Dans cet épisode de DigiClub powered by Topnet, nous avons invité Mustapha Mezghani, consultant dans le numérique et la politique publique, qui a présenté l’étude de l’UTICA au sujet de la fuite des compétences TIC vers l’étranger.
Nous avons également invité Faten Kallel, ex secrétaire d’Etat à la Jeunesse et consultante en Stratégie. Elle a exprimé son point de vue à ce sujet. Mme Kallel et M. Mezghani ont alors présenté leur vision pour réduire ce flux migratoire.
Une forte demande à l’international
La forte demande des compétences TIC à l’échelle internationale représente l’une des stimulations majeures de la fuite des diplômés tunisiens, selon Mustapha Mezghani, qui appui cet argument par des chiffres : En France, plus que 100 mille postes d’ingénieurs informaticiens sont vacants. Ils sont chiffrés en centaines de milliers quand on parle d’Europe.
De l’autre côté, ces compétences demandées sont bien disponibles en Tunisie, autant pour les ingénieurs débutants que pour les Seniors. D’ailleurs, « la Tunisie est connue comme un site d’approvisionnement en ressources humaines », a considéré M. Mezghani.
Un environnement socio-politique et professionnel handicapant :
« La raison principale du départ se trouve bien au-delà de la rémunération qui est évidemment meilleure en Europe, c’est plutôt l’environnement socio-politique et professionnel de la Tunisie qui pousse nos compétences à partir », a déclaré notre premier invité, ajoutant « On est dans un pays où les gens ne se sentent plus alaise et n’y voient pas leurs avenir ».
Un niveau éducatif régressant :
Au-delà du niveau de rémunération et de l’environnement, les compétences tunisiennes quittent le pays aussi pour garantir un bon niveau éducatif à leurs enfants, d’après M. Mezghani.
Un constat auquel Faten Kallel s’oppose, estimant que le niveau éducatif en Tunisie est loin d’être aussi catastrophique.
« Normalement, un pays en phase post-révolutionnaire doit avoir un élan d’engagement. Il y a tout un travail qui a été cependant fait pour déstabiliser les gens et leur faire croire qu’on a énormément régressé », a-t-elle noté.
Notre invitée a également noté que durant les 30 ans écoulés, la technicité était plus importante que la technologie.
« C’est pour cette raison que nombreux sont les ingénieurs et médecins qui étudiaient à l’étranger et revenaient travailler en Tunisie. Ils ne se sentaient pas frustrés. Seulement, au fil des années, le monde a changé et la technologie a pris une place importante. La Tunisie, elle, est restée focalisée sur la technicité, on n’a pas emboité le pas », a ajouté Mme Kallel.
« Aujourd’hui, la maîtrise de la technologie et sa conception est la principale compétence demandée pour la majorité des postes d’emploi. Chacun doit donc développer ses compétences », selon Faten Kallel.
Pour découvrir les solutions proposées par nos invités, vous pouvez écouter ou télécharger l’épisode de DigiClub Powered by Topnet sur iTunes ou le soundcloud de THD.tn
Zeyneb Dridi