En marge du Salon International des Technologies de l’Information et de la Communication dédié à l’Afrique, Sitic Africa, qui se tient du 18 au 20 juin au Palais des expositions du Kram à Tunis, l’agence de coopération allemande (GIZ) a organisé un forum pour débattre de l’industrie 4.0 et son impact sur l’économie et le marché du travail.
La quatrième révolution industrielle est souvent associée, de par l’automatisation, la robotisation et la numérisation des processus de production, à une hécatombe de l’emploi, alors que l’humain est au cœur même de cette usine du futur.
La GIZ soutient cette approche de création d’emploi dans le cadre de l’implémentation des principes de l’industrie 4.0 en Tunisie. Selon Norman Schraepel, Senior Projet Manager chez la GIZ, la coopération allemande vise une stratégie qui s’articule autour de la numérisation des usines et la création d’emploi plutôt que l’automatisation.
« Nous partons sur l’intégration de capteurs sur des installations qui existent déjà, une approche créative et pertinente avec les technologies pour être plus compétitifs », a-t-il indiqué.
Mais avant d’arriver à l’étape implémentation, il faut passer par la sensibilisation de par la complexité de la thématique de l’industrie 4.0. A ce niveau, Norman Schraepel a annoncé que la GIZ travaillait en étroite collaboration avec les entreprises du secteur privé pour aboutir à une seule et même vision de l’industrie 4.0 à travers l’organisation de hackathon entre autres.
« Les startups innovantes et créatives n’ont pas forcément une idée précise des problématiques et des challenges auxquels font face les industries classiques, c’est pourquoi il faut instaurer un échange entre le monde de l’ancienne économie et le monde de la nouvelle économie », a-t-il noté.
Dans le cadre de ces activités pour soutenir la « transition » de la Tunisie vers la quatrième révolution industrielle, la GIZ compte également créer des centres de compétences avec des partenaires locaux et internationaux.
« Nous allons commencer avec deux centres de compétences pour le moment, le premier sera implanté à Sousse en collaboration avec Novation City, et le deuxième à Sfax en collaboration avec le technopôle de la ville », a annoncé Norman Schraepel.
« Ces centres vont créer des services à destination du secteur privé, de la stratégie au prototypage, en passant par la formation », a-t-il ajouté.
Norman Schraepel a souligné qu’en plus des partenaires tunisiens, la GIZ s’appuyait sur des partenaires internationaux en Allemagne et en France pour son programme de centres de compétences, notamment l’Université de Hambourg.
Ce forum a réuni, entre autres, le ministre-conseiller auprès de l’ambassade d’Allemagne en Tunisie, Carsten Mayer-Wiefhausen, et le directeur général de l’innovation et du développement technologique au ministère de l’Industrie et des PMEs, Kais Mejri.
Le Managing partner de l’entreprise Habemus, Bruno Geiger, également présent à cet évènement, a annoncé l’ouverture d’une antenne tunisienne de Habemus à Sfax. L’entreprise est un acteur européen majeur de l’industrie 4.0 et se base sur l’innovation et la créativité pour proposer à ses clients des solutions à forte valeur ajoutée les appuyant ainsi dans l’évolution vers l’usine du futur.
Nadya Jennene