Dans ce 85ème épisode de DigiClub powered by Topnet, nous avons invité Tawfik Rojbi, DG de l’Agence Nationale des Fréquences (ANF). Il a fait une présentation de cette agence peu connue par le grand public, mais très importante dans l’économie du pays et sa souveraineté. Et pour cause, c’est l’ANF qui est garante de la bonne gestion du spectre des fréquences en Tunisie. Mieux, c’est la seule entité capable de protéger sa qualité, surtout côté opérateurs téléphoniques.
La Tunisie élue pour la 6ème fois consécutive au conseil d’administration de l’UIT
Notre invité était à Dubaï pour assister au sommet de l’ l’union internationale des télécommunications (UIT), à la tête de la délégation tunisienne.
Lors de cet événement, la Tunisie a été élue membre du conseil d’administration de l’UIT, pour la 6ème fois consécutive. «Depuis 1998, la Tunisie n’a pas quitté le conseil d’administration de l’UIT», a déclaré M. Rojbi.
Les antennes-relais, un problème difficile à gérer
Le plus gros problème auquel fait face actuellement l’ANF est les antennes relais. En effet, avec l’augmentation du nombre des antennes installées dans les quartiers de toute la Tunisie, les gens ayant des craintes pour leur santé s’indignent et déposent toutes les semaines de nouvelles plaintes.
Le problème qui se pose à ce niveau c’est que la diminution du nombre d’antennes installées, entrainera la détérioration de la qualité du réseau.
«Ce problème a en fait vu le jour en 2006 avec l’entrée du 2ème opérateur mobile du pays, Tunisiana à l’époque. Et bien que le nombre des plaintes reçu ait diminué, ce problème persiste encore. C’est pourquoi l’ANF a lancé une consultation auprès des 3 opérateurs tunisiens, pour le partage de l’infrastructure des télécommunications. L’idée a été appréciée et acceptée par les opérateurs, dont certains avaient déjà entamé la démarche depuis 2015», a-t-il expliqué.
En effet, Ooredoo et Tunisie Télécom ont commencé depuis 2015 à collaborer dans ce sens, en partageant les mêmes antennes relais dans les régions de Zaghouan et Siliana et c’est justement la raison pour laquelle l’ANF ne reçoit pratiquement plus de plainte en provenance de ces régions.
Mais aussi, grâce à cette initiative, la couverture réseau de ces zones s’est améliorée et les coûts dépensés par les deux opérateurs ont baissé, selon notre invité.
Brouillage du réseau, qui en est responsable?
«Durant cette année, nous avons reçu en tout 78 réclamations concernant le brouillage des réseaux, provenant de toute la Tunisie et concernant, majoritairement, l’opérateur privé Ooredoo. Ceci est dû à plusieurs raisons : l’importation des téléphones sans fil Dect, dont le taux a connu une importante hausse depuis l’ouverture d’une ligne aérienne entre la Tunisie et Montréal. Pour lutter contre ce problème, nous avons demandé aux autorités compétentes de saisir ces appareils dès leur arrivée en Tunisie», a-t-il ajouté.
Autre raison, le brouillage des fréquences lors des examens de baccalauréat, par le ministère de l’Education. Ce problème a rapidement été résolu puisque le ministère a découvert après test que cette technique n’était pas efficace contre les fraudes de ce type.
Cependant, certaines mosquées et usines disposent aussi de brouilleurs de fréquences, pratique totalement interdite par la loi tunisienne.
«Concernant les mosquées, on en a informé le ministère des Affaires religieuses. On a aussi contacté les usines qui se sont conformées volontiers à la loi», a-t-il précisé.
5G, comment l’ANF s’est préparée ?
L’arrivée de la 5G est l’événement tant attendu pour le futur proche. Et l’ANF a déjà préparé le spectre pour. Ainsi, le DG de l’ANF nous a annoncé que 3 bandes lui sont déjà réservé en Tunisie : 700MHz, 3.5 GHz et 26 GHz.
Vous pouvez écouter ou télécharger l’intégralité de cet épisode de DigiClub, powered by Topnet, sur iTunes ou le soundcloud de THD.tn
Zeyneb Dridi
