Dans le dernier épisode de DigiClub, THD a invité Walid Sultan Midani, fondateur de Digital Mania, la toute première Startup (fondée il y a 7 ans) en Tunisie et dans le Maghreb dédiée au Gaming. Walid Sultan Midani a fait beaucoup parler de lui dans la presse mondiale (dans 74 pays) avec un jeu vidéo où il offrait une vraie vache au gagnant. «L’idée derrière Bagra était de concevoir un jeu avec lequel tu peux embêter tes amis. Il s’agit d’un jeu où tu as des vaches vivantes sur une planète flottante et où tu peux conquérir les planètes de tes amis pour prendre leurs vaches. Au bout d’une semaine, le joueur ayant le plus de vaches gagne une vraie vache», a-t-il commenté.
Selon Walid Sultan Midani, le marketing et la commercialisation du jeu sont des parties très importantes pour sa réussite : «C’est bien d’avoir une idée sympathique mais il faut savoir comment la commercialiser». Ainsi, qu’on soit chef d’entreprise de développement de jeux vidéo, ou un simple développeur, il faudra toujours suivre les tendances du marché. Bien que le gaming soit un domaine et un écosystème extraordinaire dans lequel on peut travailler, cet écosystème combinant la technologie et l’art, reste très difficile à approcher surtout en Tunisie. «Si c’était facile tout le monde l’aurait fait», a-t-il fait remarquer.
Mais quelles sont les limites qu’on peut rencontrer quand on veut se lancer dans les jeux vidéo en Tunisie ? D’après le fondateur de Digital Mania, l’un des plus grands problèmes auxquels on peut faire face, est la monétisation. «Gagner de l’argent est une conséquence. Ca ne doit jamais être un but. Mais ça reste toujours primordial», a-t-il tempéré. «Il est vrai que la Carte Technologique Internationale (CTI) a résolu beaucoup de problèmes pour les transactions en devise, mais l’Etat peine encore à établir une sorte de Fast Track dédiée aux plateformes comme Google ou Facebook pour pouvoir avoir accès au comptes “marchands” qui permettent d’empocher à travers les jeux. Il faudra penser à la convertibilité du dinar tunisien pour ces mastodontes». Par ailleurs, toutes ses tentatives pour débloquer la situation, avec notamment facebook, ont toujours trouvé un blocage car il ne représente pas l’Etat tunisien. «Chaque année, ce dossier est remis sur la table de tous les ministres des TIC qui passent. Bien qu’on sente une avancée, mais tant que Google et Facebook n’ont pas donné à la Tunisie la possibilité d’ouvrir un compte marchand, on sera toujours limités», s’est-il désolé.
Walid Sultan Midani (à droite), Hazar Abidi (centre) et Mohamed Nabli (à gauche)
Sur l’écosystème des Startup en Tunisie, Walid Sultan Midani, était sans équivoque : «La Tunisie est un formidable bac à sable. C’est à dire qu’on peut se lancer et même si on rate le lancement, la chute ne sera pas dure». Mais une fois on est bien lancé, les limites se feront vite sentir. Et c’est pourquoi beaucoup de nos entrepreneurs tunisiens dans le secteur des TIC, et qi sont en plus des jeunes, sont soient partis en France ou aux Etats Unis/Canada. «Et quand je dis partis avec un sac à dos, c’est que je n’exagère pas. Ils sont vraiment partis avec un sac à dos seulement et à la limite une valise», a-t-il commenté. En d’autres termes, ils n’avaient pas vraiment besoin de financement ou de matériel puisque tout est dématérialisé. Ailleurs, sous d’autres cieux où la législation est plus souple, ils ont non seulement pu gagner encore plus d’argent, mais ils ont même trouvé un accès plus facile à des fonds qui étaient prêts à leur donner tout l’argent nécessaire pour prendre encore plus leur envol.
A la fin de l’émission, Walid Sultan Midani a donné une petite recette du succès pour tout jeune tunisien qui peut ne pas avoir des diplômes mais qui peut réussir et gagner beaucoup d’argent rien qu’avec un PC et une connexion haut débit. Plus d’informations sur cette recette dans le 14ème épisode de DigiClub powered by Topnet, disponible sur SoundCloud et iTunes.
Mariem Loukil