Perdre son emploi est une des préoccupations majeures qui accompagnent le développement de l’Intelligence Artificielle. Cette technologie devrait, selon certains experts, mettre fin à des centaines de milliers d’emplois dans le monde. L’automatisation des tâches qui vient avec cette technologie pourrait faire disparaitre jusqu’à 300 millions d’emplois d’après les prévisions de la banque, Goldman Sachs.
Plusieurs secteurs sont menacés et pas que l’industrie et le manufacturing. D’ailleurs si l’on croit les dernières annonces des chaînes d’informations dont les news sont aujourd’hui rédigées ou présentées par des robots, le journalisme serait l’un des secteurs qui verrait l’Intelligence Artificielle remplacer les êtres humains, des journalistes aux graphistes en passant par les broadcasters et podcasters…
L’IA remplacera d’abord « les reportages de base », affirme le CEO de The Atlantic, Nick Thompson, cité dans un rapport de Collision « Media & Marketing Insights report ». Selon lui, « les machines peuvent faire beaucoup de reportages sportifs ». Mais pas que. La rédaction est l’étape suivante. Au vu du développement rapide des outils d’IA générative, plusieurs rôles seraient automatisés y compris ceux de présentateur de journal télévisé, de scénariste ou encore de graphiste.
Citant à titre d’exemple l’outil Grammarly, il ajoute : « L’IA va progressivement remonter la chaîne, et les personnes qui se trouvent [dans des positions vulnérables] doivent simplement s’assurer qu’elles se développent, qu’elles se préparent à l’avenir et qu’elles apprennent à utiliser ces outils pour les aider à faire leur travail de manière plus efficace ».
En d’autres termes, il faudrait travailler avec l’IA plutôt que contre elle pour s’assurer une pérennité et améliorer la qualité de l’information. Cette technologie pourrait, selon Nick Thompson renforcer le rôle du journaliste moderne. « Ce que les journalistes devraient faire, c’est se demander comment identifier les avancées les plus intelligentes dans le domaine de la technologie, qu’il s’agisse de l’IA ou d’autres domaines, et les utiliser pour identifier les questions qu’ils doivent se poser ou encore les informations manquantes qu’ils doivent trouver », souligne-t-il. « Si je devais retourner à mon ancienne vie de rédacteur ou de journaliste à la recherche d’articles, je me plongerais à 100 % dans tous ces outils et j’essaierais de les utiliser au mieux ».
Nadya Jennene