Un gouvernement de 41 membres, 11 d’Ennahdha, 6 du Congrès Pour la République (CPR), 6 Pour le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), et le reste pour des indépendants. Telle est la répartition officielle d’un gouvernement tant attendu annoncé par le membre d’Ennahdha, M. Ridha Saidi, dans une déclaration donnée à la chaîne d’informations en continu qatarie Al Jazeera Mubasher. Une répartition qui a fait couler beaucoup d’encre, après les leaks faisant état d’une cinquantaine de ministres aux portefeuilles jugés inutiles, et qui devraient surtout alourdir l’état d’une charge financière très lourde si le chiffre avait été maintenu.
41 membres donc, entre ministres, secrétaires d’Etats et conseillers. Un nombre jugé raisonnable, d’autant plus que durant cette même interview, M. Saidi a affirmé que la plupart des ministres et le président de la république allaient renoncer à une grande partie de leurs salaires respectifs, et se soumettre à un contrôle de leurs richesses avant et après. Un pas donc vers l’Open Government ? Tout porte à le croire, surtout que la transparence gouvernementale garantie par l’application de l’Open Gov est appelée par la quasi-totalité des fractions politiques tunisiennes.
Car cette idée n’est pas si récente que ça. Timidement réclamée lors de la campagne électorale, elle a été officiellement adoptée par une sorte de «Task Force» réunissant des jeunes volontaires, et à leurs têtes des députés élus de la constituante, à savoir Mme Mabrouka Mbarek et M. Haythem Ben Belgacem. Une initiative, lancée vers la fin du mois de novembre, qui avait trouvé un soutien de plusieurs partis, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Dans une interview donnée à notre confrère malissonline, M. Ben Belgacem a insisté sur la nécessité d’une telle démarche, qui a été lancée pour la 1ère fois aux USA à l’occasion de la campagne d’Obama, et qui pourrait être une première dans le monde arabe, chose qui pourra accentuer la confiance du peuple avec leurs gouverneurs. Rappelons que le concept de l’Open Government consiste en la création d’un haut niveau de transparence et d’ouverture du gouvernement, permettant à tout citoyen quelle que soit sa position d’avoir une idée de ce que font les députés ou ministres, et de participer à la politique de l’Etat.
Seif Eddine Akkari