Dans ce 83ème épisode de DigiClub powered by Topnet, Walid Naffati a invité Ahmed Amine Azzouzi, expert industries créatives et directeur de Pathé Tunis City (nouveau complexe de salles de cinéma avec food and baverage).
Nous lui avons posé la question : A-t-on toujours besoin de salles de cinémas à l’ère du Smartphones, Youtube et Netflix ? Et par ailleurs, quelle place pour les startups dans ce changement radical dans la façon avec laquelle on consomme désormais l’art et l’impact très fort des réseaux sociaux dans le monde ?
Pathé Tunis City, pour initier les tunisiens à une nouvelle dimension du cinéma
«Pathé, un des acteurs majeurs en Europe sur toute la chaine de valeur du cinéma, va nous transmettre son expertise dans la gestion des salles de cinéma», a déclaré Ahmed Amine Azzouzi, annonçant que Pathé Tunis devrait ouvrir ses portes en décembre 2018.
Il s’agira du premier multiplexe en Tunisie, composé de 8 salles de cinéma, offrant un choix diversifié de film, en plus de «food and beverage». A ce niveau, on se demanderait bien si les règles seront respectées et cette expérience supposée être unique, ne se transformera pas en un malaise général à cause des bruits et saletés dans les salles lors de la projection des films. L’avis de M. Azzouzi est tout à fait différent puisqu’il considère que lorsqu’on propose aux spectateurs une bonne expérience et des hauts standards, ils sauront se conformer.
Autre volet de ce multiplexe, l’événementiel. En effet, les salles de cinéma seront proposées à la privatisation par les entreprises, sauf durant les week-ends, pour ne pas privé les tunisiens de leur nouvel espace de détente.
A-t-on toujours besoin de salles de cinémas à l’ère du Smartphones, Youtube et Netflix ?
Une question qui peut sembler complexe, mais dont la réponse est toute simple pour notre invité.
«Oui, on aura toujours besoin des salles de cinéma, pour une raison toute banale. En fait, il y a une règle de base dans les supports médias indiquant qu’aucun nouveau support média ne remplace celui qui le précède. D’ailleurs, durant les années 50, on a pensé que la télévision tuera la radio et le cinéma, chose qui s’est avéré tout à fait erronée. On peut voir le même contenu sur tous les supports existants (salle de cinéma, smartphone, ordinateur ou télé), mais ce qui est différent c’est l’expérience utilisateur, qui change à chaque fois selon le support choisi», a-t-il expliqué.
Le constat est le même durant les années 90 (augmentation du nombre des chaines payantes, le phénomène de piratage des DVD, et l’apparition de Youtube en 2005). Sauf qu’une étude réalisée vers la fin des années 2000 a montré que le piratage a fait que les gens retrouvent le chemin des salles de cinéma, rapporte M. Azzouz.
Pathé Tunis City offrira donc une expérience totale ; regarder un bon film projeté sur le plus grand écran en Tunisie, tout en mangeant et partager un moment de convivialité en famille, entre amis ou en couple.
«Il ne faut pas oublier que les conditions optimales pour regarder un film ne s’assemblent que dans une vraie salle de cinéma».
Le mariage cinéma technologie est il réussi ?
Vous vous demandez sûrement quelle relation entre les industries passionnantes du cinéma et les technologies, notre thématique principale. Figurez-vous qu’il est tout à fait faisable de créer une startup spécialisée dans les industries créatives, intégrant la notion du digital, et les exemples sont très nombreux.
«Les premières industries ayant intégrer le digital sont la musique et le cinéma. D’ailleurs, l’une des startups qui cartonnent ces temps-ci dans le domaine des industries créatives c’est Netflix, numéro 1 des vidéos payantes. Il partage avec Youtube la consommation de la bande passante aux USA. Les Youtubers font aussi partie des industries créatives. Il s’agit en fait de constituer des communautés autour d’une thématique particulière et en créer de la valeur», a expliqué notre invité.
Selon ses estimations, les ingénieurs ont un rôle crucial dans ce domaine. Ils doivent comprendre les enjeux technologiques derrière ces nouvelles tendances pour pouvoir aider ces industries à se développer. Ils vont par la suite être capables d’apprendre aux artistes et créatifs la manière avec laquelle ces industries fonctionnent.
«L’idéal serait une alliance entre l’esprit créatif et les connaissances en ingénierie. Je vais citer l’exemple des deux créateurs de Pixar Animation Studios, un ingénieur informatique et un artiste créatif qui a été formé à Disney. Ils ont révolutionné la face du cinéma d’animation dans le monde», a-t-il conclu.
Vous pouvez écouter ou télécharger l’intégralité de cet épisode de DigiClub powered by Topnet sur iTunes ou le soundcloud de THD.tn.
Zeyneb Dridi