La Tunisie a accueilli, vendredi 16 septembre 2022, la 4e édition de la Cybersecurity innovation series (CSIS) sous le thème « Building a robust Cyberspace for a secure digital life ». Organisée sous l’égide de l’Agence nationale de la sécurité informatique (Ansi) et en partenariat avec l’équipementier chinois Huawei et l’éditeur de logiciels de sécurité, Micro Trend, cette édition a été l’occasion, pour les différentes parties prenantes, d’échanger expériences, expertises et savoir-faire dans le domaine des stratégies cybernétiques alors que la question de la cybersécurité devient un pilier d’une importance majeure pour le développement des entreprises et le renforcement de la souveraineté des États.
Les participants sont, d’ailleurs, revenus sur les politiques les plus récentes et procédures internationales de cybersécurité susceptibles de garantir une meilleure protection du cyber espace régional ainsi que les nouveaux outils et mécanismes technologiques permettant d’offrir des services de sécurité optimaux à des coûts moins onéreux.
« Nous vivons une transformation numérique qui touche à tous les secteurs. Nos données sont de plus en plus stockées en ligne et leur criticité ne cesse d’augmenter (…) Cette évolution nécessite d’avoir un capital confiance qui n’est autre que la cybersécurité », a avancé le vice-président des Relations publiques chez Huawei Northen Africa, Adnane Ben Halima, pour expliquer l’intérêt grandissant pour ce domaine soulignant que la cybersécurité est un préalable à la souveraineté des pays. Il a noté, dans ce sens, l’importance d’avoir les compétences qualifiées pour gérer les questions de cybersécurité à un niveau national et de façon souveraine, de par la sensibilité des données qui peuvent être traitées dans ce cadre.
Il a ajouté, également, que tous les secteurs peuvent aujourd’hui être exposés aux menaces cybernétiques, la finance en particulier.
Revenant sur cette question, le CEO de Keystone, Haytem El Mir, a confirmé que le secteur qui pourrait être le plus ciblé par les cyberattaquants est bien le secteur financier. Il a signalé, cependant, qu’aucun domaine n’était à l’abri des risques soulignant que les cybercriminels opèrent, aujourd’hui, de façon très organisée et en employant des moyens techniques et technologiques très avancés. Selon M. El Mir, la cybercriminalité est devenue un business profitable et ne touche plus, uniquement, aux pays développés. Il a ajouté, dans ce même contexte, que la Tunisie – comme tout autre pays – avait connu une hausse considérable des attaques cybernétiques depuis l’éclatement de la crise Covid-19 expliquant que certaines ont coûté des milliards de dinars à l’économie du pays.
Le constat est donc clair. Il faut se protéger. Pour ce faire, il faut non seulement déployer les moyens financiers et technologiques nécessaires mais également doubler d’efforts en termes de formation des compétences et sensibiliser davantage l’utilisateur final. L’erreur est, rappelons-le, souvent humaine quand il s’agit de cybersécurité.
L’Egypte mise, d’ailleurs, sur la sensibilisation pour consolider les stratégies nationales dans le domaine de la cybersécurité. Le pays s’oriente vers la mise en place de campagnes de sensibilisation visant à éduquer les enfants et les personnes âgées sur les bonnes pratiques en termes d’utilisation du web d’un côté et de l’autre accompagner et inclure le personnel gouvernemental dans les projets de transformation digital suivant une politique minutieuse de conduite du changement. « Chaque employé équipé d’un ordinateur peut représenter une brèche qui peut compromettre le système et impacter gouvernement en entier », a indiqué le représentant du régulateur égyptien des télécommunications, Ahmed Hafedh.
Nadya Jennene