Avec le refus de Paypal de s’ouvrir en Tunisie (lire notre article) et le refus non déclaré et non officiel de Google pour rajouter la Tunisie dans Google Marchand (pour que les développeurs tunisiens puissent être rémunérés sur les Applis payantes dans le store Play), les développeurs et ingénieurs tunisiens n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Beaucoup d’entre eux ont, par ailleurs, choisi de quitter le pays vers la France, où des startups là bas sont en train de les recrutent à tour de bras. Chose qui est plus que normale à cause de la législation tunisienne trop fermée. Nos entreprises TIC (notamment les startups) se voient donc limitées dans leur expansion ce qui se répercute sur la grille salariale (plus ou moins imposées par cette législation archaïque). Résultat : La Tunisie se vide de ses compétences, les startups quittent le pays et l’Etat tunisien réduit sa recette fiscale et ses entrées en devise.
Pourtant, il y a une autre catégorie de ces ingénieurs qui ont décidé de rester en Tunisie et de tirer, plutôt, profit, de cette chute du dinar face à l’euro/dollar. Ce sont les freelanceurs. Ces jeunes qui ont décidé de compter sur leurs compétences et ont trouvé la solution sur les sites qui proposent des missions en freelance allant du développement à l’infographie en passant par la création de contenu. L’un de ces jeunes a même réussi à se constituer un portefeuille clients et lancer sa propre entreprise. C’est le cas de Chawki Messaoudi, fondateur de ng-enious. Il était l’invité du 37ème épisode de DigiClub powered by Topnet. Il nous parle de son expérience professionnelle.
«Parallèlement à mon Master, je me suis lancé dans des missions de développement web et mobile en freelance. C’est grâce à une plateforme dédiée que j’ai pu décrocher des marchés et m’assurer un revenu satisfaisant, et en devise !», a-t-il indiqué. Interrogé sur le moyen adéquat de se lancer dans cette aventure, Chawki Messaoudi a souligné que «même en étant débutant, il est possible de se constituer une liste de contacts et de décrocher des projets à travers la création d’un profil sur les sites dédiés au freelance tels que Upwork». Et de poursuivre : «Il suffit de chercher et dès que le contact est engagé avec le client, c’est le professionnalisme et la compétence du freelancer qui entre en jeu», a-t-il affirmé. «Il faut d’ailleurs éviter de s’éparpiller en s’engageant sur différents projets à la fois. Certes, on peut passer à coté de quelques marchés, mais il est préférable de se concentrer sur un seul projet, de le mener à bien et ainsi gagner en compétence et en expérience», a-t-il recommandé.
Concernant le paiement des prestations assurées, le fondateur de ng-enious a précisé que le paiement sur les plateformes dédiées au freelance est totalement sécurisé. «Le risque de se faire arnaquer est peu probable si la mission se déroule selon les règles de l’art. C’est à dire, sur la plateforme elle-même. Le client paye en effet la plateforme en amont du lancement du projet et ensuite c’est la plateforme qui paye le freelancer dès la livraison du projet », a expliqué Chawki Massoudi. Au bout de trois ans, et grâce au freelance, il a pu se constituer un portefeuille client solide ainsi qu’une expérience riche qui l’ont encouragé à lancer sa propre structure. «L’idée de fonder ng-enious est venue après avoir travaillé, en collaboration avec mon associé actuel, sur un projet que je nous pouvais mener en faisant cavalier seul» a-t-il révélé.
Aujourd’hui, Chawki Massoudi est entrepreneur. Sa société basée à Monsatir offre des services de développement web et mobile à destination du marché national mais aussi international. Une succes story qui ne peut qu’encourager les jeunes à compter sur eux-mêmes, sur leurs compétences et se lancer dans une aventure aussi passionnante que rentable.
Rafik Dahmen à gauche, Chawki Massoudi à droite
En compagnie de Chawki Massoudi, nous avons également reçu Rafik Dahmen, expert en testing et fondateur de TESSAN Testing, un organisme formateur et certificateur de… testeurs de logiciel. Un autre secteur très peu connu en Tunisie mais oh combien vital pour les entreprises. C’est pourquoi les missions en Freelance dans ce domaine fleurissent un peu partout sur la toile permettant de gagner environ 200 DT/jour pour des opérations qui durent environ 3 à 4h seulement. Cerise sur le gâteau : On peut ne rien comprendre dans l’informatique et devenir testeur certifié.
«Tessan est une startup active dans le domaine du testing de logiciels. Nous proposons des formations d’une durée de 4 jours à l’issue desquelles les participants peuvent décrocher une certification internationale : ISTQB fondation», a expliqué Rafik Dahmen.
Mais à quoi sert une formation en testing ? C’est une alternative pour les jeunes diplômés à la recherche d’emploi. Selon Rafik Dahmen «le métier de testeur n’exige aucune compétence technique. Tout est dans la communication». En effet, ce métier consiste à vérifier la conformité du produit délivré par une entreprise avec le cahier de charge élaboré par le client. Dans le domaine de l’édition des logiciels, un testeur effectue un ensemble de tests afin de déterminer les éventuels bugs, par exemple, mais assure également le rôle d’intermédiaire entre le client et le développeur afin de fluidifier la communication entre ces deux mondes aux langages différents.
«Toute entreprise de développement a besoin d’un testeur. C’est un métier à part entière dont l’objectif est de chasser les anomalies qui peuvent engendrer des pertes économiques considérables», a-t-il indiqué. En ce qui concerne l’apport de la certification que délivre TESSAN Testing à la fin des formations, Rafik Dahmen a spécifié que «l’ISTQB représente une reconnaissance internationale qui peut ouvrir à son détenteur de meilleurs horizons».
Vous pouvez écouter l’interview au complet ainsi que les conseils pratiques pour réussir par nos deux invités en cliquant sur ce lien, ou sur iTunes.
Nadya Jennene
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