Deloitte a dévoilé son étude dédiée aux évolutions des usages, de la consommation et du marché dans le secteur des technologies, médias et télécommunications (TMT) en Afrique pour l’année 2018. Karim Koundi, associé Deloitte Afrique en charge du secteur TIC, nous parle des grandes prédictions et tendances à venir dans ce 67ème épisode de DigiClub powered by Topnet.
L’année en cours s’annonce prometteuse en terme d’évolution de l’Intelligence Artificielle. Elle sera appliquée en particulier dans le domaine de la Santé, selon Karim Koundi. Les recherches scientifiques s’orientent de plus en plus vers le développement d’applications intelligentes capables de proposer des diagnostics médicaux infaillibles, notamment dans le domaine de l’oncologie et de l’ophtalmologie. “La tendance va vers le développement d’applications basées sur l’Intelligence Artificielle et capables de fournir un diagnostic sur l’existence ou non de traces de cellules cancéreuses à travers une simple photo prise par un smartphone”, a expliqué Karim Koundi.
En plus du domaine de la Santé, nous verrons, dans les quelques années à venir, une forte application de l’Intelligence Artificielle dans le domaine de la cybersécurité. Avec la montée en puissance de la cybercriminalité et des attaques DDOS, notamment, les spécialistes se dirigent davantage vers le développement de solutions intelligentes pour contrer ce phénomène.
Karim Koundi a noté, dans ce même contexte, la prise de conscience de plus en plus aiguë des risques liées aux menaces propres au cyberespace.
La deuxième grande tendance, selon notre invité, vient du domaine de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle. Tirées par l’arrivée de la 5G, ces deux technologies seront de plus en plus en plus appliquées dans le B2B et adoptées par plusieurs secteurs tels que l’éducation. “Le monde éducatif aura tendance à fournir un contenu mixte où l’on combinera l’usage des images réelles à celui des images de synthèse”, a affirmé Karim Koundi.
Une autre évolution est en passe de devenir une grande tendance : l’arrivée d’internet dans les avions. Selon Karim Koundi, la demande sur ce service est de plus en plus croissante. Une enquête réalisée par Deloitte a d’ailleurs démontré que les passagers font passer l’accès à internet sur un vol avant même le confort ou la nourriture qui leur est servie à bord. La même enquête a indiqué également que les usagers sont prêts à débourser plus de 20 dollars pour avoir accès à ce service.
Karim Koundi a ajouté, dans ce sens, que ce marché représente 1 milliard de dollars sur l’échelle mondiale, soulignant qu’en Afrique la première compagnie aérienne qui a ouvert ce service à ses passagers est celle de la Côte d’Ivoire. La compagnie nationale marocaine a de son côté commandé cinq nouveaux avions offrant un accès internet à bord, selon notre invité.
Côté smartphones, la tendance est à la dépendance excessive. “Il y a deux ans, nous interagissions avec nos téléphones 33 fois par jour. Aujourd’hui nous le faisons à hauteur de 50 fois par jour et dans deux ans nous le ferons en moyenne 65 par jour”, a révélé Karim Koundi.
“Nous allons vers un phénomène d’usage excessif du smartphone… Certains disent que ça va être la future épidémie au même titre que le tabac…”, a déploré Karim Koundi.
L’expert de Deloitte a poursuivi en affirmant qu’une enquête réalisée par la firme, a démontré qu’une personne sur deux s’estime dépendante de son smartphone et commence à réfléchir sur les moyens de diminuer cette dépendance.
Il a signalé par ailleurs que cette conscience de la dépendance au smartphone n’est malheureusement présente que chez les seniors de plus de 50 ans.
En terme d’innovation sur les smartphones, Karim Koundi a déclaré que la tendance va plutôt vers ce que nous appelons l’innovation invisible. En d’autres termes, la forme restera la même mais les performances de ces devices vont beaucoup évoluer. “Les prochaines innovations invisibles sur les smartphones toucheront la vitesse des processeurs, la mémoire, les capteurs des appareils photos ainsi que l’autonomie des batteries”, a-t-il précisé.
Interrogé sur la prédisposition des infrastructures en Tunisie à accueillir toutes ces innovations technologiques, Karim Koundi a fait savoir que l’infrastructure n’est plus un enjeu pour la Tunisie de par les grands investissements que les opérateurs déploient en continu pour l’améliorer. “En Tunisie, nous sommes en train de rentrer dans une phase d’abondance de la bande passante, mais ce sont les services qui manquent. Le vrai enjeu est aujourd’hui d’avoir le bon écosystème. Un écosystème capable de développer les bons services”, a-t-il noté.
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Nadya Jennene