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Google affirme «explorer toutes les pistes pour s’installer en Tunisie»

«Nous sommes toujours en train d’explorer toutes les pistes pour ouvrir un bureau Google en Tunisie. Mais rien n’est encore décidé pour le moment», nous a répondu M. Wael Fakharani, directeur régional de Google Afrique du nord, dans une interview accordée à Tunisiehautdebit.com depuis le Caire.

«Je précise toutefois que Google tient encore à faire réussir la révolution tunisienne. Comment ? En contribuant dans l’économie nationale en offrant une valeur ajoutée technologique. Comme la certification des ingénieurs tunisiens ou encore la commercialisation de services novateurs, comme le programme Adsense pour les petites et moyennes entreprises (PME) installées en Tunisie».

La gestion du marché tunisien, et maghrébin en général, se fait depuis le Caire, Egypt. A part l’origine ethnique et la langue, les caractéristiques du marché des pays du Maghreb (plutôt francophiles) diffèrent beaucoup du Moyen orient. Ceci ne présente-t-il pas de difficulté pour vous ? «Nous en sommes conscient. C’est pourquoi à partir du 1 juillet 2011, Google nommera une personne qui se chargera de la gestion de ce marché. Elle passera 3 semaines de chaque mois dans un pays du Maghreb pour être plus proche de la réalité du terrain. La quatrième semaine sera quant à elle consacré aux rendez-vous de travail dans notre bureau à Paris».

Les 8 critères de Google

Le directeur régional de Google Moyen Orient et Afrique du nord a par la suite mis en exergue la grande importance qu’accorde Google à la richesse du contenu digital ainsi que le degré de liberté d’information dans un pays : «Google prenons en compte 8 critères : le nombre des PME par rapport au nombre d’habitants, la richesse du contenu informatif local, le bon niveau des universités, l’esprit entrepreneurial des jeunes, le nombre des agences de communication et de publicité dans le pays, le degré d’innovation et enfin la volonté du gouvernement à collaborer».

L’instabilité politique peut-elle également défavoriser l’installation de Google en Tunisie ? «Bien qu’elle soit préférable, l’instabilité politique ne nous contrarie guère», affirme M. Fakharani. «Google a Internet comme outil de travail. Ce qui ne demande pas beaucoup d’investissement. Tout ce dont on a besoin, c’est une bonne idée et la volonté de construire la Tunisie. “Dynamisme et magie” (“momentum and magic”) sont là les valeurs que Google cherche à créer. En clair, Google veut être via Internet, un contributeur dans la croissance économique et sociale du pays».

Google.tn et bien plus encore

Google a ouvert récemment une version de son moteur de recherche dédiée à la Tunisie sur l’adresse http://www.google.tn. Mais contrairement à la version française ou internationale, très peu de services sont dédiés au pays des jasmins. Le reste est aux abonnés absents. On en citera à la volée le fil d’actualité Google News ou encore Google Blogs.

«Ca va venir», nous répond M. Wael Fakharani. «Pour chaque version locale de Google, on commence toujours, et en premier temps, par mettre en place le moteur de recherche. On y rajoute au fur et à mesure les autres fonctionnalités. Dans quelques pays du Moyen Orient, cela nous a pris 4 ans. Pour la Tunisie, je pense que ça va être beaucoup plus rapide».

Google compte déjà Tunisiana et Tunisair parmi ses clients

La plus grande part des revenues de Google se fait via Adword (service d’achat de lien sponsorisé sur Google). Mais le paiement se fait en devise (euro ou dollar), chose qui n’est pas aisée pour les sociétés tunisiennes. Que compte faire Google ? «Savez-vous que nous avons deux entreprises tunisiennes parmi nos clients ? Ce sont Tunisiana et Tunisair. On leur offre le service qu’ils consomment à volonté. Ils ne payent qu’après 30 jours. Ceci dit, il est clair qu’il faudrait trouver une autre approche commerciale pour les petites entreprises. Parmi les solutions aux quelles on pense, c’est de nommer un revendeur grossiste qui vendra Adword et tout autre service de Google en dinar sous forme de cartes prépayés».

A la fin de l’interview M. Wael Fakharani a réitéré son soutien à la Tunisie dans cette période difficile de transition. Il a également tenu à rassurer les Tunisiens qu’ils peuvent compter sur «l’appuie de Google pour faire réussir la révolution tunisienne».

Majdi Mgaidia

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