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En 2018, la Tunisie a +42,2% d’entreprises innovantes d’après le World Economic Forum

Le forum économique mondial a révélé l’édition 2018 de son rapport sur la compétitivité mondiale qui donne un classement des pays les plus compétitifs et innovants en se basant sur 98 indicateurs économiques répartis en 12 piliers dont notamment la capacité d’innovation, la qualité des infrastructures, la stabilité macroéconomique et la taille des marchés.

En Tunisie :

Au niveau du 3ème pilier, à savoir l’utilisation des TICs (Technologies de l’information et de la communication), la Tunisie se positionne au 90ème rang avec une amélioration de 13,9% de ses revenus pour les abonnements d’internet fixe. Le pourcentage des utilisateurs d’internet en Tunisie s’est fixé à 49,6% en 2018.

Sur le plan du Business Dynamism (Dynamisme des entreprises), le coût de la création d’une entreprise en Tunisie a enregistré une croissance de 97,7%, en partie due à l’augmentation de la valeur des taxes qui influence aussi les prix des produits et services en vente sur les marchés tunisien et international. Les entreprises innovantes, quant à elle, ont connu une croissance de 42,2% en 2018. Il s’agit d’un important potentiel à exploiter, freiné entre autres, par le manque d’infrastructure adéquate.

Au niveau global :

Avec un score de 85,6, l’économie des Etats Unis se situe en tête du palmarès des économies les plus compétitives et innovantes du monde, suivie du Singapour (83,5) et l’Allemagne (82,8). La Suisse (82,6) arrive en 4ème position devançant le Japon (82,5), les Pays-Bas arrive (82,4) et Hong Kong (82,3). Le Royaume-Uni (82,0), la Suède (81,7) et le Danemark (80,6) complètent le TOP 10. Le Tchad occupe la dernière place du classement avec un score de 35,5.

Le score moyen de compétitivité mondiale est de 60,0 entre les Etats Unis (85,6) et le Tchad (35,5). Ce score prouve un large éventail de performances entre les pays et les continents. L’Amérique et l’Europe abritent seules 7 des 10 économies les plus compétitives du monde alors que l’Asie de l’Est et la région du pacifique abritent les trois autres complétant le palmarès.

A l’autre bout du spectre, on constate que 17 des 34 économies sub-sahariennes font parties des économies les plus défavorisées au monde avec un score moyen de compétitivité de 45,2, bien au dessous de la moyenne mondiale.

Les autres critères à prendre en compte :

Tandis que les moyennes régionales sont utiles pour les comparaisons globales, il existe de grandes disparités au sein des continents, ce qui implique que non seulement la localisation géographique détermine la compétitivité des économies, beaucoup d’autres critères entrent en considération.

En Europe, à titre l’exemple, il existe quatre groupes distincts de pays avec des niveaux de compétitivité différents. Le score de l’Allemagne (82,8) qui occupe la troisième place à l’échelle mondiale est beaucoup plus élevé que sa voisine la Grèce (20).

Le renforcement des fondamentaux de la compétitivité est aujourd’hui plus important que jamais dans un contexte économique instable caractérisé par un large éventail de vulnérabilités, des changements technologiques, des tensions géopolitiques et des points chauds potentiels dans le monde entier. Les études ont révélé que les économies les plus compétitives sont plus résistantes aux chocs et plus équipées à relever les défis liés à la 4ème révolution industrielle (4IR).

Pour ce faire, plusieurs facteurs entrent en jeu, dont une politique proactive et un leadership. L’ouverture sur la mondialisation constitue aussi un facteur déterminant pour une durable croissance économique des pays. Les études révèlent que les économies les plus ouvertes sont beaucoup plus innovantes et leurs marchés sont plus compétitifs. La définition de l’ouverture doit se tourner vers des concepts autres que le commerce, la liberté de mouvement et de circulation et l’échange d’idées.

Le développement technologique offre également une importante opportunité pour un développement économique durable et les TIC peuvent être des catalyseurs des autres moteurs de productivité, tels que l’innovation et le dynamisme des entreprises. Mais les nouvelles technologies ne peuvent pas accomplir convenablement leur rôle en absence d’une forte volonté de résoudre les problèmes d’infrastructure et de gouvernance ainsi que les problèmes liés à d’autres secteurs aussi importants comme la santé et l’éducation.
La faiblesse des institutions peut nuire à la compétitivité et au développement dans de nombreux pays. Pour nombreuses économies moins compétitives, la lenteur de la croissance économique s’explique par leur attachement aux anciennes méthodes de gestion de leurs institutions et de leurs compétences.

La Tunisie se trouve donc face à un important défi à relever : faire jaillir cette forte volonté de résoudre les problèmes d’infrastructure et de gouvernance, conditions primordiale pour améliorer la compétitivité de notre économie.

Zeyneb Dridi

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