Combien coûte la censure d’Internet pratiquée par le régime de Zaba avant sa chute ? La rédaction de THD a voulu investiguer sur le prix que paye le contribuable pour toute cette machine répressive virtuelle. La tâche n’était pas du tout aisée, d’autant que les anciens du système ne manifestent guère d’enthousiasme à vouloir rompre avec les pratiques du passé.
Mais c’est du côté de l’Agence Tunisienne de l’Internet (ATI) que nous avons pu obtenir une partie de notre réponse. «Plus d’un milliard et demi de nos millimes par an. Environ 2.000.000 dinars pour être précis», nous a déclaré sous le sceau du secret, un salarié de l’ATI. «Mais cette somme concerne uniquement la partie technique de la censure. Car il faudrait compter également les salaires et les frais annexes de la cyberpolice de Abdelwahab Abdallah (bras droit de Ben Ali, ndlr)».
Que voulez-vous dire par la “partie technique” ? «Les serveurs, les programmes et le logiciel de filtrage Smart Filter», s’empresse de répondre un cadre technique chez l’ATI. «Plus Tunisie Telecom augmentait la bande passante, plus on devait augmenter les capacités techniques de nos passerelles, notamment celles que contrôlaient à distance le Palais pour les pratiques de filtrage. Car sinon, tout le réseau serait ralenti, voire même saturé. Il faut comprendre que les outils de filtrage de Ben Ali traitaient toutes les requêtes des internautes. Plus le débit est élevé, plus le nombre de ces requêtes est important. Bien évidemment, c’est l’ATI qui devait casquer de l’argent pour la mise à niveau de ces machines : 1.600.000 dinars/an, rien qu’en maintenance technique».
Et pour les 400.000 dinars restants ? «Ce sont les frais d’achat de la licence du Smart Filter, de sa base de donnée ainsi que de son contrat de maintenance».
Sans commentaire.
W.N
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