La 9ème édition de la conférence «FTTH Council MENA 2017» organisée du 21 au 23 Novembre 2017 à Tunis sous le patronage du ministère des technologies et économie digitale sous le thème «FTTH, Empowering the Digital Vision», a été l’occasion pour les différents acteurs publics et privés, sur le marché domestique et régional, d’exposer leurs visions quant au déploiement de la FTTH et son évolution, notamment en Tunisie.
La mutualisation, pour un déploiement optimisé de la Fibre Optique
Aref Gdoura, Sous-Directeur chargé FTTH chez Tunisie Telecom est revenu sur la stratégie de déploiement de la Fibre Otique chez l’opérateur historique. Il a précisé que Tunisie Telecom a commencé à investir dans cette technologie à destination des entreprises en 2008 et dans les quartiers résidentiels en 2010. “Aujourd’hui nous comptons 40.000 prises ready to connect”, a-t-il annoncé.
Orange Tunisie représenté par sa responsable Regulation & Wholesale, Imen Atallah, a d’abord fait savoir que 70% des Tunisiens abonnés à l’ADSL disposent d’une connexion internet de 4 Méga et que la Fibre Optique est la seule solution pour couvrir les besoins en connexion mobile 4G. “Or, l’équation économique n’est pas sans enjeux. La FTTH (Fiber to the Home) est très couteuse”, a-t-elle indiqué.
“Déployer cette technologie nécessite une mutualisation des efforts. Il faut donc que les opérateurs arrêtent de déployer la Fibre distinctement et plutôt aller, d’abord vers un partage de la fibre existante, et ensuite réfléchir sur un plan d’action permettant de mutualiser et synchroniser le déploiement de cette technologie”, a recommandé Imen Atallah.
Hichem Besbes, le Président de l’Instance nationale des télécommunications, également invité de ce panel, a rejoint la responsable Regulation & Wholesale chez Orange Tunisie, sur la nécessité de partager les infrastructures. Il a signalé dans ce sens que “l’INT travaille actuellement sur les règles de partage de l’infrastructure”.
2018, l’année de la transition légale
Lors de la session inaugurale de cette conférence, le Secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, Habib Debbabi, a rappelé que la Tunisie a fait un premier pas vers la transition numérique en lançant l’initiative collaborative Tunisie 2020.
Il a indiqué que cette stratégie repose sur plusieurs piliers. “L’infrastructure est le premier pilier de la transition numérique. C’est pourquoi l’année 2017 a été dédiée à l’amélioration et le renforcement de l’infrastructure des télécoms. Pour ce faire l’Etat a investi 200 millions de dinars en infrastructures et a décidé l’octroi d’une licence d’opérateur d’infrastructures”, a affirmé Habib Debbabi.
“Outre cet investissement, l’Etat a alloué 45 millions de dinars pour connecter les administrations. D’ici décembre 2017, nous aurons connecté 550 administrations et établissements à caractère administratif sur la capitale et dans les régions”, a-t-il ajouté.
Le Secrétaire d’Etat à l’Economie numérique est également revenu sur la signature d’un contrat avec l’opérateur historique Tunisie Telecom pour la couverture des zones blanches. “Ce contrat est d’une valeur minimale de 35 millions de dinars et peut aller jusqu’à 45 millions de dinars”, a-t-il précisé.
Quant à l’octroi des licences IoT (Internet of Things), Habib Debbabi a signalé que 42 entreprises se sont présentées pour l’obtention d’une licence pour le développement des objets connectés.
Le 2ème pilier de la transition numérique est selon Habib Debbabi, le cadre légal et législatif. Il a assuré dans ce sens que l’année 2018 sera entièrement dédiée à la transition légale et la création d’un Code du numérique susceptible de faire de la technologie un outil économique et social qui rompt avec les codes de l’économie classique créés dans les années 60/70.
Le Secrétaire d’Etat à l’Economie numérique a également fait savoir que l’Etat œuvre actuellement pour accorder à l’opérateur historique Tunisie Telecom un nouveau code lui permettant de renforcer sa compétitivité et ainsi faire face à la rude concurrence sur le marché domestique.
Habib Debbabi a par ailleurs réitéré que l’un des piliers incontournables de la transformation numérique demeure l’éducation, la formation et l’enseignement. “Les universités tunisiennes produisent chaque année 13.000 spécialistes du numérique. Cela dit, notre objectif n’est pas quantitatif mais plutôt qualitatif. Nous souhaitons que les jeunes diplômés, en quittant les bancs de l’école, soient immédiatement opérationnels et n’aient aucun besoin en formation complémentaire pour se lancer dans la vie professionnelle”, a-t-il conclu.
Nadya Jennene