L'actuTHD

Côte d’Ivoire-Enseignement TIC: La Tunisie se laissera-t-elle dépasser encore une fois par le Maroc?

Côte d’Ivoire-Enseignement TIC: La Tunisie se laissera-t-elle dépasser encore une fois par le Maroc?

Les universités et écoles privées en Tunisie commencent à représenter un vrai business très lucratif. Il suffit de voir les spots publicitaires qu’on voit ces jours-ci sur nos télé durant Ramadan pour deviner l’ampleur du phénomène. Et devant un système éducatif défaillant, ces établissements privés commencent à représenter une alternative intéressante pour les familles tunisiennes qui n’ont pas le budget pour envoyer leurs enfants en Europe ou au Canada. Du côté de ces écoles et universités privées, on ne lésine plus sur les moyens pour délivrer une nouvelle approche éducative et garantir à l’étudiant un emploi à la fin du cursus. 

Côte d’Ivoire-Enseignement TIC: La Tunisie se laissera-t-elle dépasser encore une fois par le Maroc?Les universités et écoles privées en Tunisie commencent à représenter un vrai business très lucratif. Il suffit de voir les spots publicitaires qu’on voit ces jours-ci sur nos télé durant Ramadan pour deviner l’ampleur du phénomène. Et devant un système éducatif défaillant, ces établissements privés commencent à représenter une alternative intéressante pour les familles tunisiennes qui n’ont pas le budget pour envoyer leurs enfants en Europe ou au Canada. Du côté de ces écoles et universités privées, on ne lésine plus sur les moyens pour délivrer une nouvelle approche éducative et garantir à l’étudiant un emploi à la fin du cursus. 

Comme c’est le cas d’Esprit qui n’arrête pas d’ouvrir des Labos pour leurs étudiants où ils peuvent innover tout en se faisant sponsoriser par les marques (Samsung Lab, Evertek Lab, etc.). On prendra aussi exemple de SESAME qui a pris le Management comme partie intégrante de toute spécialisée étudiée. Car une fois en entreprise, ce sont, justement, ces capacités managériales qui vont permettre à l’étudiant de réussir sa carrière professionnelle.

Mais voilà qu’une nouvelle opportunité s’offre à ces écoles et universités privées tunisiennes pour augmenter leur business et renforcer le rayonnement régional de la Tunisie… du moins sur l’Afrique. La Côte d’Ivoire, en effet, fait face à un vrai problème. Avec la proclamation des résultats du Bac le 21 Juillet prochain, ce beau pays subsaharien s’attend à avoir entre 70 et 80 mille nouveaux bacheliers. Or, entre les établissements universitaires étatiques et privées ivoiriennes, c’est à peine 30 milles places qui sont disponibles. 

L’appel de la Côte d’Ivoire à la Tunisie pour investir dans l’Enseignement

Pire encore : 30 mille étudiants qui ont décroché leur Bac l’année dernière, attendent encore une place libre pour s’inscrire cette année. Ce qui porte le nombre total des personnes à inscrire pour la prochaine rentrée à environ 70 mille. Excédé par ce nombre, le gouvernement ivoirien a demandé à la Tunisie et au Maroc de tripler le quota des étudiants ivoiriens à accueillir. Pour la Tunisie, nous accueillons en moyenne 1,5 à 1,7 mille étudiants ivoiriens chaque année. On augmentant le quota, comme l’a demandé la Côte d’Ivoire, la Tunisie pourra en accueillir plus de 5 mille.

Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY à Abidjan, Côte d'Ivoire

Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY à Abidjan, Côte d’Ivoire

Mais comment la Tunisie pourrait-elle en tirer profit, et surtout pour les études en secteur TIC ? Il faut tout d’abord savoir que l’intérêt des étudiant subsahariens porte sur toutes les disciplines. Des plus scientifiques jusqu’aux études religieuses. Mais on peut considérer qu’un étudiant sur 5 est porté sur les domaines des nouvelles technologies. Et ce sont ces étudiants qui pourront devenir demain les futurs acteurs de l’économie numérique dans leur propre pays. D’ou l’importance de leur assurer le meilleur encadrement possible et les meilleures conditions de progression en Tunisie. Car ce sont ces étudiants du numérique qui pourront devenir demain, sur la Toile, les meilleurs ambassadeurs de la Tunisie et des entreprises tunisiennes.

La scolarité des étudiants ivoiriens en Tunisie injectera en moyenne, et par personne, 5000 à 7000 dinars par an (5 à 6 millions Francs CFA) dans l’économie tunisienne. En plus, il faudra compter 1000 dinars par mois en frais de location, nourriture, etc. Or, ce budget est beaucoup plus accessible pour le pouvoir d’achat ivoirien que d’envoyer ses enfants en Europe. De plus, nous sommes à environ 5h de vol entre les deux pays.

1000 étudiants ivoiriens c’est environ 20 millions de dinars injectés dans l’économie

Sur le plan macroéconomique, quand on sait que plusieurs Tours Opérateurs vendent la destination Tunisie à 300 euros la semaine, billet d’avion compris, on s’apercevra rapidement qu’un étudiant ivoirien ramène plus de devise à la Tunisie qu’un simple touriste. De ce fait, la captation des étudiants subsahariens en Tunisie est un enjeu vital pour nous. Car l’inscription de 1000 étudiants ivoiriens, c’est presque 20 millions de dinars injectés dans une économie tunisienne ô combien morose ! 

D’où l’urgence de mobiliser toutes les institutions (ministère de l’enseignement supérieur, Cepex, les universités et écoles privées, UTICA, Connect, etc.) afin d’aller prospecter en Côte d’Ivoire et ouvrir la porte des inscriptions aux nouveaux bacheliers dès l’annonce des résultats (21 juillet prochain). D’autant plus que le Maroc prépare déjà une grande opération de communication sur place pour rafler le maximum d’affaires pour ses écoles et universités privées (que ce soit en termes d’inscription au Maroc ou même en termes de leur installation en Côte d’Ivoire avec l’ouverture de nouvelles filiales).

Les universités et écoles privées tunisiennes accueillent aujourd’hui 7000 étudiants étrangers. Or ce nombre peut être doublé aisément en mettant en place d’un programme de prospection collective qui passe par l’organisation des salons, la mutualisation des efforts, en moyennant de véritables partenariat avec de prestigieuses universités ivoirienne et grâce à un travail de promotion de la Tunisie en tant que destination scolaire et universitaire.

Le Maroc sur les startings blocs pour aller prospecter à Abidjan

Tout cela nécessite un travail de concertation. Et ceci passe par la mobilisation des expertises tunisiennes et l’engagement de tous le acteurs pour organiser un événement en Côte d’Ivoire avant la prochaine rentrée universitaire. Or, dans la plus part des pays de l’Afrique subsahariennes les résultats sont pratiquement connus en 4ème semaine de juillet. Cette période, ainsi le mois de Aout, constituent, donc, la date idéale pour aller démarcher les étudiants subsahariens au même titre que le fond français, canadien, allemand et marocain. 

La plus parts des pays francophones disposent d’une classe moyenne qui correspond à 10% de la population. Pour la Côte d’Ivoire, on estime à 3 millions de personnes qui font partie de cette classe moyenne où on comptabilise 6 à 7 enfants par ménage.

Avec une Europe en crise, un voisin libyen en pleine guerre civile et dont les menaces d’une intervention militaire internationale se fait de plus en plus sentir pour contrer DAECH, il est clair que la seule échappatoire économique pour la Tunisie reste l’Afrique Subsaharienne. 

Rappelons que la côte d’ivoire a un taux de croissance annuel de 9% et les pouvoirs publics ne cessent d’inciter les entrepreneurs tunisiens à venir s’installer dans le pays, comme c’est le cas pour les TIC avec le salon Consultafric (lire notre article). Mais la Tunisie saura-t-elle saisir cette grande opportunité qui s’offre à elle ?

Welid Naffati

A lire également :

En direct d’Abidjan : La Tunisie met le paquet pour conquérir le marché TIC en Côte d’Ivoire

Réussite des rencontres B2B du sommet Tuniso-ivoirien, mais où sont-elles nos Startup ?

Facebook Comments

Plus Populaires

To Top