Ce n’est plus un secret pour personne. Les Tunisiens sont de gros consommateurs de technologie et notamment d’Internet. Le peu de stats qu’on avait jusque là (vente de PC, les abonnements Internet, etc.) avaient tendance à le confirmer. Mais rarement une donnée chiffrée a pu autant surprendre, voire même choquer, sur l’ampleur de l’addiction du Tunisien pour le Web.
Ce n’est plus un secret pour personne. Les Tunisiens sont de gros consommateurs de technologie et notamment d’Internet. Le peu de stats qu’on avait jusque là (vente de PC, les abonnements Internet, etc.) avaient tendance à le confirmer. Mais rarement une donnée chiffrée a pu autant surprendre, voire même choquer, sur l’ampleur de l’addiction du Tunisien pour le Web.
Un client 3G chez Tunisie Telecom (seul opérateur à proposer du vrai illimité 24h/24 sur sa 3G pour les abonnements avec engagement de 2 ans) consomme en moyenne plus de 7 Go par mois. A titre comparatif, la moyenne mondiale est de l’ordre de 2,5 Go par utilisateur et par mois. Ce chiffre ne s’éloigne guère des 10 Go/mois que télécharge en moyenne un client ADSL en Tunisie (lire notre article).
Ce chiffre s’explique aussi par le fait que Tunisie Telecom a relié par fibre optique plus de 90% de ses Node B (les antennes relais) aux centraux téléphoniques et ce, contrairement à Orange et Tunisiana qui se basent sur le faisceau hertzien (lire notre article).
Bien que l’opérateur historique ait enregistré un record absolu en matière de consommation de bande passante sur le fixe d’un seul client, 1 To (Téraoctets) en un mois, la moyenne sur la 3G, prouve, tout de même, qu’une nouvelle habitude commence à s’installer chez le Tunisien : la substitution de l’ADSL par l’Internet mobile.
Au secours, ça sature !
«Les améliorations de la technologie de transmission augmentent le débit. De ceci découle la création de nouvelles demandes et, donc, de nouvelles exigences de la part des clients», a affirmé Nizar Bouguila, directeur central technique chez Tunisie Telecom lors de la première session du Workshop qu’organise actuellement à Gammarth l’organisation internationale des télécommunications, l’UIT, en partenariat avec l’opérateur historique. Un Workshop dédié aux IMT systems. «Nous en avons fait l’expérience nous-mêmes. A chaque fois qu’on augmente la capacité de transmission sur le backbone, par exemple, elle est de suite consommée. Carrément le jour même !».
En effet, le contenu numérique se dirige vers plus de contenu multimédia, surtout le format vidéo. En Tunisie, par exemple, environ 35% du trafic Internet est consommé par Youtube, malgré les serveurs de Caching qu’a installés l’ATI afin de retenir le maximum du trafic. Pis : on écoute de plus en plus les radios en streaming au lieu de la bande FM (grâce aux applications mobiles), on consulte les podcasts en ligne et on écoute sa propre playlist musicale en cloud.
Et c’est justement ce dernier point qui crée une sorte de stress sur les différents réseaux de transmission Data. L’information n’est plus retenue en local sur un disque de stockage, elle est maintenant plus volatile car elle est sur un serveur distant. Qu’on soit pro ou grand public, la manipulation du Data se fait de plus en cloud, surtout grâce aux smartphones et tablettes. Ainsi donc, on observe une utilisation accrue des réseaux mobiles pour se connecter à Internet.
Plus de débit = Plus d’énergie
«Les opérateurs mobiles sont donc confrontés à un dilemme. Comment répondre à cette demande exponentielle de bande passante, tout en développant les services Cloud pour ne pas devenir de simples tuyaux ? En même temps, comment doit-on procéder pour satisfaire cette demande au niveau du réseau mobile avec des ressources spectrales très limitées ?», s’est demandé M. Bouguila.
Nizar Bouguila, Directeur central technique chez Tunisie Telecom lors du Workshop
La solution ? Passer à la LTE (4G). Encore faut-il maitriser les coûts en termes d’énergie que cela va engendrer. «Les terminaux compatibles avec la 4G sont plus nombreux qu’avant et leur prix a tendance à baisser. Le passage de la 3G à la LTE ne pose réellement plus de problème maintenant. Surtout si on fait véhiculer la voix sous format IP», fait remarquer le directeur central technique de Tunisie Telecom. «Mais la consommation énergétique au niveau des antennes relais augmentera énormément. Et si on n’intensifie pas la couverture, ce seront alors les appareils mobiles qui se déchargeront encore plus rapidement car le signal réseau sera faible».
Pour M. Bouguila, il serait préférable de libérer des hautes fréquences pour la 4G, comme la 2,3 Ghz ou la 3,6 Ghz, car elles permettent d’exploiter des antennes de tailles plus réduites, plus économes, mais surtout elles ont une portée du signal plus vaste.
«Mais comme on l’a déjà dit, l’amélioration du débit engendra, forcément, une augmentation du trafic et la création de nouveaux services. Il faut donc s’attendre à ce qu’on arrive à une nouvelle congestion au niveau du réseau de distribution», rétorque-t-il. «Il faut penser dès maintenant à une stratégie qui vise à diversifier les supports d’émission/réception des données. Ensemble, ces supports pourront équilibrer la charge. Comme le Wifi ou les FemtoCell».
A la fin de son intervention, M. Bouguila a également mis en exergue l’importance des développeurs mobiles dans la bonne gestion du réseau. Leurs applications doivent prendre en considération les nouveaux protocoles et respecter les priorités des paquets, comme c’est le cas pour les appli de téléphonie IP, de diffusion de streaming, etc.
Welid Naffati
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