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Faut-il faire confiance à l’Etat tunisien pour gouverner internet et préserver nos données privées?

Faut-il faire confiance à l’Etat tunisien pour gouverner notre internet et préserver nos données privées ?

Les télécommunications sont devenues essentielles à tous les niveaux et dans tous les secteurs d’activité. Une augmentation de 8,1% du nombre des personnes connectées crée immédiatement dans les 28 mille postes d’emploi. Et pour chaque amélioration de 10% dans le débit de connexion, le PIB croit de 1%. C’est dire l’impact des TIC sur le pays.

Faut-il faire confiance à l’Etat tunisien pour gouverner notre internet et préserver nos données privées ?Les télécommunications sont devenues essentielles à tous les niveaux et dans tous les secteurs d’activité. Une augmentation de 8,1% du nombre des personnes connectées crée immédiatement dans les 28 mille postes d’emploi. Et pour chaque amélioration de 10% dans le débit de connexion, le PIB croit de 1%. C’est dire l’impact des TIC sur le pays.

C’est dans cette perspective que la Tunisie essaye depuis plusieurs années de booster la connectivité Internet afin de dynamiser le secteur économique. Il s’en est suivi plusieurs décisions gouvernementales telles que le projet Smart Tunisia pour encourager les grandes entreprises TIC internationales à venir s’installer en Tunisie, ou encore l’Agence Technique des Télécommunications (A2T) et le projet de loi cybernétique qui va l’accompagner

Avec tous ces changements, la problématique de la bonne gouvernance d’Internet en Tunisie est devenue plus que jamais le sujet du moment. La pérennité des ressources Internet (connectivité, bande passante, adresses IP, etc.) ainsi que sa bonne gestion ne sont plus, en effet, l’affaire de l’Etat mais de toute la société. 

Or, quelle place doit avoir la sécurité sur le Net dans cette stratégie et quels mécanismes doit-on mettre en oeuvre pour respecter la vie privée des Internautes ? D’ailleurs, faut-il faire confiance à l’Etat sur ce point-là ? Soit autant de questions qui vont être soulevées lors de la tenue du premier Internet Governance Forum tunisien, ce jeudi 12 décembre à l’Hôtel Mechtel à Tunis.

Le Forum de Gouvernance de l’Internet (Internet Governance Forum – IGF) a été créé en 2006, sous l’égide du Secrétaire Général des Nations Unies, conformément aux résultats du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (www.intgovforum.org).

Le but de ce Forum est d’engager les acteurs concernés par Internet dans un dialogue sur les questions de gouvernance de l’Internet. L’IGF est une instance de concertation, neutre et multi-acteurs (gouvernement, les entreprises privées et la société civile) et ne remplace pas les mécanismes, institutions ou organisations déjà existants, en charge du fonctionnement de l’Internet. 

L’organisation et le financement des activités de l’IGF sont sous la tutelle des Nations Unies. L’IGF global se tient annuellement et traite des thèmes annuels identifiés suite aux concertations menées par le Groupe Consultatif Multi acteurs (Multistakeholder Advisory Group – MAG). L’IGF est également organisé aux échelles régionales, sous-régionales et nationales, à l’initiative des acteurs concernés, conformément au format international de l’IGF.

«Globalement, l’IGF TN est le 1er du genre en Tunisie. Et l’idée, comme pour les autres ailleurs, est de se rencontrer avec différentes cultures/background, différents intérêts ou valeurs et d’essayer de dialoguer, échanger et construire une compréhension commune des différents enjeux d’Internet mais aussi pour sensibiliser la société civile à l’importance d’une bonne gouvernance d’Internet», explique Meryem Marzouki, chercheuse au LIP6 et modératrice d’une table ronde sur la protection des données dans cet IGFtn. «On observe en Tunisie une très forte sensibilisation à la question de la censure sur Internet. Mais il semble que la protection de la vie privée et des données personnelles sur le réseau ne bénéficie pas encore du même degré d’attention de la part des citoyens, associations, organismes privés et institutions. L’ambition de ce workshop est, donc, de jeter les bases d’une stratégie incluant toutes les parties prenantes afin de remédier à cette lacune. Des lacunes dont les conséquences sont importantes aussi bien pour la citoyenneté et la démocratie que pour le développement et l’innovation».

D’après Mme Marzouki, l’objectif de la session est double. Il s’agit d’abord de présenter et d’analyser l’état des lieux dans ce domaine en termes de législation et de réglementation ainsi que de pratiques et d’usages publics et privés. Le but étant de formuler des recommandations sur les améliorations possibles. Le workshop s’attachera ensuite à proposer et discuter des pistes de travail en vue de la sensibilisation du grand public et, à plus long terme, de l’éducation et de la formation des futurs acteurs dans ce domaine, notamment à travers les enseignements en sciences juridiques et informatiques.

Pour cette première édition tunisienne de l’IGFtn, d’autres Workshops traiteront des sujets telles que la gouvernance d’Internet, ou le droit de considérer ou pas l’Internet comme un service public. Des juristes, représentants du secteur privé et des représentants gouvernementaux ont été conviés pour débattre de ces sujets, à l’instar de Chawki Gueddas, universitaire en sciences juridiques politiques et sociales, ou encore Mokhtar Yahyaoui, président de l’Instance de protection des données privées. 

Les opérateurs Tunisie Telecom et Tunisiana seront également présents pour parler du rôle que peuvent jouer les opérateurs télécoms dans cette gouvernance d’Internet. Le programme complet de la journée est disponible sur ce lien et l’inscription est gratuite sur le site de l’IGFtn.

Welid Naffati

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