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Contrat Gouvernement tunisien avec Microsoft : le casse tête chinois pour l’Opensource (2/3)

Contrat Gouvernement tunisien avec Microsoft : le casse tête chinois pour l’Opensource (2/3)

Nous continuons cette semaine à décortiquer l’interview que nous avons réalisée avec Sofiene Hermissi, responsable du dossier Microsoft au sein du ministère des Technologies de l’information et de la communication. Une interview qu’on avait réalisée suite au brouhaha causé par l’annonce d’un préaccord entre ledit ministère et la firme de Redmond concernant l’octroi de licences de produits Microsoft par l’Etat tunisien.

Contrat Gouvernement tunisien avec Microsoft : le casse tête chinois pour l’Opensource (2/3) Nous continuons cette semaine à décortiquer l’interview que nous avons réalisée avec Sofiene Hermissi, responsable du dossier Microsoft au sein du ministère des Technologies de l’information et de la communication.  Une interview qu’on avait réalisée suite au brouhaha causé par l’annonce d’un préaccord entre ledit ministère et la firme de Redmond concernant l’octroi de licences de produits Microsoft par l’Etat tunisien.

L’une des raisons qui ont poussé le ministère des TIC à avancer dans les négociations est l’attractivité de l’offre de Microsoft. «L’offre était assez intéressante», nous a déclaré M. Hermissi. «Lors de la présentation de l’offre, il y avait des services inutiles qui ont été supprimés suite à notre refus. Les offres étaient devenues plus réalistes ». M. Hermissi va encore plus loin, soulignant le caractère tunisien des contrats proposés. «Dorénavant, nos contrats respectent la législation tunisienne en forme et en contenu, ce qui n’était pas le cas complètement avant». Et c’est donc le ministère lui-même qui a proposé la version finale de l’accord. Un accord qui, rappelons-le, n’a pas été encore signé.

«Les négociations n’ont pas été une partie de plaisir. Et même après l’accord, nous avons rencontré d’autres bizarreries». En effet, vu que la fin de l’année fiscale de Microsoft aux Etats-Unis se situait en fin juin, la firme de Redmond tenait absolument à signer le contrat avant la fin du mois. Ce qui a été catégoriquement refusé par le ministère. «Nous sommes obligés de remettre le dossier au gouvernement, plus habilité à prendre ce genre de décisions. Bien sûr, le dossier est recommandé, mais demander de le signer aussi rapidement est une procédure qu’on ne verra plus dans la nouvelle Tunisie. Du moins dans le ministère des TIC », a-t-il insisté. 

D’autres réunions se sont tenues, comme celle du 26 juin, où il a été discuté de la forme du marché visé, soit public ou soit de partenariats public privés (PPP), et un accord de principe a été fait, celle de la collaboration totale entre Microsoft et le gouvernement. «Une collaboration totale qui respecte les clauses du contrat à signer». D’autres réunions ont réuni différents ministères le 10 juillet, c’est-à-dire ceux de la finance, de l’enseignement supérieur, de l’éducation, de l’emploi, le secrétariat général et bien sur celui des TIC.

Mais les négociations entre Microsoft et le ministère des télécommunications ont révélé le laxisme de l’administration tunisienne. Surtout en matière d’inventaire et de calcul de besoin. «S’il est vrai que l’offre Microsoft est assez exagérée, nous ne pouvons pas porter entièrement le blâme sur la compagnie», a tempéré M. Hermissi. «Nous, en tant qu’Etat tunisien, nous ne voulons plus voir des logiciels et produits Microsoft contrefaits circuler dans nos administrations». 

Même en termes de besoins, ces derniers ne décrivent jamais exactement l’utilisation, mais demandent une machine. Or, pourquoi acheter des licences coûteuses si aucune grande application n’est utilisée ? Pourquoi ne pas tourner les utilisations bureautiques entièrement vers l’open source ? «Le problème réside également dans les contrôles, car il est aberrant qu’un contrôleur d’inventaire passe uniquement des machines, sans inclure les systèmes d’exploitation utilisés ou les différents produits logiciels qui y sont installés. Résultat, nous n’avons pas une visibilité optimale sur les besoins de notre administration, qui est assez indépendante».

Et comme solutions, que pouvons-nous espérer ? «Il y a du travail à faire. Nous, en tant que ministère, avons proposé une stratégie open source claire. Nous avons même encouragé des projets open source». M. Hermissi cite notamment l’idée qui concernent des machines jetées annuellement par les postes de police affiliés au ministère de l’Intérieur, des machines de moyenne gamme qui peuvent être le support d’une suite applicative fournissant tous les services nécessaires au travail des policiers et des gendarmes dans leurs commissariats, et ceux en supprimant donc les coûts des licences et de l’octroi de nouvelles machines. Bien sur, ce genre de réformes ne peuvent être appliquées en deux temps trois mouvements. Mais elles ne tarderaient pas à venir, avec un peu plus de volonté de la part des autorités… A suivre

Majdi Calboussi (Avec la participation de Seif Eddine Akkari)

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