Le directeur général adjoint chargé de la coopération internationale, à Bouebdelli Education Group, Kaïs Mabrouk, a été un des invités de ce 127e épisode de DigiClub powered by Topnet avec le soutien de Huawei. Une occasion pour le responsable de parler du décalage entre la formation et l’offre sur le marché de l’emploi, ainsi que des obstacles à franchir pour y remédier.
Revenant sur sa propre expérience dans l’enseignement auprès d’universités privées, notamment en Afrique, il a avancé que la Tunisie avait octroyé des bourses d’enseignement universitaires aux étudiants des pays africains et subsahariens, depuis les années 60. « Après une recherche extrapolative, nous avons eu, à peu près, cent mille diplômés issus d’universités tunisiennes à travers le monde et qui occupent actuellement plusieurs postes à hautes responsabilités ».
Néanmoins, cette tendance a été revue à la baisse avec un afflux d’étudiants de moins en moins constant.
Selon Kaïs Mabrouk, cette situation est due essentiellement au climat sociopolitique, la sécurité et au racisme. Ce sujet, pourtant sensible, n’a pas été pris au sérieux au début étant donné l’image reluisante qu’a toujours eu la Tunisie à l‘international, notamment grâce à la contribution de l’ATCE, l’organe de communication officiel de l’ancien régime du président déchu.
« Il est nécessaire, aujourd’hui, d’avoir une stratégie de communication externe ou d’Etat. Nous essayons, d’ailleurs, de lancer une initiative nationale afin de redorer l’image du pays et renforcer son attractivité », a souligné Mabrouk en donnant quelques exemples à travers des chiffres.
Selon-lui, la Tunisie avait réussi à attirer quelques 14.000 étudiants africains en 2010, juste avant la révolution et l’objectif était la croissance. « En 2013, nous sommes descendus en 4000. Ces dernières années, il y’a un léger retour grâce à l’effort entrepris par différentes institutions qui proposent un excellent rapport qualité prix par rapport à l’international » a-t-il ajouté.
Evoquant les spécificités de l’enseignement en Tunisie, Kaïs Mabrouk a déclaré : « Le fait de savoir écrire reste un élément indiscutable. On a beau être un brillant technicien, informaticien, hackers etc. Lorsqu’on veut évoluer dans sa carrière professionnelle, on sera confronté tôt ou tard à une barrière linguistique d’où l’importance d’avoir des softs skills qui restent une valeur ajoutée ».
Concernant le marché du travail en Tunisie et l’efficience des diplômes, il a précisé « L’indicateur numéro un demeure l’insertion professionnelle qui permet de savoir après six mois, si les diplômés ont trouvé ou pas un emploi qui répond à leurs attentes. En Tunisie, il y’a deux philosophies : on essaie d’une part de former les gens en respectant le cahier des charges de l’Etat et en essayant de prodiguer un enseignement des langues. Le deuxième volet concerne les certifications internationales de grandes entreprises. Il s’agit d’un coût supporté par certaines écoles mais qui sont assez lourdes pour les étudiants ».
L’interview au complet est disponible sur SoundCloud.
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Yosra Nouar