Le rapport de l’année 2018 concernant l’état de la connectivité Internet mobile dans le monde vient d’être publié.
Ce rapport, qui accompagne la dernière mise à jour de l’Indice de Connectivité Mobile, mesure les quatre principaux catalyseurs favorisant l’adoption de l’Internet mobile par les pays : les infrastructures, l’abordabilité, la préparation du consommateur (alphabétisation), le contenu et les services.
A propos du rapport
«L’indice, mis à jour, a été étendu à 163 pays (couvrant 99% de la population mondiale) et sur quatre années (2014-2017) . Les points particuliers incluent : une analyse détaillée de la connectivité mobile en Asie-Pacifique, en Amérique latine et Caraïbes, au Moyen-Orient en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne. Commençons par une analyse globale : A la fin de l’année 2017, 3.3 billion de personnes soit 44% de la population mondiale globale sont connectés à travers l’internet mobile contre 33% en 2014. Ce qui représente une augmentation de 300 millions comparé aux dernières années», d’après Kalvin Bahia, économiste principal à la GSMA (Intelligence and Connected Society ; association internationale d’opérateurs de téléphonie mobile), dans un post rendu public sur compte LinkedIn.
La couverture 3G et 4G a également augmenté globalement entre 2014 et 2017 de 1,1 billion de personnes soit de 12%, d’après cette analyse.
Près de la moitié de la population mondiale hors ligne en 2020
Malgré l’augmentation du nombre de personnes connectées au fil des années, GSMA Intelligence prévoit que près de la moitié de la population mondiale sera toujours hors ligne en 2020 et 40% resteront hors ligne en 2025.
La connectivité Internet mobile a été largement considérée comme activateur clé du développement social et économique, elle permet de créer un environnement favorable à la réduction de la pauvreté, amélioration des soins de santé, de l’éducation et stimulation de la croissance, où le mobile est le principal canal pour accéder à Internet. C’est pour cela que l’industrie mobile s’est engagée à soutenir cette cause.
Et dans le même contexte, la GSMA a lancé en 2016 l’indice de connectivité mobile, initiative développée pour soutenir les efforts de l’industrie de la téléphonie mobile et de la communauté internationale pour un accès universel à Internet. Il est compris entre 0 et 100 et mesure la performance de 163 pays, représentant 99% de la population mondiale. Il permet d’expliquer les principaux facteurs en faveur de l’utilisation d’Internet mobile : infrastructure, accessibilité financière, préparation des consommateurs, contenu et services. Ces données peuvent aider le secteur de la téléphonie mobile et d’autres acteurs à entreprendre des actions pour stimuler l’utilisation accrue d’Internet mobile.
Indice de connectivité: Le Danemark en tête
Les Quatre facteurs clés favorisant une plus grande propagation d’internet mobile sont : une bonne infrastructure par la disponibilité d’une couverture de réseau Internet mobile haute performance, une technologie abordable par la disponibilité de services et d’appareils mobiles à des prix correctes, une préparation des consommateurs par une prise de conscience et acquisition des compétences nécessaires à une bonne utilisation d’Internet et également, un contenu et des services en ligne accessibles pour la population locale.
Le bilan des analyses globales de 2017 montre que les mêmes pays sont en tête au niveau de l’indice de connectivité, à savoir le Danemark, le Canada, la Suisse et l’Australie.
Divers graphiques récapitulatifs publiés dans ce rapport montrent l’évolution de l’indice de connectivité à travers l’influence des quatre facteurs clés mentionnés précédemment entre les années 2014 et 2017. L’indice de connectivité globale passe de 52 à 60 entre 2014 et 2017. En décortiquant les quatre contributions à cette augmentation, on peut remarquer que durant ces quatre années successives, celui de l’infrastructure est le plus amélioré avec un passage de 36 à 50. Les scores pour l’infrastructure sont particulièrement révélateurs, mais la qualité du réseau et les attributions de spectre constituent des obstacles majeurs à l’accroissement de l’adoption de l’Internet mobile. Ceci s’explique par :
– Une augmentation de la couverture 3G de 75% à 87%, soit 1,1 milliard supplémentaire et de la 4G de 36% à 72%, soit 2,8 milliards supplémentaires,
– Le coût plus rentable de cette technologie et la préparation consciencieuse du consommateur par l’alphabétisation mondiale des adultes qui est passée de 86% à 87% plus l’amélioration des applications mobiles.
Malgré tous ces efforts, beaucoup de pays ont encore des challenges importants à relever : Au niveau infrastructure, la connectivité reste assez limitée dans les zones rurales et isolées, la qualité du réseau varie considérablement d’un pays à l’autre.
Question rentabilité, le coût d’accès au forfait de 500 Mo représente 10% du salaire mensuel par habitant dans les pays à faible revenu.
Indice de connectivité: L’Asie-Pacifique enregistre la plus forte augmentation
Ce rapport fournit également une analyse régionale par indice de connectivité mobile sur divers régions du monde : la région de l’Asie-Pacifique a enregistré la plus forte augmentation de l’indice moyen entre 2014 et 2017 (par rapport aux autres régions), la rapprochant de la moyenne mondiale. L’augmentation du score d’infrastructure a été la plus importante des contributions et a permis à la région de dépasser le score global (51.3 et 50.3 mondialement).
Le plus grand obstacle reste incontestablement les services: malgré de bons progrès enregistrés, cette région continue de prendre du retard sur ce point. La région de l’Asie-Pacifique se voit rajouter 750 millions de personnes couvertes par la 3G et 1.9 billion de personnes par la 4G en 2017, avec une abordabilité de 69.2 contre 66.2 mondialement. Il lui reste quand même du chemin à faire concernant la qualité des services : 51.2 contre 57 mondialement.
La région MENA suit l’Asie-pacifique avec une importante amélioration de la couverture internet mobile grâce à des progrès considérables au niveau de l’infrastructure, abordabilité du produit, une grande alphabétisation et qualité de service ce qui leur vaudra un indice global de 60.4 très proche de celui mondial de 59.5.
La couverture 3G se voit rajouter 120 millions de personnes et la 4G 240 millions de personnes en plus, entre 2014 et 2017. Dans cette région, Israel détient la première place des pays les plus en avance avec le score de 77 suivie par le Qatar 74.35, l’Arabie Saoudite 70.41et le Kuwait 70.40.
La Tunisie en tête des pays de l’Afrique du Nord
Les pays de l’Afrique du Nord, pays en pleine transition en termes de connectivité internet, viennent en suite : la Tunisie avec un score de 60.4, la Libye avec 58.79, le Maroc avec un score de 58.04 et l’Algérie avec 55.93. En termes d’investissement, l’Iran détient la première place suivie de la Turquie, qui présente la meilleure infrastructure et qualité de service dans le Moyen-Orient.
En Amérique Latine, le Bahamas est en tête de la catégorie des pays les plus en avance avec un score de 73.61 et un gain de 9 points dans son indexe global entre 2014 et 2017.
L’Afrique sub-saharienne doit encore fournir des efforts en termes de couverture internet : les pays qui la constituent sont encore en pleine transition technologique. Le Cameroun, le Kenya, le Lesotho, la Côte d’Ivoire et Rwanda voient leurs indexes globaux augmenter en 2017 d’une moyenne de 7 points.
L’importance de la connectivité internet mobile réside dans plusieurs points et les bénéfices économiques qui y sont liés sont multiples. Ils résident dans l’augmentation significative de la productivité, offrant aux consommateurs, aux travailleurs et aux entreprises des moyens plus efficaces d’échanger, de communiquer et d’accéder aux informations.
L’amélioration de la qualité de vie en général (santé, éducation, libertés, échange et accès à l’information) sont les principaux avantages sociaux, témoignant d’une démocratisation du pays concerné.
Zeyneb Dridi