La Fédération Générale de la Poste et des Télécommunications (FGPT) a décrété a partir d’aujourd’hui 26 juin l’entrée en grève de l’ensemble des services de la Poste Tunisienne sur tout le territoire.
Parmi les revendications : embaucher plus de fonctionnaires pour combler la carence du personnel (estimé à 1000 selon le syndicat) et… introduire une nouvelle prime appelée «indemnité d’incitation aux agents de la Poste».
Or, c’est ce sujet de prime qui a bloqué les négociations entre le syndicat, le ministère des TIC, le PDG de la Poste Tunisienne et le représentant du ministère des Affaires sociales. «Nous avons répondu favorablement aux 12 points évoqués par la FGPT mais c’est l’un des 6 sous-articles à l’article N°11, et qui stipule l’octroi de cette indemnité aux fonctionnaires de la Poste, qui a bloqué les négociations», s’explique à Thd.tn Mongi Thameur, Chef du cabinet du ministre des Technologies de l’information et de la communication, juste après la fin des négociations qui ont duré plus de 6 heures.
Du côté du gouvernement, et d’après notre interlocuteur, un accord préalable sur l’octroi de cette indemnité à été accordé au représentant de la FGPT, Kamal Saad. M. Saad est le secrétaire général adjoint de la plus puissante centrale syndicale du pays. Il y est également chargé des offices et des entreprises publiques et des établissements de l’UGTT.
«Nous ne pouvons pas donner un accord définitif sur ce point car il nous faut l’aval du Premier ministère», s’explique M. Thameur. «Bien après, nous devons contacter le ministère des Finances qui devra débloquer cette somme du budget 2012. En troisième étape, nous devons modifier le statut de la Poste tunisienne pour intégrer cette indemnité dans la grille salariale».
C’est donc ces étapes purement procédurales qui auraient provoqué les courroux de la FGPT. Le syndicat a alors opposé son niet aux explications des représentants du gouvernement et décidé de maintenir la grève jusqu’à jeudi 28 juin à 19h.
«Face à cette décision, le ministre des TIC, Mongi Marzoug, a pris contact avec le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abbassi, pour trouver une solution. Mais même les interventions de M. Abassi ont été vouées à l’échec. La FGPT a campé sur ses positions mettant, ainsi, un terme aux tentatives de réconciliation», a déclaré à THD un cadre du ministère.
De son côté, M. Thameur accuse la FGPT de vouloir faire avorter et soumettre le secteur de la poste en Tunisie. «On fait assumer à la partie syndicale toute la responsabilité (des répercussions de cet échec, ndlr)», conclut-il.
«Il est à noter que d’après le règlement de la Poste tunisienne, toute personne qui ne se présente pas à son poste de travail est considérée absente», rappelle un cadre de la direction générale de l’office national des postes qui a tenu à garder l’anonymat, dans une communication téléphonique à la rédaction.
Welid Naffati
A lire également :
La Poste tunisienne part en grève et le syndicat menace Tunisie Telecom