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D’après ResourcegovernanceIndex.org, la Tunisie manque de transparence

D’après resourcegovernanceindex.org, la Tunisie manque de transparence
Attention, secteurs critiques ! En Tunisie, le Phosphate, le Pétrole, et à degré moindre, le Gaz Naturel, ont toujours été à la fois une source de richesse mais aussi de conflits sociaux, accentués depuis  2011. Le climat libre, du moins en matière d’expression, notamment sur Internet, a levé la lumière sur ces secteurs, en particulier leurs rentabilité et le mystère qui les entourent.

Pour évaluer le degré de transparence dans ces secteurs, nous avons utilisé l’index publié par l’ONG National Resource Governance (resourcegovernanceindex.org). Utilisant une méthodologie alliant à la fois des questionnaires adressés à des experts mais également des mesures directes des données gouvernementales, ce rapport estime le degré de transparence pour 3 composants majeurs. Le 1er composant est relatif à la réalisation de valeur, c’est-à-dire la gouvernance dans les allocations des droits d’exploitation, d’exploration, de production, de protection environnementale et de la gestion des entreprises gouvernementales. Le second est l’étude de la gestion des revenus, avec, en prime, l’analyse des données relatives au budget, aux subventions et aux fond souverains. Enfin, le 3ème consiste à analyser l’ensemble de ces données et utilise des recherches antérieures pour estimer si l’environnement d’un état est propice à la gouvernance.

Sans surprise, la Tunisie ne brille pas en matière de transparence. En effet, l’Index juge la gouvernance sur le pétrole comme étant insuffisante, avec une note de 56/100, et celle du secteur minier comme médiocre, avec 46/100. Parmi les points pertinents relevés, nous citons le fait que le seul moyen d’avoir des données fiables concernant notre production, en pétrole et en phosphate, consiste à consulter le budget et la dette nationale. Or, et en raison de la corruption ambiante du pays, le citoyen lambda a perdu sa confiance en la pertinence des données offertes par l’Etat. Autres point important, l’impact local de ces 2 secteurs. Et si la valeur du pétrole est déjà médiocre, avec une note de 46/100, celle du phosphate tombe carrément à 25/100. Les conséquences sont visibles, les troubles sociaux, depuis même l’indépendance, ont toujours été nombreuses dans le bassin minier.

Ce constat est plus marqué par le fait que ce même rapport pénalise la Compagnie de Phosphate de Gafsa, en estimant qu’elle est «médiocre» en termes de gouvernance, avec une note de 36/100. Paradoxalement, le bilan de l’Entreprise Tunisienne des Activités Pétrolières a été jugé satisfaisant, avec une note de 66/100. Les récentes publications et la volonté de transparence affichée dernièrement par l’ETAP ont contribué à cette évaluation positive.

Certes, des efforts sont entrepris, surtout par la société civile, pour plus de transparence en matière de gouvernance des ressources naturelles. Néanmoins, cette pression civile est freinée par le manque de volonté de l’Etat, qui peine encore à instituer la gouvernance et la transparence. Conséquence, pour des secteurs critiques comme celui du pétrole et du phosphate, ceci alimente la colère des citoyens qui, faute d’un manque d’information, se soulèvent contre les institutions. L’exemple du Kamour est le plus frappant. Des soulèvements qui sont, en plus, réglés par toute sorte de solutions, sauf celles relatives à plus d’ouverture et de transparence dans ces secteurs. La Tunisie devrait se pencher sérieusement sur ce problème car, en consultant la liste, nous remarquons que la plupart des pays ayant opté pour la transparence comme directive dans la gestion de leurs ressources sont généralement des pays avancés et stables tant politiquement qu’économiquement.

Seif Eddine Akkari

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