Dans le cadre du programme DIA SUD MED, une table ronde a été organisée le vendredi 1er novembre dans un hôtel au centre ville de Tunis pour parler du Transmédia à travers la presse et l’activisme sur Internet.
Dans le cadre du programme DIA SUD MED, une table ronde a été organisée le vendredi 1er novembre dans un hôtel au centre ville de Tunis pour parler du Transmédia à travers la presse et l’activisme sur Internet.
Lors de la 1ère table ronde modérée par Tarek Ben Chaabane, enseignant et chercheur en communication à l’ISAMM, Rachida Taame, Présidente de la commission formation CoPeAM (Maroc) a affirmé qu’il faut vérifier les informations sur Internet pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une propagande. Elle a rajouté aussi que l’information doit être collectée d’une façon responsable pour assurer son authenticité. Mohamed Bani, fondateur d’AstroLab TV (WebTV informative) a indiqué que le but de sa plateforme était de combler cette faussée entre la télé et l’activisme (média et journalisme citoyen) par l’organisation de plusieurs débats dans les studios et à travers la participation active du citoyen en lui donnant la parole pour qu’il s’exprime.
Quant à Azyz Amami, le fameux blogueur activiste tunisien, il a pointé du doigt la passivité des Internautes. Selon lui, 80% des utilisateurs d’Internet sont des consommateurs et seulement 20 % sont des producteurs. «Un commentaire ou un click ne vous positionne pas comme un créateur de contenu. Il n’est ni suffisant ni efficace pour devenir producteur», rajoute-t-il.
Yann Guenan de Rue 89, qui a également fait partie de cette table ronde, a insisté pour sa part sur le fait de récupérer les meilleurs contenus, créer une synthèse et l’enrichir par la suite pour le consommateur. Lydia Berroyer de France 24 a mis l’accent par la suite sur l’importance de la façon avec laquelle on présente information et comment on la ‘vend’. Le consommateur a, en effet, changé car on parle aujourd’hui d’une consommation à la demande : «Les médias classiques se repose la question sur cette manière de consommer et commence à s’adapter au besoin du consommateur».
On l’a bien compris les réseaux sociaux jouent un rôle très important dans le Transmédia et peuvent booster les médias classiques en leur attirant un nouveau type d’audience, plus exigeante. Mais le Transmédia peut-il avoir aussi le même impact sur une marque, un produit ou un service ?
Pour répondre à cette question, une série de présentations ont été faites aux invités. Dans son intervention, Philippe Français, de l’Agence Classe 35, a insisté sur le fait qu’il faut s’adapter aux changements et l’accepter pour pouvoir avancer. Pour mieux vendre, il faut, en effet, connaitre au préalable le comportement du consommateur et ses attentes. «Notre job est de rendre le client créatif et l’innovation permettra de proposer une nouvelle approche aux services qu’on offre à nos clients», explique-t-il. Or, les signes ne trompent pas : le marketing traditionnel est en train de s’effondrer. Pendant que les smartphones ont conquis le monde en 5 ans, la télévision a, quant-à-elle, mis des dizaines d’années pour s’imposer comme la reine des médias. «Le client ne veut plus juste consommer, il veut vivre de nouvelles expériences, partager et s’amuser», commente-t-il pour expliquer cette montée fulgurante de ces moyens d’interactivité mobiles.
En ce qui concerne le récit des “brands”, M. Français a donné l’exemple de la marque «LU» qui a créé tout un univers autour de sa figurine (Jeu, Bande dessinée, etc.). Dans le jeu, par exemple, les jeunes peuvent devenir le Prince (la mascotte de la marque) à leur tour en jouant à ce jeu. Cette marque a même fait un partenariat avec Fort Boyard, ce qui prouve la puissance du contenu Transmédia. Donc en gros, «on ne vend pas que des biscuits, mais des rêves aux petits enfants», conclut-il. Plusieurs exemples ont été cités comme la pub pour le tourisme en Islande où des citoyens ont participé à la promotion de leur pays après que l’éruption volcanique de 2009 a fortement perturbé le transport aérien en Europe.
Naoufel Errafik, directeur des Partenariats et Communication Institutionnelles INWI, opérateur de téléphonie mobile marocain, a par la suite mis en exergue l’importance à ce que le consommateur se projette dans l’enseigne. «Il faut que les marques racontent des histoires et que les gens s’y identifient voire même y participent», martèle-t-il.
En clair, si une société veuille augmenter ses bénéfices, il faut qu’elle oublie le marketing classique pour le substituer par une communication plus intelligente qui joue sur le subconscient. En combinant les médias classiques à l’interactivité du Net, le consommateur se situera désormais au cœur même de la stratégie de communication d’une enseigne commerciale. Il devient ainsi son porte-drapeau et se métamorphose en une sorte de hooligan de la marque, prêt à la défendre bec et ongle.
Ali Achour
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