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iPhone, Samsung, Huwaei et Oppo: Ces téléphones qui peuvent substituer la caméra de télé


Vous avez sans doute déjà entendu parler du Mobile Journalism ou ‘MoJo’. Loin des caméras sophistiquées et appareils de dernier cri, l’idée du MoJo est de produire un contenu intéressant et de qualité en utilisant uniquement un smartphone. Invité de DigiClub dans son 34ème épisode, Mohamed Adnen Chouachi, journaliste, producteur, animateur radio et formateur en MoJo, nous en dit davantage.

Avide de nouvelles aventures, Mohamed Adnen Chouachi est revenu en Tunisie en 2011 alors que le paysage politique, socio-économique, culturel et médiatique était encore flou du fait de la révolution du Jasmin. De Washington où il travaillait dans la production, il s’envola vers la Tunisie tout feu, tout flamme, plein de rêves, plein d’espoirs. Après quelques expériences dans la production auprès de chaînes et médias étrangers opérant en Tunisie, il se lança dans l’aventure entrepreneuriale et créa sa propre société de production : ‘Independant Production’.

La BTS n’a pas du tout cru dans son projet

Souhaitant développer davantage ses activités, il formula une demande de prêt auprès de la BTS (Banque Tunisienne de Solidarité). C’est ainsi qu’il se heurta à la triste réalité d’un pays où dès qu’il s’agit de jeunes entrepreneurs on préfère botter en touche. Ne pouvant décrocher le crédit qu’il désirait pour agrandir son projet, il se tourna vers d’autres solutions. Le déclic est venu suite à un incident qui lui a couté une caméra d’une valeur de plus de 10000 euros. Afin de venir au bout de sa mission de journaliste, il utilisa son téléphone pour filmer un reportage.

C’est en 2013 que Mohamed Adnen Chouachi a décidé de se lancer officiellement dans le MoJo. A l’époque, la communauté de journalistes spécialisés dans le MoJo ne comptait qu’une vingtaine de personne dans le monde. Mohamed Adnen Chouachi a été pionnier en Tunisie et créateur de la toute première communauté MoJo en Tunisie.

L’idée de pouvoir filmer et monter une vidéo de qualité sur un appareil simple d’utilisation, qu’est le téléphone, en plus de la rapidité du processus ont ensuite encouragé Mohamed Adnen Chouachi à se spécialiser dans le Mobile Journalism.

Mais c’est surtout l’attaque terroriste du Bardo de 2015 qui a réellement déclenché sa carrière en MoJo à l’international et en Tunisie. «A l’époque, les agences de presse cherchaient désespérément des vidéos de 15 secondes du lieu de l’attaque. J’ai filmé alors ces 15 secondes avec mon Smartphone et j’ai envoyé la vidéo grâce à la 3G à cette agence de presse. Quelques minutes plus tard, cette vidéo a été transmise par toutes les télés du monde dans leur journaux télé», a raconté notre invité. «Ceci m’a valu des mails de félicitations de plusieurs médias et agences internationales le soir même de l’attaque. Et réellement, beaucoup n’ont pas détecter la différence entre ces images prises par le Smartphone et non d’une caméra. Uniquement les professionnels de l’image ont détecté la différence».

«Aujourd’hui, il est possible de filmer jusqu’à 30 images/s avec un iPhone, d’importer les clips, les monter et les exporter en un rien de temps. Avec l’arrivée de la 4G, il est à présent possible d’uploader le contenu filmé et le sauvegarder pour une utilisation ultérieure», a-t-il expliqué.

Quelle technologie pour un rendu au top ?

«La question de quel Smartphone choisir m’a été posée à Paris alors que j’assistais à un événement organisé par la communauté MoJo francophone et où j’ai eu l’occasion d’animer formations et workshop. Débuter dans le MoJo ne signifie pas forcément l’utilisation de téléphones de dernier cri. L’idée est de commencer avec un simple téléphone, de filmer, d’expérimenter cette méthode et ensuite, dès l’atteinte d’un nombre estimable de followers, il est recommandé d’approcher des ONG qui peuvent apporter leur soutien en orientant les intéressés vers des sources de financements», a affirmé Mohamed Adnen Chouachi soulignant que même les téléphones entrée de gamme peuvent assurer une qualité respectable.

Précisant que «l’idéal serait d’avoir un iPhone mais que le Samsung (G7), les téléphones Oppo et Huawei l’ont agréablement surpris», Mohamed Adnen Chouachi a vivement recommandé de se renseigner davantage sur la qualité de la caméra du téléphone désiré, se référer à l’avis et feedback des consommateurs et utilisateurs et pas uniquement au nombre de pixels indiqué par le fabricant.

Mohamed Adnen Chouachi a par ailleurs indiqué que la centaine de journalistes qu’il a eu l’occasion de former pour le compte de la radio nationale, a été formée à l’utilisation de Powerdirector, un éditeur de vidéo téléchargeable gratuitement sur IOS et android.

Quelles erreurs éviter lors du tournage d’une vidéo MoJo ?

Selon Mohamed Adnen Chouachi, la lecture de l’espace est indispensable à la production d’une vidéo exploitable et ce peu importe l’appareil utilisé. «Il faut éviter les contre-jour, soigner le décor et laisser de la profondeur afin d’obtenir une vidéo de qualité. Il est également préférable de filmer, toujours, en 16/9, donc en horizontale», a-t-il recommandé.

Dans cet épisode de DigiClub, Mohamed Adnen Chouachi a également parlé de l’incident où il a cassé volontairement son iPhone 6+ quand une horde de manifestants ont voulu le violenter et confisquer son téléphone en apprenant qu’il était journaliste ou vendu au ministère de l’Intérieur. Ce geste spectaculaire a tellement troublé ces personnes qu’ils carrément demandé pardon. «Heureusement que j’avais la 4G et la synchronisation automatique sur iCloud. C’est ce qui m’a permis de récupérer toute la vidéo par la suite sur mon ordinateur et travailler tranquillement le reportage», a-t-il rajouté. Il a également de la carrière de son père, le grand chanteur tunisien Adnen Chaouachi et à propos de la numérisation de son catalogue de chansons. Tout ça et plus dans ce 34ème épisode de DigiClub powered by Topnet que vous pouvez consulter sur ce lien.

Nadya Jennene

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