Dans un monde en constante mutation marqué par l’émergence des nouvelles technologies, plusieurs secteurs d’activité ont surfé sur la vague du numérique en s’adaptant et en adoptant la transformation digitale. Ce changement est devenu plus féroce depuis l’éclatement de la pandémie du nouveau coronavirus, Covid-19, notamment en Tunisie où plusieurs secteurs, en particulier les services, se sont lancé dans une course à la digitalisation afin d’assurer la continuité de leurs activités durant le confinement. D’autres sont, cependant, encore dans les bras de Morphée.
Pour en parler, nous avons invité pour ce 107e épisode de Startup Story, le vice-président de l’Ordre des Experts comptables en Tunisie (OECT), Maher Gaida. (Cet épisode a été enregistré avant l’entrée en vigueur du confinement sanitaire).
Rappelant que la résistance au changement reste d’actualité en Tunisie en dépit des avantages avérés et la forte valeur ajoutée que la transformation digitale a apportés dans certains secteurs, notamment les services comptables, Maher Gaïda a souligné la nécessité de s’opposer à cette tendance à rester dans sa zone de confort pour aller dans le sens du courant du numérique.
« Les positions de rente et de confort n’existent plus. Experts comptables, architectes, banquiers, assureurs, tous, vont être complètement envahis et ensevelis par cette vague. On ne peut donc plus se permettre de (rester immobiles) et observer », a-t-il affirmé.
« Avec la technologie que j’ai vu en Europe, 80% de nos collaborateurs risquent de se retrouver au chômage. Les jeunes qui ne peuvent plus accéder aux cabinets d’expertise doivent explorer les nouvelles dimensions qui s’offrent à eux et qui sont d’ailleurs très intéressantes », a-t-il lancé.
Maher Gaïda est également revenu sur le 33econgrès international de l’Ordre des Experts comptables de Tunisie (OECT) organisé en février sous le thème « la révolution digitale : défis et apport pour l’économie tunisienne ». Il a indiqué que cet événement visait, essentiellement, à soulever les problématiques inhérentes aux retards qu’accuse le monde de la finance à initier sa transformation digitale alors que le numérique est aujourd’hui considéré comme un levier de croissance incontournable.
« Notre rôle est de secouer, de conscientiser par le positif et de former », a-t-il ajouté.
Le vice-président de l’Ordre des Experts comptables de Tunisie a rappelé, dans ce sens que l’OCET a lancé, en janvier, une structure de formation baptisée l’Académie internationale des métiers du Contrôle et de la Finance (AIMCF).
« L’Ordre vient compléter le programme scientifique élaboré par l’Etat avec un outil pratique. Nous avons 18 chapitres de formation : systèmes d’information, intelligence artificielle, révolution digitale… D’ailleurs on s’est couplé à IBM qui nous offre neuf modules dont huit sont certifiant à l’international », a indiqué Maher Gaïda en précisant que cette académie était ouverte non seulement aux experts comptables mais également aux cadres et contrôleurs de l’Etat, les banquiers, les assureurs, les chefs d’entreprises, les étudiants et les stagiaires des cabinets d’expertise…
En plus de la formation comme une étape dans la digitalisation du métier des experts comptables, Maher Gaïda a fait savoir que l’OCET avait conclu un partenariat avec l’Agence tunisienne de l’Internet (ATI) afin de numériser les processus.
L’interview au complet est disponible sur SoundCloud.
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Nadya Jennene