Tunisie Telecom lancera les premiers tests de la LTE (4G) à partir de 2013. La commercialisation progressive de ses offres avec ce type de réseau est attendue pour 2014. Mais ce plan est conditionné par quelques détails. Des détails qui sont de taille.
«Plusieurs points restent à vérifier avant de nous lancer dans la LTE», a déclaré Nizar Bouguila, directeur technique central chez Tunisie Telecom, le 15 mai dernier, lors du forum North Africa Com 2012 à Tunis. «Quel spectre (de fréquence, ndlr) le gouvernement va-t-il allouer à la LTE ? Et combien l’Etat tunisien compte-t-il vendre ces bandes de fréquence aux opérateurs télécom pour qu’ils puissent les exploiter ?».
D’après M. Bouguila, ce dernier point sera crucial pour Tunisie Telecom, car il permettra à l’entreprise de calculer le montant et les délais du retour sur investissement. Encore faut-il avoir sur le marché les terminaux compatibles avec ces spectres (smartphones, tablettes, clés USB, etc.). Une étude technique et tarifaire des produits 4G en vente sur le marché mondial est donc nécessaire avant que l’Etat ne choisisse la bande de fréquence qu’il va allouer à la LTE.
Pire encore : le choix de cette ou de ces fréquences, sera tributaire des pays voisins, notamment l’Italie et l’Algérie, à cause des éventuelles interférences qu’on pourrait observer dans les zones limitrophes. On évitera, ainsi, de possibles effritements diplomatiques dont on se passerait volontiers (lire l’affaire de l’Algérie contre Tunisiana).
2G, 3G et 4G ou comment faire un ménage à trois
«Après le spectre et la disponibilité des produits compatibles avec la 4G, c’est un autre challenge qui nous attend. Celui de la continuité des réseaux 2G et 3G», précise M. Bouguila. «Ce n’est pas demain la veille que les clients achèteront un nouveau téléphone compatible avec la 4G. C’est pourquoi nous devons assurer la continuité des réseaux classiques même bien après le lancement commercial de la LTE. De plus, la 2G et la 3G serviront de réseaux de Fallback (c’est à dire de secours, ndlr) en cas de défaut de couverture de la 4G».
Le directeur technique de Tunisie Telecom évoquera par la suite les efforts de sa firme quant à la démocratisation de l’usage des Smartphones de dernière génération. Comment ? Grâce à des packs dont les prix sont abordables. De plus, en créant le besoin chez ses clients (grâce aux applications, aux services à valeur ajoutée, etc.), le parc d’abonnés de Tunisie Telecom pourra plus facilement basculer à la 4G. Ainsi, la période de cohabitation entre les différents réseaux sera réduite. Et pour cause : plus de réseaux signifie plus de frais d’entretien.
La dernière difficulté à laquelle Tunisie Telecom sera confrontée est la carte SIM de ses abonnés. En effet, ces dernières devront être échangées pour être compatibles avec la 4G.
Techniquement parlant, les opérateurs télécoms tunisiens sont donc prêts à faire le grand saut. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Ce dernier est appelé, maintenant plus que jamais, à commencer les préparatifs pour la 4G si on veut être au diapason des pays développés en matière des technologies de communication.
Welid Naffati
A lire également
Tunisie Telecom compte lancer ses tests sur la 4G à partir de 2013
L’Algérie ouvre une enquête sur Tunisiana et l’accuse d’atteinte à la souveraineté nationale
Affaire de l’Algérie contre Tunisiana: Eclaircissements de l’Agence Nationale des Fréquences
