberté de l’information dans la Constitution. Elles appellent aussi la mise en place de lois garantissant ce principe et apportant de véritables protections pour les journalistes, ainsi que des garde-fous en faveur du pluralisme et de l’indépendance des médias.

Le Yémen (169ème, +2) stagne dans les 10 derniers du classement. Un an après la prise de fonction du nouveau président Abd Rab Mansour Hadi, le cadre législatif n’a pas changé. Les journalistes subissent toujours agressions et procès, voire des condamnations à des peines de prison ferme. Le projet de loi sur l’audiovisuel privé et les médias électroniques, présenté au Parlement en 2012, qui comporte un certain nombre de dispositons liberticides, n’a pas été totalement abandonné.

Source : Communiqué

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