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Tunisie – Ennahdha: Encourager le contenu numérique local en créant des sites islamiques modérés

«La notion de logiciel libre est une philosophie qui converge avec la pensée islamique, car elle préconise le libre accès à l’information pour tout le monde», déclare M. Ridha Mastouri responsable IT pour le parti islamique Ennahdha à Malissonline.com et thd.tn. Dans cette interview, ce mouvement nous présente sa politique TIC pour la constituante et surtout sa vision d’un Internet libre sans censure en Tunisie.

Ennahdha mise beaucoup sur l’Open Source. M. Saidi le confirmera en racontant qu’un groupe d’experts a été chargé de préparer le programme technologique, du parti sous la houlette de M. Ridha Saidi. Ils ont étudié l’expérience de plusieurs pays en matière d’Open Source, comme la Malaisie, pays islamique, le Brésil, pays en voie d’industrialisation, et même la France, qui est «très» développée en ce domaine.

Un encouragement de l’Open Source pour contrecarrer Microsoft ? En quelque sorte oui. «Le monopole de Microsoft sur le marché tunisien est très grand. Il serait temps de lâcher un peu le recours à des solutions qui coûtent énormément d’argent», nous déclare-t-il. «Nous trouvons aberrant le fait que le Ministère de l’Education Supérieur puisse dépenser annuellement plus de 2,6 millions dinars pour s’octroyer des licences Microsoft, alors que les solutions Open Source permettent d’économiser de façon drastique cette somme».

Et le bénéfice de l’Open Source ne se résume pas uniquement à économiser, mais également à gagner de l’argent : «Encourager et généraliser l’Open Source permettra surement d’accélérer l’investissement et la création des PME», affirme M. Mastouri.

Concernant la censure, le parti a tant été accusé d’être parmi les instigateurs de son retour derrière le masque de la pornographie. Bien que ce dernier point ait été jugé important, M. Mastouri affirme toutefois que «la censure de l’état doit être abolie. Le peuple a assez souffert de la censure, surtout des sites comme Youtube qui a eu un rôle important dans la révolution. L’état ne doit pas intervenir dans la censure, chaque personne doit être responsable de sa famille. Et même si nous sommes contre la censure, il n’en demeure pas moins vrai que nous devons protéger nos progénitures des dangers d’internet. C’est à la famille que revient le rôle de contrôler le contenu auquel accèdent leurs enfants. Les FAI ont également une part de la responsabilité. Donc, cette polémique est close et l’ATI n’a pas de main la dessus».

Concernant notre question habituelle au sujet de l’e-constitution, M. Mastouri estime que la large population d’internautes tunisienne, qui dépasse les 2 millions, mériterait bien de participer à la rédaction de la constitution, et l’e-constitution permettra à ces internautes de s’exprimer, et donc de se faire connaitre.

Au final, ce représentant du mouvement Ennahdha a évoqué le manque de contenu numérique local. Résultat : les 90% du trafic Internet passent à l’étranger. Soit autant de perte en devises pour cette bande passante internationale. Pour retenir le maximum d’internautes sur le réseau national, Ennahdha travaillera à encourager la création de contenu numérique hébergé en Tunisie. Et pour donner l’exemple, ce mouvement islamique table sur la création prochainement de sites Web hébergés dans nos Data Center et qui prôneront un islam modéré.

Seif Eddine Akkari

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