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Dites bonjour à la SexTech, un business qui pèse déjà 30 milliards de dollars

« Faites l’amour, pas la guerre ». C’est sous ce slogan que seront placées les années à venir, selon le magazine Forbes. Du « préservatif smart » au « sex robot » en passant par les applications d’éducation sexuelle, les tendances SexTech explosent. Cette industrie est, d’ailleurs, en pleine croissance.

L’industrie du bien-être sexuel, dans sa globalité, représentait, selon le magazine Forbes, 39 milliards de dollars en 2017 et devrait atteindre 123 milliards de dollars en 2026, soit neuf fois le budget de l’Etat tunisien en 2019.

Le segment émergent de la SexTech a, lui, été évalué à 30 milliards de dollars. Ce marché est, notons-le, en train de se développer à un taux de 30%, selon la même source. En d’autres termes, la SexTech pèserait en 2020 près de 40 milliards de dollars.

Le magazine Forbes a également établi un classement des produits phares de la SexTech. On y trouve le vibro-masseur connecté à une application mobile, le trackeur de la courbe de jouissance ou encore l’anneau intelligent qui, placé sur le phallus, devient indicateur de performance. Des joujoux dont les prix varient entre 75 et 229 dollars.

Cette industrie est certes lucrative, mais elle est inclusive aussi. Les toutes dernières innovations du secteur ont été dévoilées durant la 4édition de « l’International Conference on Love and Sex with Robots » organisée en juillet 2019 par l’Université Libre de Bruxelles en Belgique.

Selon le site Future of Sex, l’une de ces innovations consiste en un dispositif appelé « Play Me ». Il s’agit d’un teledildonic conçu pour les couples en relation à distance ou à mobilité réduite. Cet objet intelligent permettrait à son porteur et son partenaire de vivre des expériences sexuelles épanouissantes en temps réel grâce à une combinaison complète connectée à des vibrateurs et une petite sonde anale avec capteur de pression.

Outre les sextoys connectés, le marché de la SexTech connaît une autre tendance majeure : le sexe en réalité virtuelle. Très prisé dans le milieu du divertissement pour adultes, le sexe en réalité virtuelle est aujourd’hui une vraie aubaine pour l’industrie du X – pionnière dans l’adoption de cette technologie – mais aussi pour l’industrie du VR, elle-même.

L’innovation la plus remarquable et peut-être même troublante de l’industrie SexTech reste, tout de même, le sexbot. La toute première version remonte à 2016. Conçu par Realbotix, le premier sexbot a été commercialisé sous le nom de Harmony. Deux ans plus tard, la même compagnie a sorti la version masculine de son robot. Henry est au même prix que Harmony, soit 10.000 dollars.

La toute dernière génération de sexbots, conçue en 2019, a été mise sur le marché par l’entreprise AI-AItech. Elle s’appelle Emma et est équipée d’intelligence artificielle. Elle parle, sourit, cligne des yeux et réalise des petits mouvements. Elle est interactive et très facile à programmer. Pour l’avoir, il faut débourser près de 3500 dollars.

L’adoption de ces technologies a, par ailleurs, donné naissance à un nouveau terme : digisexualité. Cette notion  qui s’apparentait à la science-fiction, notamment dans les films – Ex-Machina ou encore Her – est, aujourd’hui, une réalité. Certains scientifiques l’ont qualifié de « révolution sexuelle » et estiment qu’elle deviendra mainstream dans un futur proche. Neil McArthur – professeur de philosophie à l’Université du Manitoba au Canada ayant conduit une étude sur le sujet –  a indiqué, dans une déclaration au Times, que « tant que les gens les utilisaient, ces technologies deviendraient une partie intégrante de nos vie ».

En Tunisie, cette industrie ne risque pas de voir le jour de sitôt, de par les barrières culturelles et le manque d’originalité et de créativité chez nos startupeurs, focalisés en majorité sur le marché local sans considération pour les tendances mondiales. Le message est pourtant clair en particulier pour les startups appuyées par des investisseurs étrangers. Mais, le « think out of the box » demeure, vraisemblablement, comme l’avait dit Dalida « des mots, toujours des mots »…

Nadya Jennene 

 

 

 

 

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