«D’après une étude de la commission européenne de 2011, le gain généré par la réutilisation des données issues du gouvernement est estimée à 40 milliards d’euros. Soit l’équivalent du PNB national de la Tunisie», a déclaré M. Adrianus Koetsenruijter, chef de la délégation de l’UE en Tunisie, lors d’une conférence de presse sur l’open Governance qui s’est déroulé le mercredi 28 mars en marge d’un séminaire sur la gouvernance transparente. Ce séminaire a été organisé conjointement par le gouvernement tunisien, la Banque mondiale et l’Union Européenne.
Dans son allocution de bienvenue, Mohamed Abbou, ministre auprès du Chef du gouvernement chargé de la Réforme administrative, a réitéré la détermination de l’Etat tunisien à appliquer le décret-loi n°2011-41 du 26 mai 2011, relatif à l’accès aux documents administratifs des organismes publics. «Chaque administration et ministère devra publier ses données sur son site Internet. Sauf, si ces documents relèvent de la sureté nationale et classées Top secret. Mais ce qui va être vraiment une avant première en Tunisie, est que chaque citoyen aura le droit d’exiger d’une administration publique de lui ouvrir les portes pour avoir toutes ses données. Et en cas de refus, le fonctionnaire peut encourir des mesures disciplinaires», déclare M Abbou.
«Sous Ben Ali, il y avait des lois de protection des droits de l’homme. Mais ce n’était pas appliqué. Avec ce gouvernement, il y a une volonté réelle de les respecter. Et vous allez voir qu’en matière d’ouverture et de transparence de l’administration tunisienne, il y aura du concret», promet-il.
Pour sa part, Mme Inger Andersen, vice présidente à la Banque mondiale chargée de la région du Maghreb et du Moyen Orient, a mis l’accent sur l’importance de l’accès aux données de l’administration publique : «C’est une clé maitresse dans le développement économique et l’édification d’une base solide pour la démocratie».
«Beaucoup de gouvernements dans le monde font face aux même difficultés que rencontre la Tunisie pour instaurer l’Open Gov», déclare Mme Andersen. «La Banque mondiale travaille actuellement avec 33 pays pour les aider dans cette tâche. Aujourd’hui, sur l’Afrique du Nord et le Moyen Orient, il y n’a que la Jordanie et la Tunisie qui veulent franchir le pas».
«Le libre accès à l’information est un pilier de la vie démocratique», rappelle pour sa part M. Koetsenruijter de l’Union européenne. «La lutte contre la corruption doit se faire via l’accès libre et total à l’information dans les administrations».
Et si une administration classe tous ses documents en Top secret pour justifier son refus de les faire publier ? «Ils doivent nous argumenter les raisons de ce classement. Sinon ils seront obligés de les divulguer», répond le ministre de la Réforme administrative.
M. Abbou a également déclaré à la fin de la conférence que question compétence et logistique, son gouvernement est en train de travailler seul dans l’instauration de l’Open Gov depuis les hautes sphères de l’Etat, jusqu’aux administrations publiques. «Mais ce dont on aura besoin, est le soutien logistique, technique et financier de la communauté internationale pour ce qui est de l’administration électronique», conclut-il.
Welid Naffati
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