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Forum de l’ATUGE: L’innovation est la clef de réussite des startups tunisiennes à l’international

La 24 édition du forum de l’ATUGE : L’innovation est la clef de réussite des startups tunisiennes à l’international

C’est à l’ESCP Europe à Paris que s’est déroulée, samedi 30 mai, la 24ème édition du Forum de l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE), sous le thème «Tunisie 2030. Et Si les startups tunisiennes jouent la carte de l’Afrique ?». La journée du Forum est donc l’étape de restitution et de débat du Think Tank mené par l’association tout au long des 4 derniers mois. Il s’agit donc de confronter les idées et les propositions de l’équipe de l’ATUGE aux recommandations et aux visions des experts qui étaient présents le jour du Forum.

La 24 édition du forum de l’ATUGE : L’innovation est la clef de réussite des startups tunisiennes à l’internationalC’est à l’ESCP Europe à Paris que s’est déroulée, samedi 30 mai, la 24ème édition du Forum de l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE), sous le thème «Tunisie 2030. Et Si les startups tunisiennes jouent la carte de l’Afrique ?». La journée du Forum est donc l’étape de restitution et de débat du Think Tank mené par l’association tout au long des 4 derniers mois. Il s’agit donc de confronter les idées et les propositions de l’équipe de l’ATUGE aux recommandations et aux visions des experts qui étaient présents le jour du Forum.

Nous avons compté parmi les intervenants Karim Ahres, Président de l’Infotica et membre du Conseil stratégique du numérique. Les sujets de la gouvernance, de la politique d’innovation et de l’implication de l’écosystème sont des sujets qui lui tiennent à cœur. Il y avait également, Amine Chouaieb, un Atugéen qui incarne le succès entrepreneurial tunisien. Il a commencé sa startup Chifco avec un capital de 5 milles dinars, pour être valorisée aujourd’hui à plus de 3 millions de dollars. Il a apporté le point de vue très pratique du sujet puisqu’il a exploré le marché africain et a réussi son défi entrepreneurial.

La 24 édition du forum de l’ATUGE : L’innovation est la clef de réussite des startups tunisiennes à l’international

Qui dit Startup, dit investissement. Et c’est pourquoi Abir Attia, Senior Investment Officer chez Africinvest, était présente au Forum pour présenter la vision d’un fonds d’investissement tunisien qui est le leader du modèle Private Equity sur le continent africain. Il y avait aussi Walid Mathlouthi qui s’est déplacé spécialement de Google pour assister au forum et défendre l’idée de l’innovation. L’atelier a donc commencé par l’exposé des travaux de l’équipe de l’ATUGE sur le thème des startups tunisiennes et leurs possibilités d’expansion sur le marché africain.

Bien que dans l’index d’innovation introduit par Bloomberg ait classé la Tunisie à la 44ème place sur 50 pays sélectionnés pour l’étude, notre pays se trouve tout de même le premier sur le continent africain, dépassant le Maroc et l’Afrique du Sud qui arrivent juste après. 

Dans ce classement, la Tunisie se distingue par les métriques du taux de diplômés ingénieurs scientifiques parmi la force de travail. Mais aussi par le taux d’étudiants dans les filières scientifiques et les filières d’ingénierie. En effet, ces taux qui sont plutôt quantitatifs sont très proches de ceux des Etats Unis. Ce qui permettra à la Tunisie de monter au classement. D’autres signes prometteurs de ce que peut apporter la scène entrepreneuriale tunisienne sont exprimés par les distinctions tunisiennes à l’international dans les concours d’innovation.

On en citera par exemple «Heroes from the past» qui a gagné en Mars dernier la première place au Global Mobile App Challenge au Mobile World Congress à Barcelone. Un autre exemple : «Grant Fit» qui a gagné durant la semaine mondiale de l’entrepreneuriat à Copenhague le prix spécial du concours international Creative Business Cup. Ce sont donc là des signes de départ qui permettront peut être de concrétiser les ambitions entrepreneuriales tunisiennes dans les Tics. 

Et c’est pour ceci, que le Think Tank de l’ATUGE a priorisé 4 secteurs principaux où la Tunisie aura toute la légitimité d’exporter ses startups en Afrique. D’abord la e-education. Il s’agit des services et les applications mobiles liées à l’enseignement à distance, les Moocs, les plateformes d’évaluation, de tutorat en ligne, les systèmes d’informations pour les institutions scolaires. Encore, les outils d’apprentissage collaboratif, les applications en mode Serious Games etc.

Ce secteur représente donc un vrai catalyseur de croissance et de développement en Afrique et où de vrais problèmes d’accès et de disponibilités de ressources académiques existent en Afrique et peuvent être adressés par nos entrepreneurs.

Karim Ahres a appuyé ce choix de secteur par un argument historique : «L’université de la Zitouna était déjà le Mooc dans des époques révolus, tel l’était Carthage, et grâce au développement technologique, les entrepreneurs tunisiens pourront permettre à la Tunisie de regagner sa position en tant que leader régional de transmission de savoir».

Un autre secteur où une startup tunisienne aura aussi toute la légitimité de vendre ses services en Afrique, c’est la e-santé. Il s’agit du monde des applications médicales, de l’univers de la santé connectée, mais aussi celui des services de télé assistance et de système d’information et de gestion médicaux. En effet, les problématiques d’accès aux soins en Afrique, celles d’éducation, de communication entre les patients et les médecins et surtout la sauvegarde de l’historique médical. Dans ce contexte, Il est judicieux de rappeler que les Etats africains dépensent en moyenne 6% de leur PIB pour la santé. Et c’est pourquoi les startups tunisiennes peuvent réunir l’expertise Tics et l’expertise médicale tunisienne reconnue à travers le continent pour innover et entreprendre dans ce secteur.

Par rapport à ces secteurs recommandés, Amine Chouaieb, CEO de Chifco, a rétorqué en mettant le point sur la nécessité d’exécution et de la capacité à livrer la solution. «Ce n’est pas un enjeu d’idées. C’est une force de frappe qui doit être confirmée par le terrain ». Pareil pour Abir Attia qui affirme «Il faut vendre, il faut avoir des clients pour lever des fonds et attaquer le marché africain, en entrepreneuriat il faut évidemment convaincre par des chiffres qui parlent». Et c’était la même remarque de Walid Mathlouthi qui a rappelé une maxime très répandue à la Silicon Valley : «Les idées ne valent rien, c’est l’exécution qui vaut tout». A suivre.

Marwen Dhemaied

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