En 2024, la Tunisie a été confrontée à une intensification des cybermenaces, avec plus de 23 millions de menaces identifiées et bloquées selon le dernier rapport de Kaspersky. Ces menaces incluent à la fois des attaques locales, comme les logiciels malveillants propagés via des supports amovibles, et des menaces en ligne. Le rapport met en lumière les tendances préoccupantes et les types d’attaques les plus fréquents, tout en proposant des solutions pour renforcer la cybersécurité dans le pays.
Les chiffres clés de 2024
- Exploits : 617 779 attaques détectées, soit le type d’attaque le plus courant.
- Backdoors : 279 026 incidents enregistrés.
- Voleurs de mots de passe : 148 130 cas recensés.
Le rapport souligne également une augmentation significative de certaines attaques par rapport à l’année précédente :
- Les ransomwares (logiciels de rançon) ont connu une hausse spectaculaire de 140 %, passant de 15 411 cas en 2023 à 37 076 en 2024.
- Les attaques visant à voler des mots de passe ont augmenté de 35 %, tandis que les exploits ont progressé de 8 %.
Les tendances émergentes
Les cybermenaces évoluent rapidement, et les attaquants adoptent des stratégies toujours plus sophistiquées. Parmi les tendances globales observées :
- Une exploitation accrue des vulnérabilités dites « zero-day », souvent liées aux clients finaux.
- Une recrudescence des campagnes de hacktivisme et des fuites de données sensibles.
- Des plans d’attaques complexes, incluant la vente d’accès à des réseaux compromis sur le dark web.
Un besoin urgent de sensibilisation et d’action
Face à cette montée en puissance des cyberattaques, Kaspersky insiste sur l’importance d’une approche proactive pour protéger les entreprises et les particuliers. Parmi les recommandations :
- Déployer des solutions spécialisées offrant une visibilité complète sur les menaces.
- Sauvegarder régulièrement les données essentielles, afin de garantir leur récupération en cas d’incident.
- Mettre en place une politique stricte concernant l’accès aux ressources sensibles.
- Organiser des sessions régulières de sensibilisation pour réduire les risques liés aux erreurs humaines.
Un appel à la coopération internationale
Le rapport met également en avant l’importance d’une collaboration internationale pour lutter contre la cybercriminalité. Des initiatives comme l’opération « Africa Cyber Surge » menée par AFRIPOL ou encore Synergia II en 2024 témoignent du rôle crucial que jouent les partenariats régionaux et mondiaux dans cette lutte.
Un avenir sous surveillance
Avec près de 467 000 nouveaux fichiers malveillants détectés chaque jour dans le monde par Kaspersky en 2024, il est clair que la cybersécurité est devenue un enjeu majeur pour tous. En Tunisie, la vigilance reste plus que jamais nécessaire pour faire face à ces menaces protéiformes qui continuent d’évoluer à un rythme effréné.
Ce rapport est un rappel urgent : la cybersécurité n’est pas seulement une affaire technique, mais un pilier essentiel pour préserver la stabilité économique et sociale du pays.
Walid Naffati
