Décidément, Facebook est le site à-tout-faire pour les Tunisiens. Le célèbre réseau social, qui avait conquis le cœur des internautes grâce à son apport considérable dans la révolte populaire en Tunisie, s’est imposé, non seulement comme le site web le plus visité, mais également comme la plateforme où on peut satisfaire tous ses besoins. En effet, l’interface simplifié de Facebook a permis aux internautes de suivre les infos, de découvrir le talent de gens qui sont cachés, de lancer des campagnes électorales et bien d’autres activités, dont une, assez récente, qui est le commerce via Facebook.
D’abord, il faut différencier le commerce via Facebook avec le F-commerce, fonctionnalité lancée par le réseau de Mark Zuckerberg l’année dernière. En effet, cette dernière est une sorte de Shop en ligne, tandis que le commerce via le réseau est une activité qui consiste à proposer des produits, pour la plupart d’occasion, à vendre par des particuliers. Spécialement visé par les jeunes, en raison de leur prix bas, ce genre d’opérations a grandement évolué ces derniers temps sur Facebook, profitant surtout de l’absence quasi-totale du e-commerce en Tunisie.
Quand on parcourt le réseau, on peut être surpris par le nombre énorme de pages de vente et achat. Pourtant, toutes ne sont pas similaires, celles-ci peuvent être différenciées selon les produits vendus. La 1ère catégorie, celle qui est la plus présente, concerne les opérations de vente et d’achat en occasion. Toutes sortes de produits sont vendus : des téléphones, des ordinateurs portables, des accessoires électroniques, des livres, voir même des animaux. Il existe des pages qui proposent tout genre d’annonces, d’autres en revanche se spécialisent sur un produit donné. Comme la page “Annonces Chiens Race : vente et achats“, qui propose des offres d’achat ou de troc de canidés, ou encore cette page “Vente et Achat :Télephones, PC portables, Climatiseurs“, plus spécialisée sur les produits électroniques.
Exemple d’offre pour des baskets Nike importées de France sur la page «Leboncoin Tunisie»
La 2ème catégorie de ces pages de vente/achat est celles qui concernent les produits introuvables en Tunisie. En effet, certains produits en vogue chez les jeunes ne sont pas en vente dans notre pays et ne sont donc disponibles que par import ou par voie intermédiaire. Ces pages donc se posent en tant qu’intermédiaires pour fournir ces objets tant convoités. Les produits concernés sont surtout ceux dérivés des animations japonaises, les fameux mangas. L’absence totale de ce genre de commerce en Tunisie, en contradiction avec le nombre élevé de «mangaphiles», est l’une des raisons qui ont poussé certaines personnes à user de quelques relations pour fournir des «Goodies» à l’effigie des stars des animés japonais. «Goodies Tunisia» est l’une de ces pages qui ont été créées tout récemment, et qui proposent quelques articles sur commande, venant des pays asiatiques comme la Chine, le Japon ou encore la Corée du Sud.
Enfin, la dernière catégorie est celle de la vente de produits faits maison. Plus rares, il s’agit de pages où des internautes proposent à la vente des produits fabriqués par leurs propres moyens. Les breloques, bijoux de fantaisie et babioles sont les articles concernés. Le plaisir de créer, mais aussi pour se faire un peu d’argent de poche, sont les motifs de vente de ces produits. C’est le cas de Saoussen, une étudiante qui a choisi de mettre en vente des bijoux maison entièrement fabriqués par elle, en créant toute une page dédiée, «Accessoires à vendre». Une page où sont publiées ses créations, avec les prix et le numéro de téléphone pour passer les commandes.
Bien que ce concept ne soit pas nouveau sur la toile, la puissance du réseau social a contribué au succès de ce genre de commerce. Certes, certains aléas subsistent, d’ordre qualitatif surtout, où il est difficile de contrôler la qualité des produits commercialisés, surtout ceux d’occasion ou importés. Il n’en demeure pas moins vrai que ces achats sont très prisés par les Facebookeurs, qui trouvent ce qu’ils recherchent et à moindre prix, grâce au plus grand réseau social du monde.
Seif Eddine Akkari
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