L’addiction des Tunisiens à Facebook est un fait. Mais personne ne sait combien il existe exactement de comptes tunisiens sur Facebook, sauf Mark Zuckerberg lui-même. L’accès à ces données n’est, malheureusement, pas ouvert au public. Le réseau de Mark Zuckerberg y a, en effet, trouvé un moyen pour faire du business. Comment ? En faisant payer pour les avoir. Généralement, ce sont les agences de communication et de marketing qui acceptent de casquer pour y avoir accès.
L’addiction des Tunisiens à Facebook est un fait. Mais personne ne sait combien il existe exactement de comptes tunisiens sur Facebook, sauf Mark Zuckerberg lui-même. L’accès à ces données n’est, malheureusement, pas ouvert au public. Le réseau de Mark Zuckerberg y a, en effet, trouvé un moyen pour faire du business. Comment ? En faisant payer pour les avoir. Généralement, ce sont les agences de communication et de marketing qui acceptent de casquer pour y avoir accès.
En Tunisie, l’agence Access to e-businness (AEB) affirme qu’elle est la seule agence tunisienne à détenir ce privilège. Mohamed Ali Elloumi, DG de AEB, a accepté de nous dévoiler une partie de ces statistiques. «La Tunisie compte 4,42 millions de comptes facebook composés de 58% d’hommes et 42% de femmes», affirme-t-il.
Mais on sait que beaucoup de Tunisiens ont double, voire même triple, comptes sur facebook. Le premier officiel pour le travail, le deuxième pour la famille dans lequel les publications sont très politiquement (et religieusement) correctes et un troisième pour le ‘fun’. Ouvert sous un autre pseudo (et donc une autre adresse mail), ce dernier est généralement utilisé pour la drague ou pour déverser sa haine sur les autres tout en restant anonymes. Mais avec cette schizophrénie du Tunisien sur facebook et qui vire plutôt à l’hypocrisie, peut-on affirmer que ces chiffres sont biaisés ?
Mohamed Ali Elloumi, DG agence Access to e-business
Pour le DG d’Access to e-business, il est clair que les multiples comptes pour une même personne sur facebook faussent les stats. «Mais il y a entre 1 et 1.2 millions de connexions depuis la Tunisie sur facebook quotidiennement», tempère-t-il. «Ce qui est intéressant dans ces statistiques, par contre, c’est que nous avons atteint jusqu’à ce jour le million de connexions sur facebook, depuis une IP tunisienne, via un téléphone Android».
D’après M. Elloumi, ce chiffre est assez significatif puisqu’il croit d’une manière importante : «En analysant la tendance des 3 derniers mois, 50 à 60 mille nouveaux téléphones Android se connectent tous les mois à Facebook depuis la Tunisie. Et en voyant la tendance depuis le mois de mars 2013 jusqu’à février 2014, 60% des facebookeurs tunisiens ont adopté définitivement leur téléphone pour naviguer sur ce réseau social».
On peut dire, donc, que 40% des utilisateurs de Facebook en Tunisie continuent encore à se connecter au réseau de Mark Zuckerberg sur leur ordinateur (version Desktop). Le reste, passent par la version mobile (0.Facebook.com ou l’application FB sur Smartphone). Les opérateurs téléphoniques en Tunisie ont de quoi se soucier pour renforcer leur réseau devant ce boom de consommation de Data.
Mais ce n’est pas facebook seulement qui va poser des problèmes à ces opérateurs. «Sur le moteur de recherche Google, 10 millions de requêtes sont enregistrées quotidiennement depuis la Tunisie dont 15% proviennent des Smartphones», rajoute M. Elloumi.
Même si twitter ne pèse guère dans la balance devant les mastodontes Facebook et Google, il est, quand même, intéressant de connaître le nombre des Tunisiens qui se connectent sur ce réseau de microblogging. «Twitter comptabilise au total : 44 mille comptes twitter tunisiens dont 23 mille qui s’y connecte via leur mobile», affirme pour sa part Oussema Jemli, Chef département publicité chez AEB. «On note une prédominance des hommes sur twitter puisque nous comptons 25 mille tweetos tunisiens hommes contre 11 mille pour les femmes. Et ce chiffre chute considérablement dès qu’on passe à la version mobile puisque 5 mille seulement de ces femmes utilisent leur smartphone pour tweeter, contre 12 mille pour les hommes».
Bahia Nar, présidente du Social Media Club Tunisia
A quoi devrions-nous nous attendre pour l’année 2014 ? Assisterons-nous à un début de déclin de Facebook en Tunisie aux dépens d’autres réseaux sociaux ? «Pas un déclin de facebook, mais je dirais plutôt un début d’intérêt pour les autres réseaux sociaux comme twitter et surtout Instagram», répond Bahia Nar, présidente du Social Media Club Tunisia. «Mais je pense que dans deux ans les Tunisiens commenceront à lâcher Facebook, par lassitude ou tout simplement par rébellion. En effet, les Tunisiens sur Internet ont du mal à s’adapter aux changements brusques dans ses fonctionnalités, notamment son ergonomie et son design. Sans parler de sa dernière mise à jour qui a énormément déçu les marques et les sites d’information puisque ils sont, maintenant, obligés de payer pour augmenter leur visibilité».
Rappelons à cet effet que la mise à jour de l’algorithme du réseau de Mark Zuckerberg a fait chuter le reach (le nombre de personnes qui voient par une publication sur une page fan facebook) a chuté de 16 à 3%. «Depuis, on remarque que les marques et les média en ligne cherche un réseau alternatif. Et il semblerait que ce choix s’est fixé sur Google+, le réseau social de Google», conclut-elle.
Welid Naffati
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