La crise que traverse l’enseignement supérieur tunisien est de jour en jour confirmée. Non seulement par les avis des étudiants, professeurs et différents experts, mais aussi par les classements que font certaines institutions. Le plus célèbre de ces classements est sans doute l’ARWU, réalisé chaque année par l’Université de Shanghai. Et, sans surprise, aucune université tunisienne ne figure dans le Top 500 des universités au monde.
En effet, en parcourant la longue liste des meilleures universités au monde sur ce lien, nous remarquons que nos institutions sont absentes. Ce qui atteste de la chute libre du niveau des formations universitaires tunisiennes, non seulement par rapport aux universités américaines, japonaises ou britanniques -qui sont au-dessus du lot-, mais aussi à nos voisins du Moyen-Orient. Le classement compte en effet 4 universités arabes : 3 saoudiennes, (la King Saud University, 212ème, la King Abdulaziz University et la King Fahd University of Petroleum and Minerals, respectivement 323ème et 324ème) et une égyptienne (la célèbre Cairo University, 405ème).
Ce classement est basé sur 4 critères, le 1er est l’ALUMNI, ou critère de la qualité d’enseignement fourni, calculé à partir des étudiants diplômés d’un Master ou d’un Doctorat, ou ayant obtenu un prix, notamment le prix Nobel. Le 2ème critère : l’AWARD. Cette donnée juge plutôt la qualité de la faculté en utilisant le même principe que l’ALUMNI, mais destiné plutôt au niveau des professeurs. Le 3ème critère concerne le nombre d’articles et notes publiés dans des revues scientifiques et naturelles, ou encore dans des revues sociales qui estiment la Performance Académique d’une Institution. Quatrième et dernier critère (un peu moins important) : la notoriété de la faculté sur internet grâce aux tendances des recherches.
Ce classement affirme donc ce niveau honteux de nos institutions qui n’ont plus aucune estime et dont le diplôme n’est que rarement reconnu à l’étranger. La «suprématie» avancée par le ministre nahdhaoui de l’Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem, de nos universités sur le plan maghrébin ne doit pas masquer l’amère vérité et doit pousser davantage les responsables à mieux œuvrer pour sauver notre enseignement universitaire, et lui donner la place qu’il mérite.
Seif Eddine Akkari
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