Depuis mercredi dernier, tous les Internautes tunisiens n’arrivent plus à accéder aux sites Internet tunisiens de paiement en ligne et/ou d’authentification sécurisés. Ils se heurtent à un message d’erreur annonçant que le SSL n’est pas reconnu et du coup le navigateur ne peut pas assurer la sécurité du site visité utilisant ce certificat de l’ANCE (Agence Nationale de Certification Electronique).
Depuis mercredi dernier, tous les Internautes tunisiens n’arrivent plus à accéder aux sites Internet tunisiens de paiement en ligne et/ou d’authentification sécurisés. Ils se heurtent à un message d’erreur annonçant que le SSL n’est pas reconnu et du coup le navigateur ne peut pas assurer la sécurité du site visité utilisant ce certificat de l’ANCE (Agence Nationale de Certification Electronique).
Déjà que ce certificat n’est reconnu pratiquement que par Internet Explorer, mais voilà que ce même fureteur de Microsoft le refuse carrément. Mais que s’est-il passé au juste pour en arriver à ce point ? THD.tn a contacté Cyrine Tlili, DG de l’ANCE qui nous a apporté ces précisions : «Il y a eu une mise à jour du Microsoft Certification Program la semaine dernière qui a fait que le certificat délivré par l’ANCE n’est plus reconnu par la bibliothèque des certificats de Microsoft. Or, le navigateur Chrome utilise aussi cette même bibliothèque. C’est ce qui fait que beaucoup de nos internautes ont rencontré ce message d’erreur inhabituel».
Mme Tlili a rajouté par la suite que «l’ANCE est actuellement en contact direct avec Microsoft pour essayer de trouver une solution dans les plus brefs délais», en précisant au passage que ce message d’erreur n’impacte pas la sécurité du site. «Notre certificat n’est pas reconnu par l’éditeur. Mais il reste toujours aux normes de sécurités», a-t-elle martelé. «Les algorithmes sont à jours et les critères de sécurités sont toujours valides». La DG de l’ANCE a donc tenu à rassurer que l’Internaute pourra toujours forcer l’accès au site en question malgré ce message d’erreur concernant leur certificat de sécurité délivré par l’ANCE. «De toutes les façons, la garantie de sécurité de l’Etat tunisien est plus forte que la reconnaissance de l’éditeur», a fait remarquer Cyrine Tlili. «Notre certificat est en effet protégé par la législation tunisienne qui est souveraine. En cas de problème, l’internaute sera donc toujours protégé par la justice».
Le Certificat SSL refusé par le navigateur Google Chrome sur le site de l’ANCE
La directrice de l’ANCE nous a par la suite annoncé que l’ANCE travaille déjà depuis longtemps à améliorer ses services : «Nous avons obtenu la norme ISO 9001 en janvier 2015. Nous avons lancé un appel d’offre international le 11 avril dernier pour mettre à jour l’infrastructure de l’ANCE et devenir ainsi conformes aux standards internationaux Webtrust et Etsi. C’est grâce à cette mise à niveau que nous pourrons délivrer des certificats reconnus par tous les éditeurs».
Or, cette mise à niveau vers l’Etsi ne date pas d’hier. Elle a été entamée il y a quelques années mais elle n’a pas abouti. «Malheureusement, cette mise à jour n’est pas tributaire seulement de notre infrastructure chez l’ANCE. Elle est carrément bloquée par la législation très rigide en vigueur. C’est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec le nouveau ministre des TIC et de l’Economie Numérique pour promulguer des décrets qui apporteront plus de souplesse à la gestion de l’agence. C’est grâce à cette révision règlementaire que l’ANCE sera un acteur proactif dans ses services, notamment en termes de certifications de sécurité en ligne», a conclu Mme Tlili.
La direction de l’ANCE table sur 2016 pour terminer tout le processus de mise à jour et à étendre les services de l’ANCE aux pays africains avec des produits reconnus par tous les éditeurs et aux normes internationales de sécurité.
Welid Naffati