Réunissant des industriels, des représentants publics, des chercheurs et des experts en sécurité informatique, la première édition de Tunisia Hackfest, organisée le 11 et 12 avril 2015 au parc technologique d’Elgazella, a eu pour objectif d’établir un dialogue entre acteurs et un diagnostic lucide de la sécurité des systèmes informatiques tunisiens.
Réunissant des industriels, des représentants publics, des chercheurs et des experts en sécurité informatique, la première édition de Tunisia Hackfest, organisée le 11 et 12 avril 2015 au parc technologique d’Elgazella, a eu pour objectif d’établir un dialogue entre acteurs et un diagnostic lucide de la sécurité des systèmes informatiques tunisiens.
Vu que les politiques de sécurité informatique et les risques envisagés par les gestionnaires de réseaux sont souvent méconnus par les utilisateurs d’Internet, la première journée de Hackfest s’est focalisée sur cette problématique marquant le quotidien d’une société de plus en plus numérique. En effet, les intervenants durant cette journée de conférences, d’ateliers et de débats avaient révélé les perspectives pratiques des risques et attaques que présente l’internet des objets. En ce sens, Mr Mohamed Hamdi, Maitre de conférences à l’école supérieure de communication de Tunis, a étalé les défis de sécurité que relèvent les objets connectés et a présenté les éventuelles solutions à ce problème. D’ailleurs, selon une étude récemment étalée par Deloitte on assiste à une explosion du marché de smartphones en Tunisie, avec plus de 6 millions d’appareils connectés d’ici 2016. D’où l’urgence d’une politique de protection des données personnelles sur le Web en Tunisie.
Quant à Moez Chakchouk, Directeur Général de l’ATI, il considère la confiance comme un pilier de la gouvernance multi-acteurs de l’Internet. D’ailleurs, il a relevé de nombreuses problématiques en rapport avec le caractère confidentiel des informations personnelles. Serait-ce alors la fin de la vie privée des individus perpétuellement connectés aux réseaux sociaux ? Le débat sur l’internet des objets se révèle emblématique : Certes ce concept, fortifié par l’innovation des technologies opérationnelles, a largement contribué au confort de l’être humain et à la qualité des services mais il porte atteinte à la sécurité personnelle et physique de ses utilisateurs. A ce propos, Moez Chakchouk a présenté de nombreux scénarios où le recours à la santé 2.0 pourrait occasionner des situations de mal-fonctionnement irréversibles menant à des erreurs fatales. Ainsi, le développement rapide de l’intelligence artificielle mobilise les experts en informatique, mais les inquiète tout autant.
Or, les dangers en matière de sécurité des systèmes informatiques dépassent les soucis éthiques et personnels. A ce propos, Slim Amamou, bloggeur activiste et fondateur du Parti Pirate Tunisie s’exprime : «Depuis 2013 le gouvernement nous parle d’identifiant unique et de la nouvelle carte d’identité à puce, comme si c’était une innovation dans l’Intérêt du citoyen. Nous allons voir que ce n’est ni dans l’intérêt du citoyen, ni dans l’intérêt de la souveraineté de l’État Tunisien». Les conférences de Hackfest ont pris fin par l’intervention de Sofiene Chraigui, Fondateur et Coordinateur du groupe tunisien des utilisateurs d’Openstack, qui avait expliqué le mode d’utilisation de cet outil dans le contexte de l’Internet des objets et le déploiement des systèmes recueillant et stockant des données de plusieurs composants connectés à Raspberry PI.
L’après-midi de la première journée de Hackfest est réservée aux workshops animés par des groupes d’étudiants et amateurs. En effet, le club «Securinets» de l’Institut national des sciences appliquées et de technologie avait tenté de présenter les méthodes de gestion du serveur d’authentification Kerberos et à son exploitation. Ensuite, un atelier en technologies Hardware et construction de drones était animé par «EngineersSpark» de l’Institut supérieur des études technologiques en communications de Tunis. Enfin, Mr Zied Arbi, étudiant de l’école supérieure de communication de Tunis avait initié les participants aux technologies du langage naturel, qu’on peut considérer l’avenir de la programmation si on pense les propos de Alan Turing : «l’intelligence artificielle triompherait lorsqu’un programme informatique réussirait à convaincre un interlocuteur qu’il était humain».
Durant la deuxième journée de Hackfest, les cinquante équipes qualifiées au deuxième tour du concours sont entrées en compétition pour la médaille d’or qui a été attribuée, après 12 heures de résolution de problèmes CTF, à l’équipe «RAZE» composée de Khechine Nejemddine, Kallel Wassim et Ben Dahmen Ghazi. Les lauréats ont exprimé leur satisfaction de l’organisation du concours, ses conditions et la qualité des problèmes proposés.
Jean-François Beuze, Président de SIFARIS et expert reconnu du secteur de la cybersécurité et des questions liées à la cybercriminalité, avait surveillé le déroulement du concours en vue d’encourager ces initiatives s’inscrivant dans l’alliance franco-tunisienne aussi bien que dans le plan national stratégique Tunisie Digitale 2015. «Je suis très surpris de la qualité de l’événement, ça rassemble beaucoup d’étudiants et ça montre leur intérêt à partager leurs connaissances en sécurité de systèmes. Le domaine de la sécurité est assez important et en ce qui concerne la Tunisie, Hackfest 2015 prouve que les futurs diplômés sont prêts à défendre les infrastructures des entreprises tunisiennes» a-t- il affirmé.
Source : Communiqué