La Tunisie accueille désormais le deuxième serveur racine de DNS (L-Root Server) nord-africain, après celui de l’Egypte. Ce DNS Root permettra d’améliorer considérablement la qualité des requêtes. Les temps de réponse des sites sont sensiblement améliorés puisque les DNS de l’ATI ne seront plus obligés de communiquer avec l’un des DNS Root étrangers pour rediriger l’internaute vers le site demandé.
La Tunisie accueille désormais le deuxième serveur racine de DNS (L-Root Server) nord-africain, après celui de l’Egypte. Ce DNS Root permettra d’améliorer considérablement la qualité des requêtes. Les temps de réponse des sites sont sensiblement améliorés puisque les DNS de l’ATI ne seront plus obligés de communiquer avec l’un des DNS Root étrangers pour rediriger l’internaute vers le site demandé. Avec ce L-Root Server que l’ICANN a installé en Tunisie, les DNS du pays se connectent désormais à ce DNS Root local, ainsi que tous ceux des pays qui lui sont proches.
Cette décision de placer un L-Root Server de l’ICANN en Tunisie intervient suite à une initiative de l’Agence Tunisie d’Internet (ATI) appuyée par le ministère des Technologies de la communication et de l’information. Une correspondance officielle entre Mongi Marzoug, ministre des TIC tunisien, et Fédi Chehadé, président de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN, la société responsable de l’attribution des noms de domaines) ont préparé le terrain pour l’installation de ce DNS régional en Tunisie.
En effet, suite à l’intérêt exprimé par le ministre quant à l’implantation d’un serveur racine de DNS dans notre pays, l’ICANN a reçu positivement la demande. Des équipes techniques de l’ICANN et de l’ATI ont regroupé leurs efforts pour mettre en place ce L-Root, et ce, à la mi-février dernier.
La Tunisie devient ainsi l’un des 10 pays africains à avoir sa propre copie de L-Root Server, après l’Egypte, mais aussi le Sénégal, les Îles Maurice, le Kenya, le Mozambique, l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire.
La course aux serveurs DNS n’est pas nouvelle. En effet, depuis quelques temps, les demandes pour se procurer un tel serveur se sont grandement multipliées partout dans le monde, ainsi, plus d’une cinquantaine de pays disposent maintenant d’un L-Root Server. Dans le cas de l’Afrique, tout un programme, géré par Afrinic, y est dédié. Certains pays, comme la Côte d’Ivoire ou l’Afrique du Sud, disposent même de 2 copies de ce serveur qui sert à transformer l’adresse URL (qui est écrite dans un langage proche de l’humain sous forme d’écriture alphanumérique), en une adresse IP. Malgré cette abondance, l’absence de point d’échange Internet (IXP, Internet eXchange Point), notamment dans le cas de la Côte d’Ivoire, semble être un obstacle majeur quant à l’exploitation optimale de ces serveurs.
Ce n’est pas le cas de la Tunisie, qui, elle, dispose déjà de son IXP, hébergé par l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI). Cet IXP permettra donc de bénéficier des atouts de ce L-Server, mais sera surtout une sorte de plateforme pour préparer le lancement de l’IPv6, grandement attendu par le monde entier comme une alternative aux adresses IPv4. Une initiative donc qui reste intéressante, et qui devrait contribuer grandement au renforcement de l’infrastructure Internet en Tunisie et en Nord Afrique.
Seif Eddine Akkari